Université de Genève

Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education

Mémoire de Diplôme d’Etude Supérieure Spécialisée TECFA

Les apports des TIC à l’apprentissage
ce qu’en pensent les enseignants qui utilisent les ateliers d’informatique avec leurs élèves
Analyse qualitative menée dans le cadre du projet ‘Apprendre à Communiquer’ au PO/Genève

Catherine BULLAT-KOELLIKER

Directeur de mémoire :
Daniel Peraya, MER à TECFA, UniGe

Membres du jury :
Bernadette Charlier, Professeur à l’Université de Fribourg
Nathalie Deschryver, Assistante à TECFA, UniGe

STAF Gina
Octobre 2003

Liste des abréviations
Domaine informatique :
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication
TICE : Technologies de l’Information et de la Communication pour l’éducation
Contexte institutionnel genevois :
AàC : projet ‘Apprendre à Communiquer’ DIP : Département de l’Instruction Publique
PO : enseignement postobligatoire (secondaire supérieur)
DGPO : Direction Générale du Postobligatoire
GIPO : Groupe Informatique du Postobligatoire
CPTIC : Centre Pédagogique des TIC
AMP : Aide Méthodologique de Proximité
CO : Cycle d’Orientation (niveau secondaire inférieur)
Différentes écoles du PO :
CEC : Collège et Ecole de Commerce
ECG : Ecole de Culture Générale
CEPTA : Centre d’Enseignement Professionnel, Technique et Artisanal
EAD : Ecole des Arts Décoratifs
SCAI : Service des Classes d’Accueil et d’Insertion
Introduction :
Enseignante de formation, mon intérêt personnel pour la formation STAF, s’est toujours situé par rapport à l’enseignement. Il était donc naturel que la thématique de mon travail de mémoire concerne l’apport des TIC dans l’enseignement et dans l’apprentissage.
Ce domaine extrêmement vaste comporte deux pôles distincts bien qu’étroitement liés :
– celui de l’enseignement, implique la tâche des enseignants – les stratégies pédagogiques mises en place considérées comme propices à l’apprentissage – ainsi que la mission de l’institution enseignante,
– celui de l’apprentissage, relatif à ce qui se passe du côté des élèves confiés au type d’enseignement décidé par le maître et/ou par l’institution.
S’agissant des deux versants d’une même situation, le choix pour définir le champ de ma recherche était difficile. Ne s’interroger que sur l’enseignement me semblait trop limité car laissant de côté sa finalité essentielle : la qualité de l’apprentissage des élèves. Développer une procédure de recherche qui puisse répondre de manière fiable à l’apport des technologies sur l’apprentissage, imposait des expérimentations au niveau de groupes d’élèves utilisant ou pas des outils informatiques dans le cadre de mêmes types d’apprentissage… expériences facilement biaisées par les nombreux facteurs intervenant dans chaque situation.
Sachant que je n’avais pas les moyens (en temps, en ressources et en compétences personnelles) pour mettre sur pied une démarche expérimentale mettant en évidence les différences d’apprentissage selon le mode de travail des élèves, j’ai opté pour une recherche qui s’interrogerait sur ce que pensent les enseignants de l’apport des TIC à l’apprentissage de leurs élèves en formulant de la sorte ma question de départ :
Quel est le point de vue des enseignants utilisant les TIC avec leurs élèves sur les apports de ces pratiques à l’apprentissage ?
La sous-question suivante m’intéressait également : Dans quel sens l’usage des TIC permet-il aux enseignants d’évoluer dans leurs pratiques pédagogiques ?
Je faisais l’hypothèse que l’usage des technologies favorisait des approches pédagogiques plus actives, voire socio-constructivistes, qu’il inciterait les enseignants à faire évoluer leurs pratiques dans ce sens. Si tel était le cas l’utilisation des TIC allait permettre aux élèves d’être plus actifs, productifs et créatifs… de même, certaines compétences touchant la coopération, la communication, la méthodologie et la réflexivité seraient renforcées grâce à ces pratiques.
En réalisant mon stage de formation STAF au Département de l’Instruction Publique de Genève (DIP), dans le cadre du développement du projet ‘Apprendre à Communiquer’1 (AàC) au niveau secondaire supérieur, appelé ‘postobligatoire’ (PO), j’avais l’occasion de pouvoir rencontrer et interviewer un certain nombre d’enseignants impliqués dans l’intégration des TIC. Les résultats de ces entretiens pouvaient aussi intéresser mes responsables de stage pour étayer leur connaissance de ce qui se passait sur le terrain avec l’utilisation des ateliers informatiques récemment mis en place (ce contexte sera décrit dans la partie 2 sur la démarche méthodologique de ce travail).

