L’immigration et les technologies de l’information et de la communication
Bien que cet aspect n’ait pas fait l’objet d’études particulières, il faut souligner que les technologies de l’information et de la communication sont utilisées depuis longtemps par l’immigration. Ce secteur qui a pour caractéristique de comporter une forte proportion d’analphabètes en son sein, a souvent “détourné” les technologies de l’information et de la communication de leur usage “normal”. Ainsi, chez les immigrés, un appareil tel que le magnétophone, plutôt destiné à des applications professionnelles et de loisir, a été transformé en un moyen de communication pour maintenir le contact avec les membres de la famille restés dans le pays d’origine. En effet, cette communauté pour qui la communication avec le milieu d’origine est un problème central, a rapidement compris l’avantage qu’elle pouvait tirer d’une telle technologie qui lui permettait d’éliminer les intermédiaires aussi bien à l’étape de la rédaction du message qu’à celle de la lecture, ce qui avait pour intérêt à la fois de simplifier le processus de communication et de lui redonner son caractère privé. Par la suite, le magnétoscope et la cassette vidéo ont été utilisés dans le même esprit avec l’avantage de donner une image vivante aux uns et aux autres. Aujourd’hui, les développements de l’Internet ont fait que certains secteurs de l’immigration se sont mis à utiliser la téléphonie sur Internet avec les kits du type Net2Phone pour communiquer plus souvent et à moindre frais avec leurs familles alors que les franges alphabétisées se mettaient au courrier électronique.
Perspectives de recherche
Comme nous l’avons vu tout au long de cet état des lieux, nombre de questions importantes sont peu, voire pas du tout, documentées. Dans le cadre du programme de recherche de l’UNRISD sur l’impact des technologies de l’information et de la communication sur le développement économique et social au Sénégal, un certain nombre de questions mériteraient d’être étudiées que nous pouvons regrouper autour des problématiques suivantes:
Histoire d’une succès story: La SONATEL
Alors que la grande majorité des sociétés nationales ont été gérées de telle manière qu’elles ont été soit liquidées, soit privatisées parce que non rentables, la SONATEL est l’une des rares sociétés nationales à faire exception. Bien administrée, fournissant une infrastructure et des services de qualité et dégageant d’importants bénéfices qui lui ont permis d’investir tout en maintenant un taux d’endettement relativement faible, la SONATEL présente l’exemple d’une success story qui devrait faire l’objet d’une étude pour comprendre et expliquer les raisons d’un tel succès. Au-delà de la SONATEL, il faudrait étudier la politique sectorielle des télécommunications qui est, en quelque sorte, l’arbre de la réussite qui cache une forêt d’échecs dans laquelle on trouve notamment la Nouvelle politique agricole (NPA) et la Nouvelle politique industrielle (NPI) pour ne citer que celles là.
Radioscopie des utilisateurs et des usages des technologies de l’information et de la communication en général, et les utilisateurs d’Internet en particulier
Connecté à Internet depuis bientôt quatre ans, le Sénégal compte aujourd’hui entre 8 000 et 9 000 internautes. Cependant, faute d’études scientifiques sur le sujet, il est aujourd’hui impossible d’apporter des réponses précises à toute une série de questions, de faire des analyses reposant sur des données fiables et de procéder à des analyses comparatives avec ce qui ce passe dans d’autres pays. De ce fait, une radioscopie des utilisateurs et des usages devrait notamment permettre de répondre aux questions suivantes: qui sont les internautes (sexe, âge, profession, échelles de revenus, niveau d’éducation, nationalité, localisation géographique, etc.); pourquoi recourent-ils à Internet (activité professionnelle, besoins personnels, divertissement, etc.); quelle utilisation font-ils d’Internet (courrier électronique, Web, “chat”, etc.); avec quelle fréquence se connectent-ils et combien de temps restent-ils connectés; quel budget consacrent- ils à Internet; où se connectent-ils (bureau, domicile, cybercafés, etc.).
L’utilisation des technologies de l’information et de la communication par le secteur informel
Le secteur informel utilise beaucoup plus les technologies de l’information et de la communication qu’on pourrait le penser a priori. Le téléphone, le fax, le téléphone cellulaire et, de plus en plus, Internet sont utilisés par le secteur informel. Pourquoi et comment ce secteur s’approprie-t-il ces technologies, quel est leur niveau d’utilisation, quels sont les usages particuliers qu’il en fait, les technologies contribuent-elle à tirer le secteur informel vers le secteur formel ou au contraire sont-elles autant de moyens pour rester en marge du système économique formel, etc., voici les questions auxquelles il serait intéressant de pouvoir apporter des réponses.
Les technologies de l’information et de la communication et les régions d’immigration
L’immigration qui, elle aussi, compte un grand nombre d’analphabètes et de surcroît une majorité de personnes d’origine rurale, utilise également de plus en plus les technologies de l’information et de la communication. Le magnétophone, puis le magnétoscope hier, et l’Internet aujourd’hui, ont été et sont utilisés par les immigrés pour communiquer avec leur communauté d’origine. Parmi les questions qui nous semblent intéressantes, nous avons notamment retenu les suivantes: pourquoi et comment ce secteur utilise-t-il les technologies de l’information et de la communication; quelles modifications l’utilisation de ces technologies provoque-t-elle sur les modes de communication traditionnels et au-delà sur les rapports sociaux dans les communautés d’origine? En rapprochant les immigrés de leurs communautés d’origine, ces technologies ne contribuent-elles pas aussi à couper ces dernières du reste de la société au profit des pays d’immigration? Les technologies de l’information et de la communication sont-elles un outil permettant de maintenir vivantes les valeurs et modèles culturels originels des immigrés ou sont-elles, au contraire, un vecteur de valeurs et modèles extérieurs? Les immigrés contribuent-ils, et comment, à la promotion des technologies de l’information et de la communication?
L’évolution des télécentres: Du téléphone à l’Internet
Au Sénégal, les télécentres privés ont permis d’augmenter l’accessibilité au téléphone dans des proportions considérables. Aujourd’hui la question se pose de savoir dans quelle mesure et dans quelles conditions ils pourraient jouer un rôle comparable dans l’amélioration de l’accès à Internet.
Les technologies de l’information et de la communication au service de l’Etat ou des citoyens
L’Etat sénégalais envisage depuis plusieurs années de mettre en place un intranet administratif. L’objectif visé par ce projet est essentiellement d’améliorer la communication au sein de l’administration et de faire de substantielles économies de téléphone. Cela étant, au-delà de cet objectif, est-il possible dans un pays sous-développé comme le Sénégal de mettre également ces technologies au service du citoyen, pour quels usages et avec quelles contraintes?
Lire le mémoire complet ==> (Les TIC et le développement social au Sénégal)
Mémoire de fin d’études – Technologie et société Document du programme no. 1
Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social

  1. TIC au Sénégal : Les initiatives de la coopération internationale

 

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