Les rapports interpersonnels au sein de la société coréenne

2.3. Rapports interpersonnels au sein de la société coréenne

On peut difficilement s’intéresser à une société sans étudier les rapports inter personnels, d’autant plus lorsque la société en question est confucianisée et donc hiérarchisée. Le confucianisme prône des rapports harmonieux de l’Homme avec la Nature, mais aussi des hommes entre eux en tant qu’individus complémentaires.

Comme l’écrit Park Pyòng-Yòn « le confucianisme a pu imaginer une organisation fonctionnelle du monde telle que, si chaque individu exécute bien le rôle qui lui est imparti, il est en mesure de réaliser l’harmonie parmi les hommes, harmonie sociale qui est en même temps en adéquation avec les lois de l’Univers. » Notons que, de plus, les Coréens ne se définissent pas comme une somme d’individus indépendants les uns des autres. Une part importante de leur identité est constituée par leurs groupes d’appartenance, les principaux étant leur pays et leur famille, et traditionnellement, on peut dire que leur classe sociale en était un aussi.

La société coréenne a eu, durant une longue période de son histoire, une hiérarchie sociale très stricte, mais les dirigeants, ainsi que les intellectuels, ne s’adonnant qu’à leur activité principale, savaient qu’ils avaient besoin des tranches inférieures de la société pour vivre et se nourrir par exemple.

C’est en ce sens que doit s’entendre la complémentarité des rapports malgré la verticalité de ceux-ci. Jusqu’à la guerre qui a opposé Japon et Corée, il y avait quatre classes sociales situées en dessous du roi :

  •  les yangban, composée d’officiels aristocrates civils ou militaires
  •  la classe moyenne comprenant les hommes étant limitées à des postes officiels moins prestigieux, mais ayant malgré tout un niveau d’étude supérieur aux « gens du commun »
  •  « gens du commun », personnes qui ont trait au commerce (y compris les fermiers et artisans)
  •  la « classe basse », personnes dont l’occupation est méprisée comme les bouchers, les esclaves, les acteurs ou les moines

En 1894, cette échelle sociale a été abolie officiellement, dans un souci coréen de se débarrasser de l’ancienne influence chinoise et lancer une réforme générale. Cependant, dans les faits, le langage comportant différents niveaux honorifiques d’adresse, l’attitude des Coréens dans les relations interpersonnelles évolue peu à l’époque. D’ailleurs, encore aujourd’hui, le mot yangban est encore utilisé car on nomme ainsi les personnes riches ou ayant une haute position dans la société.

Les Coréens ont adopté les principes confucéens des Trois Liens et des Cinq relations. Notons en outre que le confucianisme donne une place prépondérante à la famille qui se trouve alors être le lieu où les principes confucéens peuvent être mis en pratique, et de ce fait est la référence en ce qui concerne les rapports interpersonnels.

Les relations au sein de la famille sont les relations de base dans la société, et les valeurs de la famille sont celles de la société. En effet, c’est au sein de la famille que se fait la socialisation de chaque individu, que chacun apprend à régir sa vie de façon vertueuse et en harmonie avec les autres ainsi qu’avec l’univers.

Comme l’écrit Lee Kwang Kyu dans son article « Confucian Tradition in the Contemporary Korean Family » : « In a word, Confucianism is a family-oriented religion, philosophy, and social ideology governing behavior from birth to death. » (p. 250). La famille étant l’unité de base de la société, il n’est pas étonnant que la piété filiale, principe qui régit les relations père-fils, serve de modèle aux autres relations existant dans la famille, et par extension aux relations interpersonnelles dans la société dans son ensemble. Celui-ci sert de référence dans l’attitude à tenir face à un « supérieur » dans la hiérarchie sociale ou alors face à une personne plus âgée.

Cette valeur prime d’ailleurs sur toute autre, même sur la loyauté due au roi et au royaume, ou encore au pays. Pour aller plus loin, Crane va jusqu’à écrire que si la piété filiale disparaissait, la société coréenne plongerait dans le chaos et perdrait toute unité.

Le (néo-)confucianisme établit une hiérarchie sociale assez stricte et verticale bien qu’insistant sur la complémentarité des individus plutôt que sur un rapport supérieur/inférieur. Le modèle principal de ces rapports interpersonnels verticaux est celui induit par la piété filiale comme nous l’avons dit. On doit un respect sans borne à son père, encore plus à son grand-père ou ses ancêtres.

Par extension, on doit agir avec déférence face à une personne plus âgée ou encore qui se trouve « au-dessus » dans la hiérarchie sociale comme le président (ou le roi selon l’époque), un professeur, un supérieur hiérarchique au sein d’une entreprise, etc.

