L’évolution récente du commerce de l’agglomération de Bayonne

L’évolution récente du commerce de l’agglomération de Bayonne

B. L’évolution récente du commerce de l’agglomération de Bayonne et du Sud des Landes

Depuis les années 2000, la forte poussée urbaine a eu des effets directs sur la dynamique commerciale et les mutations globales de l’activité se sont déclinées sur l’appareil commercial local.

Ainsi, entre 2000 et 2007, le parc des établissements commerciaux a augmenté de 900 unités, surtout des petites structures puisque le nombre de grandes et moyennes surfaces n’a augmenté « que » de 19 établissements. « Les superficies de GMS représentent désormais 230 000 m2 alors qu’elles étaient de 203 600 m2 en 2000.

Au final, la densité commerciale en nombre d’établissement s’en trouve améliorée; elle passe de 20,5 établissements pour 1 000 habitants en 2000, à 23,1 établissements en 2007. En revanche, la densité en surfaces commerciales, selon nos estimations, stagne : de 1630 m2 de surfaces de vente pour 1 000 habitants en 2000 (grands et petits commerces confondus), à 1 610 m2 en 2007 » 30.

30 « Agglomération de Bayonne et du sud des Landes : diagnostic de l’offre commerciale en 2007 », AUDAP, octobre 2007

Au plan sectoriel, le segment « Loisirs et divers » (sports, produits culturels et dérivés technologiques) a connu la progressions la plus importante (+ 13 000 m2 de GMS en sept ans). Il s’est agi d’une tendance constatée aussi au niveau national mais, en 2000, l’agglomération bayonnaise pouvait être considéré comme sous-équipé en « loisirs et divers ».

Au plan de l’implantation géographie, la prépondérance des activités dans le cœur de l’agglomération (Bayonne, Anglet et Biarritz) a été la même que précédemment : sur les 900 nouveaux établissements depuis 2000, 700 d’entre eux s’y sont créés et 17 des 19 grandes et moyennes surfaces supplémentaires s’y sont ouvertes.

Mais, comme le souligne, le diagnostic de l’AUDAP, « c’est en périphérie que les plus grands formats ont trouvé place », plus particulièrement à Tarnos et Bassussarry (avec ici un nouveau pôle commercial consacré à l’automobile; une jardinerie de 9 000 m2 de surface de vente y a aussi trouvé place).

D’où l’interrogation de l’AUDAP : « Ce déploiement périphérique des très grandes surfaces peut-il s’intensifier dans les prochaines années ? ». En effet, il aurait pour conséquence d’intensifier les flux locaux de déplacements automobiles…

A souligner que cette période 2000-2007 a confirmé le développement du commerce au nord du territoire, dans le pays du Seignanx dont la superficie des grandes et moyennes surfaces représente désormais presque 10% de la surface totale de l’agglomération bayonnaise après une augmentation entre 2000 et 2007 de 6 900 m2 (soit + 41,50%).

C. Et demain ?

Après la première grande période de développement commercial sur Anglet, un deuxième pôle s’est développé sur Tarnos, au nord de l’agglomération, entraîné par l’hypermarché Carrefour. Comme nous l’avons dit ci-dessus, la période 2000-2007 a confirmé son importance. Aujourd’hui, avec le projet IKEA, il s’agit de la création d’un troisième pôle dans une zone inexploitée jusqu’à présent, projet de développement commercial qui a pour ambition « de conforter, voire d’élargir le bassin de chalandise de l’agglomération », selon le diagnostic de l’AUDAP de 2007.

Comment le SCOT de l’agglomération de Bayonne et du sud des Landes envisage-t-il ce développement et le repositionnement des deux autres pôles qui en découlera ?

En avril 2010, le SCOT organisait un séminaire intitulé « le commerce : un enjeu d’aménagement du territoire ». Dans son compte-rendu31, le président Jean-René Etchegaray rappelait d’abord le rôle du commerce, avec « certes, une fonction économique » mais aussi « avant tout une fonction urbaine » car « comme l’habitat, le commerce est une fonction très structurante du développement urbain.

Par la qualité des services rendus à la population, il participe pleinement à la vie quotidienne et favorise l’animation et la convivialité des centres de village et des centres-villes ». Vecteur donc de lien social, le commerce renforce l’attractivité du territoire et il est aussi « dans un territoire très touristique, un débouché pour les productions locales, agricoles ou artisanales ».

Parce qu’il est « un secteur en perpétuelle adaptation », il appelle donc pour Jean- René Etchegaray, « des visions stratégiques souples et fortes. […] Le SCOT ne doit pas être un carcan qui fige, sur ce thème comme sur d’autres. Notre objectif est un développement partagé du territoire, attaché à la qualité de vie de nos concitoyens ».

