L’accès à l’emploi et au logement autonome: de + en + difficile

L’accès à l’emploi et au logement autonome: de + en + difficile
1.1.2. Face à un accès à l’emploi et au logement autonome de plus en plus difficile, de nouvelles solutions se mettent en place

Les chocs pétroliers des années 1970 ont bouleversé le calendrier du passage à l’âge adulte ; avec une croissance économique ralentie et une inflation progressive depuis 1973, les difficultés de pouvoir d’achat qui se sont peu à peu installées dans la vie quotidienne des français sous la grossière appellation de « crise », ont également touché les jeunes.

a) Des difficultés grandissantes

L’accès à un emploi stable qui précédait généralement l’installation dans un logement indépendant, et la construction d’une famille ne sont plus des réalités actuelles : le temps des études s’allonge, mais aussi le passage entre la sortie du système scolaire et la stabilisation dans un emploi. Depuis le début des années 1980, de nombreux travaux ont donc accompagné ces difficultés que rencontrent les jeunes à trouver leur place dans la société.

A l’heure où la récession économique continue de heurter le quotidien des français, les jeunes quant à eux, qu’ils soient salariés, apprentis, étudiants ou en recherche d’emploi, ne cessent de voir s’accroître leurs difficultés d’accès à l’autonomie.

La jeunesse, période de transition, d’apprentissage et d’expériences, est souvent devenue synonyme d’incertitudes, d’instabilité et de parcours chaotiques, qu’il s’agisse de questions de logement ou d’entrée dans la vie professionnelle. En effet, accéder à un logement autonome sonne souvent l’heure de l’indépendance pour les jeunes, ou en tout cas représente une étape majeure dans la transition vers l’âge adulte ; mais avec de nombreux éléments cumulés tels que la rareté des petits logements, des prix excessifs et des demandes de garanties toujours plus importantes, la jeunesse subit de plein fouet la crise du marché immobilier5 .

Cette situation se combine avec une plus grande précarité des jeunes adultes, comme le déclarait Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, en 2009 : « La dégradation du marché du travail depuis 30 ans a entraîné pour une grande partie des jeunes l’allongement de la phase située entre la fin des études et l’entrée dans un emploi durable ». Aujourd’hui les bas salaires, les contrats de travail à durée déterminée ou encore le chômage, font de l’accès à l’emploi durable un enjeu majeur pour les jeunes6.

Beaucoup dénotent en effet la jeunesse comme la catégorie qui subit le plus les effets de la crise sociale dans notre société, avec un accès au travail qui se fait par des emplois précaires, aux revenus faibles et une discrimination à l’embauche (générationnelle, ethnique, spatiale, etc) ainsi qu’un décalage entre la qualification, les diplôme et leur prise en compte au niveau salarial7. On dénombre aujourd’hui en France un taux d’emploi des jeunes inférieur à 30% contre 36% en moyenne en Europe8.

L’AFIJ, Association pour Faciliter l’Insertion professionnelle des Jeunes diplômés, pointait dans une étude menée en 2010, que le caractère non linéaire des parcours d’insertion de la majorité des jeunes diplômés persistait.

Cependant, bien que les diplômés de 2010 soient mieux lotis que ceux de 2009, avec un temps d’insertion moins élevé (quatre mois en moyenne pour trouver leur premier emploi contre six en 2009), l’AFIJ précise que l’entrée dans la vie active apparaît pourtant toujours longue et inégale. Inégale car en effet, l’étude souligne également certaines différences selon des critères de genre, de niveau d’étude ou encore de domaine d’activité9.

Il nous faut également préciser que cette insertion dans le monde du travail passe parfois par la recherche de stage, car dans le cadre des études, de nombreux jeunes sont amenés à effectuer un stage dont la qualité apportera un plus au CV pour la future recherche d’emploi.

Cependant la difficulté n’en est pas moindre, avec les récentes obligations de rémunération, et des embaucheurs toujours plus exigeants, la recherche de stage s’installe dans la lignée des difficultés rencontrées par les jeunes dans leur prise d’autonomie progressive.

b) Les aides mises en place

Malgré ces points communs, les recherches pour accéder à un emploi/stage et à un logement, sont deux choses distinctes, et pour cause, les entreprises, associations, organismes ou administrations à solliciter sont nombreux, et ne sont pas forcément les mêmes dans les deux cas.

Il nous semble ici alors important de tenter de comprendre les politiques mises en place en direction des jeunes aujourd’hui. Comme nous l’avons évoqué, le gouvernement de Vichy est le premier à développer une politique de la jeunesse en France ; ensuite, avec le gouvernement du général de Gaulle on assiste à une orientation de la prise en charge de la jeunesse par le biais de la prévention et par le développement d’équipements (clubs, MJC) ainsi qu’en professionnalisant l’animation.

S’en est suivit une pause dans les préoccupations des politiques de la jeunesse due à la crise économique de la fin des années 60. Les années 1980 ont ensuite vu apparaître les premiers événements dans les banlieues, faisant du même coup prendre une nouvelle dimension à la politique de la ville : la prise en charge de la jeunesse.