La piété filiale étant placée au cœur des relations interpersonnelles, il semble pertinent de nous attarder sur ce sujet. Pourquoi cette relation particulière d’un enfant face à ses parents est-elle si importante ? Comme nous l’avons vu dans le cas de la Chine, cette relation peut donner l’impression à un observateur extérieur d’être à sens unique, c’est d’ailleurs ce qui ressort dans les écrits sur la famille traditionnelle (de la dynastie Chosòn à la période pré-industrielle), mais ce n’est vraisemblablement pas tout à fait le cas, encore moins aujourd’hui.

En effet, bien que toujours vivace, la piété filiale a perdu un peu de son influence. Malgré cela, dans cette partie, nous ne parlerons ici que les devoirs qu’un fils (enfant) a envers son père (ses parents) et nous contenterons d’évoquer sommairement ceux qu’un père a envers son fils.

Notons d’abord qu’en Corée comme en Chine ou dans tout autre pays suivant la morale confucéenne, un enfant a une dette insolvable envers ses parents qui lui ont donné un corps dont il doit prendre soin.

Il existe un dicton traditionnel coréen qui illustre parfaitement cette affirmation : « Le moindre de tes cheveux est un cadeau de tes parents que tu dois respecter comme tu les respectes eux-même ». De plus, les parents se chargent de son éducation, le nourrissent, prennent soin de lui, ce qui le rend encore plus redevable.

De ce fait, quoiqu’il entreprenne, un « enfant » fait très attention d’agir de façon honorable afin de faire honneur à ses parents ainsi qu’au nom qu’ils lui ont transmis. C’est en effet l’une de ses tâches que de faire honneur au nom qu’il porte, car ainsi, il fait honneur à ses parents, à sa famille entière, mais aussi à ses ancêtres.

Il existe plusieurs moyen de faire honneur à son nom, comme intégrer des écoles prestigieuses ou encore faire un bon mariage. Quoiqu’il en soit, les enfants, et en particulier le fils aîné, doivent faire soumettre à l’approbation de leurs parents leurs projets et se soumettre à leur décision. Comme l’écrit Crane dans son chapitre sur les relations interpersonnelles « the ties of family are strong and controlling. When threatened, the family unites to meet a hostile world. The family name and welfare are more important than individual wants or needs. »

Mais la plus forte charge, en ce qui concerne la piété filiale, repose sur le fils aîné. En effet, c’est lui qui devra, avec son épouse, s’occuper de ses parents une fois que ceux-ci seront trop âgés pour continuer à subvenir à leurs propres besoins. Traditionnellement, le fils aîné s’installait avec sa famille (sa femme et leurs enfants), dans la demeure familiale dont il héritait à la mort de son père, il devenait ainsi le chef de famille. De nos jours, près de 90% de la population vit en zone urbaine.

Les garçons, une fois leur service militaire accompli, n’ont pas envie de retourner à la campagne et cherchent alors du travail en ville afin de s’y installer. Les filles quant à elles viennent aussi en ville où différents types d’emplois leurs sont proposés, les moins éduquées se retrouvant souvent à travailler à l’usine. Leurs parents, s’ils viennent de la campagne, n’arrivent en général pas à s’accoutumer à la vie à la ville et restent dans leur village où ils ont leurs habitudes ainsi que les personnes qu’ils connaissent. les réseaux d’entraide sont assez développés en zone rurale.

C’est seulement lorsqu’ils sont trop âgés pour continuer à travailler dans les champs ou encore à la mort de l’un d’eux qu’ils se résolvent à s’installer en ville, chez leur fils aîné (en règle générale). On commence à rencontrer des cas où les parents âgés s’installent chez l’enfant de leur choix, voire même leur fille, mais ce dernier cas de figure est encore très rare du fait de la longue tradition patriarcale et patrilinéaire en Corée.

C’est aussi le fils aîné qui a l’honneur et le devoir de se charger du culte des ancêtres, ces rites étant les plus important dans la vie familiale. En fait, c’est le fils aîné de la famille souche qui prend en charge le culte des ancêtres ; il doit s’occuper de rendre un culte à ses parents mais aussi aux parents auxquels sont père rendait un culte.

Ainsi, chaque année, toute la famille (famille souche et branches cadettes) se réunissent au caveau familial, et le chef de famille (le fils aîné dont il est question) préside les rites faits en hommage à ses parents, grands-parents et ainsi de suite jusqu’à la quatrième génération.

De ce fait, on peut affirmer que le culte des ancêtres est étroitement lié à la piété filiale, comme l’écrit Kim Young-soo : « It has long been believed that being careful and sincere in the performance of ancestral rites is identical with showing filial piety to parents. Conducting ancestral rites poorly will incur punishment and shame. » De plus, ceci permet qu’anciens (ancêtres) et descendants se sentent mutuellement dépendants.

