1.1.2 L’environnement externe du management public
D’après les diverses fonctions du management, on remarque que l’administration se concentrait sur les facteurs internes à l’organisation pour agir sur son environnement. Mais, il existe d’autres facteurs environnementaux exerçant une grande influence sur l’administration publique et sur lesquelles l’administration n’a aucun contrôle. On distingue souvent à cet égard trois aspects: le légal, le politique et l’économique (Cortner, Malheur, Nicholson (1987); Rainey, Backoff, Levine (1983), dans Parenteau, 1994)
1- Légalement, l’administration publique ne peut agir en dehors des textes, des lois et des règlements. Celle-ci se traduit par la conformité au modèle bureaucratique, suivant les directives allant des supérieurs vers les subalternes, formant ainsi des procédures préétablies. Par contre, dans le secteur privé, l’initiative privée est mieux valorisée et très encouragée tant qu’elle contribue à la réalisation des résultats recherchés.
2- Politiquement, la stratégie d’intervention, même si elle est admise, peut, dans certains cas, nuire à la démarche administrative. En effet, le changement de gouvernement, le changement de ministre, la catastrophe importante, la grève générale etc., peuvent bouleverser toute une série d’événements. Ainsi, ces événements affectent à la fois le monde politique et le monde administratif. Ce dernier doit vite réagir pour s’adapter à de nouvelles situations où les fonctionnaires ne sont plus les agents d’exécution chargés de suivre des directives.
Toutefois, avec la complexité croissante, on assiste à l’élargissement des fonctions gouvernementales et à la multiplication des programmes qui nécessiteront la débureaucratisation, du moins partielle, de l’appareil gouvernemental. Selon Parenteau (1994 : 10), « l’administration devient de plus en plus un gestionnaire de programmes et ses contacts avec le public s’accentuent ».
3- Économiquement, les différences entre le management public et le management privé sont très importantes et apparaissent nettement au niveau des relations avec le marché. Dans ce même ordre d’idées, Weber (1991) explique cette différence par l’existence de deux logiques distinctes:
i- La logique de l’entreprise qui repose sur le compte de bilan où le compte de perte et de profit est le moteur du comportement organisationnel.
ii- La logique de l’État qui repose sur le compte du budget visant l’équilibre entre les dépenses et les recettes de l’État. Donc, il n’y a pas de nécessité pour une rentabilité quelconque.
Cependant, nous ne pouvons pas nier quelques exceptions faites par une minorité d’organismes publics qui procèdent par la logique du marché. Nous pouvons citer à cet égard, les entreprises publiques dont les productions sont presque semblables à celles des entreprises privées et aussi, quelques administrations offrant les biens et les services (publications, service informatique, les matériaux usagés : les camions). Mais, dans la plupart des cas, l’administration offre des biens indivisibles, consommés collectivement (le maintien de la paix, la protection de l’environnement…) ou des biens à utilisation individuelle offerts à titre gratuit et dont les relations avec le marché sont quasi inexistantes (Parenteau, 1994). Ce même auteur ajoute que les préférences de l’individu ne s’expriment pas sur un marché, via un cumul des demandes individuelles, mais plutôt par le processus politique et passent donc par l’interprétation des besoins et des attentes qu’en font politiciens et technocrates.
À cet égard, nous partageons dans une large mesure le point de vue de Parenteau, mais nous ajoutons à cela, que certaines préférences peuvent être exprimées à titre individuel par la confrontation directe avec l’administration ou par le recours à des approches critiques publiées dans les quotidiens (la presse) ou dans les revues spécifiques afin d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les nouveaux besoins ou les nouvelles préférences du citoyen. Dans des cas extrêmes, ces nouveaux besoins individuels peuvent passer par la voie du tribunal administratif pour devenir une obligation de l’administration envers ses citoyens. En effet, ce n’est qu’à travers les nouveaux besoins individuels et les conflits de ces derniers avec l’administration ou les administrateurs que les politiciens comprennent, analysent et défendent les intérêts collectifs.
Enfin de compte, l’État n’est pas au service d’intérêts privés, mais plutôt un représentant de la communauté, sans pour autant négliger les désirs du citoyen en tant qu’individu.
Bref, en plus de son importance sur l’action administrative, l’environnement externe fait apparaître à son tour la distinction entre le management privé et le management public. En effet, les conditions de travail des managers publics sont fortement différentes de celles des managers des organismes privés.
Lire le mémoire complet ==> (Gestion du changement dans l’administration publique en vue de sa modernisation)
Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de maître ès sciences (M. Sc.) – Sciences de la gestion
Université de MONTREAL – Ecole des hautes études commerciales affiliée

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Université 🏫: Université de MONTREAL - Ecole des hautes études commerciales affiliée
Auteur·trice·s 🎓:
Hayat BEN SAID

Hayat BEN SAID
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de maître ès sciences (M. Sc.) - Avril 2003
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