A la lecture du compte-rendu, trois idées-forces se dégagent :

– Le commerce « doit répondre à des exigences d’équité de service ». Autrement dit, il convient de définir « une armature commerciale » visant à la complémentarité « entre les centres et l’offre de périphérie ». D’où l’attention à apporter aux « offres commerciales de proximité et des pôles commerciaux intermédiaires répondant aux besoins hebdomadaires, voire mensuels ».

– Parce que « la localisation des commerces présente des impacts directs sur la structure des déplacements », il conviendra de « diversifier les attendus en matière d’accessibilité : la seule accessibilité voiture n’est plus suffisante. La marche à pied, le vélo, le transport collectif sont autant d’alternatives qui doivent être favorisées ».

Insistant sur « la qualité de dessertes en transports collectifs » dans le cœur de l’agglomération, les auteurs du SCOT soulignent par ailleurs que l’enjeu de l’accessibilité « doit également être prise en compte dans la recherche d’un bon équilibre des implantations commerciales à l’échelle du territoire : limiter la distance à parcourir pour faire les courses hebdomadaires est une réponse d’aménagement durable ».

– Troisième idée-force enfin, les enjeux fonciers et énergétiques. « Le développement commercial ne peut s’envisager aujourd’hui sans le respect de principes d’économies. Des formes urbaines plus attractives pour les usagers, mieux insérées dans leur environnement urbain, plus économes en foncier et plus durables dans leur fonctionnement sont de nature à répondre également aux objectifs économiques des enseignes ».

En tenant compte des idées-forces ci-dessus, le SCOT planche aujourd’hui sur un Document d’Aménagement Commercial (DAC), pour organiser au mieux l’évolution du commerce. Il aura fort à faire…

*** Mes recherches sur le terrain m’ont conduite à circuler un peu partout sur la Côte Basque.

Dans les nouveaux quartiers dans lesquels j’ai été, j’ai observé qu’ils étaient dépourvus d’une véritable offre commerciale de proximité. Existera-t-elle un jour quand on sait que des demandes de création ou d’extension de grandes et moyennes surfaces continuent d’être déposées ?

*** Comme l’a analysé le SCOT, l’évolution de l’implantation des activités commerciales a des incidences directes sur la structure des déplacements. Ceci étant, faire les courses hebdomadaires ou bimensuelles ne représente pas forcément un déplacement en soi. Dans beaucoup de ménages en effet, l’un ou l’autre du couple peut travailler à proximité d’une moyenne ou grande surface et faire les courses familiales entre « midi et deux ». Au vue de ce que j’ai pu constater, ceci est encore plus vrai quand le ménage vit « en périphérie » et que l’un ou l’autre du couple « travaille sur le BAB ».

*** Probablement, le futur Document d’Aménagement Commercial soulignera le « respect de principes d’économies » (foncières et énergétiques) évoqué ci-dessus par le SCOT. Rappelons par ailleurs que celui-ci prévoit de réduire de 45% la consommation du foncier pour n’urbaniser que 70 hectares par an.

Or, le commerce à lui seul est porteur de gros projets. Pour ceux qui ont été rendus publics, on citera : le projet d’extension du BAB2 à Anglet (+ 11 000 m2) et celui de Carrefour à Tarnos (+ 6 000 m2). Cette deuxième enseigne porte également un deuxième projet sur 20 000 m2, riverain de son magasin et en lieu et place de l’actuel cinéma CGR (« 5 000 m2 seraient consacrés à la reconstruction d’un nouveau cinéma et à la création d’un hôtel- restaurant; le reste serait voué à accueillir des commerces et des activités tertiaires » 32).

32 Journal Sud-Ouest – édition des Landes du 3 janvier 2012.

Par ailleurs, la presse régionale a dévoilé ces derniers mois le projet d’un programme commercial sur Ondres (80 000 m2) et un autre encore dénommé « Parc Atlantisud » sur 300 hectares à Saint-Geours-de-Maremne; ces deux communes sont situées dans le sud des Landes.

Enfin, il y a le projet IKEA avec ses 24 000 m2 destinés à l’enseigne suédoise et ses 32 000 m2 de galerie marchande. Début avril dernier, les commissaires enquêteurs ont émis un avis favorable et sans réserve à l’enquête publique bien qu’assorti de plusieurs recommandations sur les questions de l’air, de l’eau ou encore de l’accessibilité.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’implantation d’IKEA à Bayonne : impacts, mutation, et enjeux
Université 🏫: Université d’Argers
Auteur·trice·s 🎓:
Liouize ALI

Liouize ALI
Année de soutenance 📅: Mémoire de Master 1 - 2011/2012
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