Comme nous l’avons dit, le culte que l’on rend chaque année aux ancêtres, rassemble tous les membres de la famille, ainsi, il permet de resserrer les liens familiaux qui de nos jours ont tendance à être un peu plus difficiles à maintenir du fait de l’éclatement géographique. En effet, les familles sont dorénavant plutôt de type nucléaire du fait de l’urbanisation.

Nous avons évoqué les réseaux de relations au sein des villages, ceux-ci sont très importants. Il s’agit de réseaux d’entraide et de soutien. Tout le monde connaît plus ou moins tout le monde dans le village rural.

Les relations interpersonnelles dans les villes sont assez différentes. En effet, la densité de population en ville est plus importante qu’à la campagne, cependant, les personnes rassemblées là viennent d’horizons différents, et n’entretiennent que des rapports superficiels de voisinage, voire pas de rapport du tout.

En effet, certes le niveau et le confort de vie a augmenté, mais le travail est bien plus prenant et les citadins n’ont pas le temps de créer des liens sociaux durables avec leurs voisins, d’autant moins que la mobilité géographique est assez grande.

Dès qu’une meilleure opportunité d’emploi se présente ou que le travail l’exige, l’individu concerné change de quartier ou d’appartement, quoi qu’il en soit, de zone résidentielle. Au final, comme l’écrit Lee Kwang-kyu, les familles urbaines ont sans doute un plus grand nombre de voisins « physiques » mais ont très peu de voisins « sociaux ».

En fait, les réseaux sociaux se tissent dorénavant plus aisément lors des études universitaires ou au travail, et se maintiennent du fait de la loyauté entre amis, envers l’université que l’on a fréquenté ou encore envers l’entreprise dans laquelle on travaille.

Par exemple, lors de la recherche d’un stage ou d’un emploi, se trouver être ancien de la même université que son éventuel futur supérieur, surtout lorsqu’il s’agit des plus prestigieuse comme l’Université nationale de Séoul ou l’Université de Yonsei, joue évidemment en la faveur du candidat au poste.

Il semblerait que cela favorise immédiatement une sorte de connivence entre les deux individus en présence. Lors de mon terrain à Séoul durant l’été 2002, une amie m’a expliqué qu’elle avait été immédiatement mise à l’aise par son futur supérieur, qui lui a fait comprendre que venant de la même université que lui, il appuierait sa candidature ; il l’a fait, et elle a ainsi pu travailler durant l’été dans cette entreprise.

Les liens qui unissent des « anciens » font que lorsque que l’un deux a besoin d’aide, il peut la demander à un ancien camarade de promotion plus fortuné que lui. Si celui-ci refuse son aide, c’est considéré comme une trahison envers l’école mais aussi l’ordre des choses. De plus, le lien qui les unit est aussi valable pour leurs enfants, ainsi, lorsqu’un enfant cherche du travail, son père peut demander un petit coup de pouce à un ancien de sa promotion ou de son université.

Les rapports interpersonnels en Corée restent très imprégnés par le confucianisme, bien que celui-ci ait été altéré par le temps, l’introduction plus ou moins brutale de philosophies et modes de vie étrangers ainsi que la « modernisation » du pays. On le retrouve toujours dans les rapports familiaux, ainsi qu’entre amis ou même dans la vie sociale en général. Bien que le nombre de formes honorifiques dans la langue coréenne ait fortement diminué, celui-ci est un bon miroir de cet état de fait.

Mais il faut aussi être attentif à l’attitude du locuteur qui valide ou invalide le respect qu’il montre dans sa manière de parler. L’âge des interlocuteurs ainsi que leur situation sociale restent très important pour savoir quel niveau de langage utiliser, ce qui montre bien que la verticalité des rapports interpersonnels est toujours présente bien qu’un peu moins stricte.

Un jour, j’ai choqué un Coréen, qui avait passé deux années en France, lorsque que je lui ai dit que j’appelais toujours ma mère « maman ». Pour lui, étant donné notre âge, c’était inconcevable. D’après lui, ce terme d’adresse (« òmma » en coréen) n’est utilisé que par les enfants, une fois passé un certain âge on utilise plus volontiers « òmòni » (plus ou moins équivalent à « mère » en français). Et j’ai constaté que ceux de mes amis coréens qui m’ont dit appeler leur mère òmma font systématiquement une remarque ensuite comme quoi ils sont sans doute un peu trop âgés pour utiliser ce terme, mais que c’est comme ça.

Donc on ressent une certaine gêne lorsqu’on leur fait « avouer » la façon dont ils appellent leurs parents. Peut-être est-ce considéré comme un manque de piété filiale et de respect ? Quoiqu’il en soit, le second cas semble le plus répandu aujourd’hui dans les jeunes générations, et en règle générale, tous utilisent des formes verbales « polies », différentes de celles qu’ils utilisent avec leurs amis du même âge ou les enfants. Peut-être cette utilisation d’un terme d’adresse moins formel illustre-t-elle une envie de changement de la part de ces générations, d’une diminution des contraintes qui semblent anachroniques, déplacée en ce début de XXIe siècle.

