Effets en emploi d’un développement du captage du CO2 en France

Université De Versailles Saint-Quentin-En-Yvelines

Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement CIRED

Institut national des sciences & techniques nucléaires INSTN

Mémoire de Master 2 – Analyse économique et gouvernance des risques

Les effets en emploi d’un développement du captage et stockage du CO2 en France ,

une étude macroéconomique comparée avec les énergies renouvelables.

Rémy Tello

Sous la direction de M. Minh Ha Duong, chargé de recherche au CIRED

Septembre 2008

Résumé

Nous étudions l’impact macroéconomique du captage et stockage du CO2 (CSC) sur l’emploi dans un contexte de réduction d’émissions de CO2. Les énergies renouvelables, et notamment l’éolien, sont mises à l’étude, face à la séquestration du CO2. Les travaux réalisés portent sur l’économie française de 2004 et croisent principalement les données sectorielles de l’Insee et de l’ADEME.

Une analyse input-output permet d’établir des structures de coût, c’est-à-dire l’ensemble des consommations de produits intermédiaires et de services, pour les activités liées à l’éolien et au CSC, ainsi que leurs contenus en emplois directs et indirects. Puis une simulation top-down incrémente la branche d’activité CSC dans le modèle d’équilibre général statique IMACLIM-S. L’analyse input-output fournit des résultats en faveur de l’éolien. Les résultats préliminaires de la simulation top-down contrefactuelle, sur la France en 2004, démontre que, sans taxe carbone, on détruit plus d’emplois que l’on n’en crée du fait que l’on force l’économie à adopter une activité coûteuse.

Le résultat serait inversé avec une taxe ou un marché des droits d’émission fixant le prix de la tonne de CO2 émise supérieur à celui de la tonne capturée et stockée.

Mots clés : Captage et stockage de CO2, éolien, contenu en emplois, analyse input-output, modélisation top-down.

1- Introduction 

Sur fond de crise environnementale, les sociétés doivent aujourd’hui rebattre leurs cartes et orienter leur politique énergétique de demain. La combustion de produits fossiles provoque l’envoi dans l’atmosphère de grandes quantités de dioxyde de carbone.

Au cours des prochaines décennies, les combustibles fossiles continueront à tenir une place prédominante à l’échelle mondiale, par exemple pour assurer la production d’énergie électrique dans des zones où les réserves de charbon sont abondantes comme la Chine ou l’Amérique du Nord.

Dans ce contexte, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la substitution des énergies fossiles par des énergies dites propres ne seront probablement pas suffisantes pour réduire fortement les émissions.

Parallèlement à cela, le développement de technologies de captage et stockage du CO2 (CSC) pourrait en limiter les rejets. « Il s’agit de capter, de transporter, d’injecter puis de stocker (sous terre, en profitant des nombreux confinements naturels qu’offre le sous-sol (une tonne de gaz carbonique occupe 509 m3 à des conditions de surface (20°C et 1 bar), la même quantité de CO2 n’occupe plus que 1,39 m3 à un kilomètre de profondeur (60°C et 102 bar)) le gaz carbonique pendant une durée suffisamment longue pour limiter l’augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère et l’ampleur du changement climatique »1

La direction qui sera donnée aux politiques énergétiques devra dépendre de nombreux facteurs, scientifiques et techniques, stratégiques, géopolitiques, idéologiques, écologiques évidemment, mais aussi économiques et sociaux.

Les effets redistributifs d’une activité doivent être analysés avec soin, d’où la problématique suivante : Quels effets le déploiement du captage et stockage du CO2 induit-il en termes d’emplois comparés ? Une analyse macroéconomique comparative avec les énergies renouvelables devra apporter des éléments de réponse.

1 Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, DGEMP, (2007).

Séquestration du CO2 et énergies renouvelables sont des stratégies de lutte contre l’effet de serre qui sont à priori antagonistes, puisque l’une se base sur le postulat selon lequel l’humanité continuera de puiser des énergies fossiles durant le XXIe siècle, tandis que l’autre suggère que l’homme peut surmonter la crise écologique en se détachant des énergies fossiles.

Pour considérer les technologies de séquestration à long terme, on ne peut pas se baser uniquement sur un scénario futuriste sans politique climatique. Un face à face entre CSC et ENR permet de mettre les résultats en regard avec un scénario qui ne soit pas contrefactuel, ce qui serait évidemment le cas si on choisi un scénario sans politique environnementale.

Le GIEC (2005) dénombre environ 8000 sites industriels qui émettent chaque année plus de 100 000 tonnes de gaz carbonique par an. Environ 5000 sont des centrales électriques. Le CSC n’est pas encore opérationnel, mais la technologie est actuellement en cours d’expérimentation, notamment en France sur le site pilote de TOTAL à Lacq. De nombreuses évaluations techniques et économiques restent à réaliser pour créditer, ou pas, la technologie.

L’impact en emplois est – et sera de plus en plus – amené à occuper une place de premier ordre dans les politiques publiques. La croissance dite maitrisée, envisagée dans le cadre d’un développement durable, doit avoir lieu en accord avec des contraintes environnementales et sociales. Le plein emploi n’existe quasiment plus depuis plusieurs décennies dans les pays développées, tandis que les pays en voie de développement dynamiques font face à une croissance démographique peu rassurante pour l’avenir.

Pour tenter d’apporter une réponse à la problématique, on en dressera tout d’abord le contexte, puis on passera la bibliographie en revue pour prendre le pou de l’état de l’art, avant d’établir les méthodes et données qui seront employées. On procédera ensuite par une analyse de données pour établir les structures de coût et les contenus en emplois des filières, pour enfin mener une analyse en simulation top-down.

Sommaire

1- Introduction
2- Contexte
2.1 Quels « coins de stabilisation » pour les émissions mondiales ?
2.2 Quelles perspectives pour le captage et stockage du co2 ?
2.3 Quel horizon macroéconomique pour la France de 2030 ?
3- Revue de la littérature
3.1 Littérature sur le déploiement du CSC et ses conséquences
3.2 Littérature sur l’impact des énergies renouvelables sur le marché du travail
4- Conclusion

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
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Les effets en emploi d’un développement du captage et stockage du CO2 en France
Université 🏫: Université De Versailles Saint-Quentin-En-Yvelines
Auteur·trice·s 🎓:
Rémy Tello

Rémy Tello
Année de soutenance 📅: Mémoire de Master 2 - Septembre 2008
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