Aujourd’hui, même si l’on commence à formaliser une politique de la jeunesse au niveau local, elle reste une politique faite par des adultes pour des jeunes et fait rarement l’objet d’un débat, ce qui crée un décalage dans sa mise en œuvre : il faut insérer la jeunesse dans la société, ce qui oriente les prises en charges et les politiques développées en direction de la jeunesse.

Alors, face à des difficultés de prise d’autonomie, et donc à des recherches d’emploi, de stage ou de logement toujours plus ardues, quelles solutions s’offrent aux jeunes pour se frayer un chemin vers l’autonomie ?

A cette question correspondent de multiples réponses, en effet, comme nous l’avons évoqué plus haut, lorsqu’il s’agit de trouver des conseils sur la rédaction de CV, de lettres de motivations, ou encore des petites annonces de logement, ou d’emploi, de nombreuses options s’offrent aux jeunes, et entre associations, entreprises, administrations, il est parfois difficile de s’y retrouver ; nous allons donc tenter de lister les principales :

  •  Il y a tout d’abord les organismes « privés », spécialisés dans la recherche d’emploi ou de logement. Nous citerons donc pour le logement les agences immobilières, et pour l’emploi les agences d’intérim, ce sont des entreprises qui prélèvent un pourcentage de ce que vous dépensez ou gagnez.
  •  Ensuite, on ne peut évidemment pas parler de recherche d’emploi sans citer Pôle Emploi. Issu de la fusion de l’ANPE et des Assédic. Pôle emploi propose aux demandeurs d’emploi une inscription, le versement d’allocation, un accompagnement dans la recherche d’emploi ou encore de l’aide aux entreprises.
  •  Il y a ensuite les organismes spécifiques. Concernant l’emploi il s’agit par exemple des missions locales ou encore de l’AFIJ10, et pour le logement ce sont des organismes tels que le CLLAJ11 qui sont spécialisés.
  •  On distinguera ensuite les organismes qui sont compétents dans plusieurs secteurs : le logement et l’emploi/formation notamment. On citera notamment le CROUS, qui aide spécifiquement les étudiants mais dans les deux domaines, ainsi que le réseau d’information jeunesse français, animé par le CIDIJ, mis en place pour offrir aux jeunes une véritable information de proximité. L’information Jeunesse est une mission de service public, définie et garantie par l’État.

En France cela représente plus de 1500 structures, labellisées par le Ministère en Charge de l’Information Jeunesse (Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative). Ces espaces ont pour vocation de favoriser l’accès des jeunes à l’autonomie en leur fournissant des informations et des services utiles dans leur vie quotidienne sur des thèmes tels que la formation, l’emploi, les loisirs, ou encore le logement.

Parmi eux : 27 Centres Régionaux, 4 Centres d’information Jeunesse en Île-de-France, 262 Bureaux Information Jeunesse à vocation communale ou intercommunale, 1303 Points Information Jeunesse et 25 Bus Info Jeunes12.

Concernant la région Midi Pyrénées, on retrouve donc le CRIJ Midi Pyrénées situé en centre- ville de Toulouse ainsi que des PIJ et des BIJ partenaires, répartis sur le territoire.

Il nous faut distinguer ces différentes structures car elles ne proposent pas les mêmes services et n’ont pas les mêmes objectifs. Les premiers proposent des services à des usagers, et sont rémunérés, tandis que le pôle emploi représente une attache institutionnelle, et que les services d’informations sont des engagements facultatifs.

Ce sont donc des types de recherche qu’il nous faut distinguer car elles n’entrent pas dans le même cadre. A cela s’ajoute encore d’autres options pour les jeunes.

  •  Notons qu’il existe ce que l’on pourrait nommer un « réseau sous-terrain », et qu’il n’y a parfois nul besoin de passer par ces organismes lorsque la « cooptation » prend le pas. Précisons que la cooptation désigne un système électoral qui consiste en la désignation des nouveaux membres d’une assemblée par ceux qui en font déjà partie13, comprenons donc pour le sujet qui nous occupe qu’il s’agit de l’atout d’avoir une connaissance pour entrer dans une entreprise ou pour accéder à un bon plan logement ; ce que l’on nomme plus vulgairement, du « piston ».
  •  Enfin, précisons que depuis l’avènement d’Internet, ce « réseau sous-terrain » a pris une nouvelle ampleur car les jeunes d’aujourd’hui se sont créés de nouvelles formes de sociabilité grâce aux nouvelles technologies de la communication14.

Et bien que l’ensemble des structures présentées précédemment ait un rôle fondamental à jouer en terme de base d’information à livrer aux jeunes pour les aider dans différents domaines de leur vie, il n’en reste pas moins, qu’Internet vient aujourd’hui s’imbriquer, compléter ou suppléer cette toile d’information, nous amenant ainsi à la question suivante : y a -t-il un déficit dans les méthodes traditionnelles ?

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