Elle me semble bel et bien refléter l’évolution de la piété filiale vers une relation légèrement plus équilibrée, d’une diminution sensible de l’autorité paternelle laissant plus de latitude aux enfants dans l’expression de leurs souhaits. Mais nous étudierons ceci plus en détail dans la suite de ce travail.

Conclusion

La Corée est un pays sinisé, mais surtout confucianisé, ainsi, pour une étude d’un aspect particulier comme les mariages, une synthèse préalable sur le confucianisme en Chine, et surtout sur son influence sur la famille chinoise a semblé nécessaire pour une meilleure compréhension de la famille en Corée.

Nous avons pu constater qu’il existe, en Chine comme en Corée, un lien particulièrement important au sein de la famille et même de la société confucéenne ; il s’agit de la piété filiale, c’est à dire du lien, unissant un père à son fils (un parent à son enfant), qui non seulement assure l’ord

re familial ainsi que la pérennité du nom, mais permet en outre l’ordre au sein de la société entière. Dans la théorie, ce lien est plutôt strict, mais dans la vie réelle, il évolue avec son temps.

Cette évolution s’avère d’ailleurs assez frappante aujourd’hui. Ce lien en particulier, régissant plus ou moins directement les rapports interpersonnels de toute la société, nous montre à quel point il faut adapter une théorie vieille de deux millénaires à une société moderne confrontée à une culture occidentale s’étendant progressivement sur le monde entier.

Notons d’ailleurs qu’en Chine, comme en Corée, le confucianisme a été particulièrement menacé par des attaques de diverses natures. Dans le cas de la République populaire de Chine (RPC) Mao l’a attaqué « physiquement » lors de la Révolution culturelle. Taiwan et Hongkong, ainsi que Singapour un peu plus tard, ont été des bastions qui lui ont permis de continuer à exister.

Une fois le communisme mis à mal dans le monde, et la mort de Mao, les intellectuels ont pu lui redonner une nouvelle force en en faisant un représentant de la culture chinoise ancestrale.

Ainsi, il a connu un regain d’intérêt depuis ces vingt dernières années en RPC. Il a changé de statut du jour au lendemain ; il est alors passé « du statut d’obstacle irréductible (…) à celui de moteur central de la modernisation » dans les dires des intellectuels et des dirigeants qui s’en servent afin de canaliser le développement économique.

Ils opposent la stabilité qu’apporte le confucianisme au désordre qu’amènerait la culture occidentale individualiste et hédoniste.

Dans le cas coréen, ce sont les intellectuels qui l’ont attaqué par de violentes critiques et l’ont présenté comme le responsable principal de la déchéance de la fin de la dynastie des Yi ainsi que de l’occupation japonaise favorisée par une armée coréenne bien trop faible.

Malgré ces critiques véhémentes, il a survécu car certains de ses principes moraux ont été utilisés, d’abord par les Japonais, puis par les gouvernements autoritaires successifs afin d’asseoir leur pouvoir, puis dans le second cas, de permettre un développement économique difficile mais « miraculeux » car très rapide.

Enfin, comme dans le cas chinois, il est aujourd’hui considéré par certains comme faisant partie intégrante de l’identité coréenne et se présente alors comme un bon moyen de lutter contre une occidentalisation excessive de la société, ce qui leur ferait perdre leur identité propre. Mais tout ceci n’a pas empêché une évolution évidente de la tradition confucéenne en Corée.

L’évolution des rapports interpersonnels au sein de la société coréenne est un cas particulier dont l’évolution est un miroir de l’évolution de la tradition confucéenne en Corée. Pak Pyòng-yòn s’interroge, comme la plupart des chercheurs traitant ce sujet, sur ce que ces disparités entre ville et campagne ainsi qu’entre générations peuvent bien signifier.

Doit-on y voir une déconfucianisation progressive de la Corée ou bien un « processus d’adaptation progressive du confucianisme à l’évolution sociale, à travers de nouveaux moyens d’expression » ? Nous ne pouvons répondre à cette question ici, cependant, dans la troisième partie de ce mémoire, étant donnée son importance sociale ainsi que son lien évident avec le mariage, nous allons nous intéresser à l’évolution de la cellule familiale en Corée que nous n’avons fait qu’évoquer jusqu’à présent et nous examinerons aussi la place des femmes dans la société coréenne en général et dans la famille en particulier.

 

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Le mariage en Corée : un rite de passage comme miroir d’une société
Université 🏫: Université Paris VIII Vincennes – Saint-Denis
Auteur·trice·s 🎓:
Aga

Aga
Année de soutenance 📅: Mémoire de fin d’études - Septembre 2012
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