Charbon chez l’animal : Traitement, Diagnostic et épizootie
2.4 Maladie chez l’animal

Le charbon bactéridien est avant tout une maladie des herbivores, mais tous les mammifères peuvent contracter la maladie.

2.4.1 Clinique

Les symptômes sont propres à chaque espèce.

Chez les animaux sensibles, les formes septicémiques sont rapidement mortelles après incubation de 1 à 5 jours. Chez les bovins, on retrouve des formes suraiguës caractérisées par une mortalité soudaine sans symptôme précurseur. Le diagnostic est alors difficile (diagnostic différentiel difficile avec des toxémies)(15).

L’infection peut donc se présenter sous trois formes (12):

  • Une forme aigue digestive : douleurs abdominales, absence de rumination, œdème du cou, présence de sang noir dans les excréments.
  • Une forme respiratoire : toux sèche, œdème aigu des poumons, excrétions nasales mousseuses de couleur rouille, œdème du cou.
  • Une forme septicémique immédiate ou secondaire aux formes précédentes avec mort brutale.

Chez les espèces moins sensibles notamment chez les suidés, on observe des formes chroniques.

On retrouve des lésions non constantes pathognomoniques de la maladie: sang incoagulable, hémorragies, rate hypertrophiée à pulpe « boueuse », absence de rigidité cadavérique (5)..

2.4.2 Diagnostic

Le diagnostic s’effectue sur des prélèvements de type : sang, lait, organes (rate, foie, poumon…) et peut s’établir par différentes méthodes (30):

  •  Analyse bactériologique.
  •  Étude des différents types de Bacillus anthracis en étudiant des séquences répétées : les variable numbers tandem repeat (VNTR) sur différents gènes.
  •  Amplification génique in vitro (PCR) mettant en évidence les plasmides de virulence PX01 et PX02 (respectivement de toxines et de capsule).

Le diagnostic de confirmation se fait au Laboratoire national de référence de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). C’est un laboratoire d’études et de recherches en pathologie animale et zoonoses qui réalise culture, vérification des caractères culturaux, coloration Gram, caractères d’identifications de base, identification biochimique complète, antibiogramme, PCR multiplexe.

2.4.3 Traitement et prévention

Bacillus anthracis est un germe sensible aux betalactamines. Le traitement par pénicilline pendant 3 semaines est recommandé chez l’animal après la réalisation d’un antibiogramme car il existe des formes résistantes.

En cas de suspicion, il peut être fait une injection intraveineuse de pénicilline suivie, 6 à 8 heures plus tard, d’une injection intramusculaire de pénicilline retard ou amoxicilline.

La streptomycine peut aussi être utilisée en synergie avec la pénicilline. D’autres antibiotiques peuvent êtres utilisés et sont à conseiller pour éviter l’apparition de souches résistantes aux bétalactamines (premières antibiorésistances apparues en France en 1997) comme les tétracyclines, l’érythromycine, la gentamicine. Un traitement symptomatique d’accompagnement peut être mis en œuvre (8).

En France, la vaccination repose sur un vaccin vivant atténué (souche Sterne) nécessitant une Autorisation temporaire d’utilisation délivrée par l’Agence nationale du médicament vétérinaire.

Il doit y avoir un délai de 8 à 15 jours entre l’administration d’antibiotique et la vaccination car le vaccin est sensible aux antibiotiques. Le vaccin confère une immunité durable (1 an) obtenu en quinze jours (5).

2.4.4 Conduite à tenir lors d’une épizootie animale

La mise en évidence de la maladie animale entraîne la mise sous surveillance du cheptel, l’isolement des animaux malades dans des locaux faciles à désinfecter, l’interdiction d’effectuer des saignées et des autopsies sur place, et le traitement des effluents.

Les zones reconnues comme contaminées ne doivent pas servir de pâturage. Les cheptels sont vaccinés, traités selon les cas en sachant que l’antibiothérapie diminue l’efficacité du vaccin.

Pour les services d’équarrissage, il s’agit d’organiser une collecte spécifique des carcasses et d’informer les salariés du risque spécifique, de mettre en place des procédures d’identification des carcasses et des conteneurs.

Sur le plan humain, il est nécessaire de définir une zone et une période d’exposition, d’identifier la population concernée (éleveur, vétérinaire, …), de suivre et de traiter les personnes en fonction de leur exposition.

Les zones d’exposition et la période à risque peuvent être réévalué en fonction des caractéristiques des cas apparaissant secondairement (15).

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