1 Projet visant à équiper en salles informatiques tous les établissements scolaires, notamment pour les langues et les sciences humaines. (plus de détails p. 38)

Le fait que mon travail se situe au carrefour entre une réalité de terrain et une recherche universitaire me motivait particulièrement, en me donnant l’impression que l’effort consenti aurait un apport plus concret que la seule raison de terminer ma formation.
Je me suis donc lancée dans une démarche assez large, couvrant de nombreux points à soulever et un grand nombre d’enseignants à interviewer (en principe un par établissement).
Traiter toute cette information seule a été très lourd, car je découvrais ce type d’analyse qualitative et je souhaitais rendre compte le plus fidèlement possible de l’expression des enseignants. Ma démarche a été longue, le retour des résultats de mon travail dans le milieu professionnel concerné n’a pas été rapide. Cela pose le problème de la limite de ce type d’analyse. Mais j’espère néanmoins qu’il aura pu servir à une meilleure compréhension de ce que les enseignants vivent avec l’intégration des TIC et de ce que, par conséquent, les élèves bénéficient dans leurs apprentissages grâce à ces nouveaux outils.
Chapitre 1. Etat de la question
Au moment où les discours foisonnent quant à l’urgence d’introduire les TIC dans l’enseignement supérieur, très peu de travaux offrent aux praticiens et aux chercheurs une approche concrète et systémique de l’ensemble des dimensions d’un dispositif : le projet de formation et son sens pour chacun des acteurs, l’environnement humain et technologique, l’articulation du nouveau dispositif dans les curriculums existants, les investissements nécessaires et les conditions de pérennité de l’expérience. Très peu, enfin, permettent au lecteur de comprendre la dynamique d’un tel projet, telle qu’elle a été vécue aux niveaux individuel, institutionnel et de réseau. (D. Peraya et B. Charlier, 2003, p.9)
Introduction :
Cette citation illustre bien la complexité de mon sujet : approfondir la compréhension de l’usage des TICE est une démarche qui s’apparente à un voyage que l’on commence sans savoir précisément où il va nous mener… ni quand il va se terminer ! La monotonie se fait parfois sentir ainsi que les doutes, mais les surprises existent. Il en a été une pour moi en découvrant dans l’ouvrage de B. Charlier et D. Peraya (2003), le chapitre rédigé par F.Docq et A. Daele citant A. Leontiev. Les concepts développés par ce psychologue soviétique m’avaient déjà captivée lors de mes études de psychologie il y a plus de 20 ans, et son livre sur ‘le développement du psychisme’ trônait toujours dans mon étagère.
Une rapide recherche sur Internet m’a fait découvrir des écrits de Y. Engeström, professeur finlandais exerçant en Californie, qui reprend et développe les théories de Leontiev. Ses schémas sur le système d’activité humaine m’ont parus particulièrement utiles pour étayer l’apport des outils technologiques dans l’apprentissage et l’intérêt croissant pour les méthodes pédagogiques de type socio- constructiviste, associant l’intégration des TIC dans l’enseignement. Le rôle de l’outil dans le développement de la pensée humaine est particulièrement bien décrit par les travaux de Leontiev et j’ai tenté de rapprocher cette description de l’apport que les technologies peuvent avoir dans l’enseignement et l’apprentissage.
J’ai ensuite estimé qu’il était indispensable d’apporter des éléments de compréhension dans le domaine de l’enseignement actuellement bousculé par des changements profond dans notre société dite du savoir et de l’information. A ce titre, deux articles m’ont captivée :
– celui de Cl. Lessard et M. Tardif (2001) apportant une lecture très claire du contexte social et économique dans lequel se joue l’intégration des technologies,
– celui de Ph. Perrenoud (2003) décrivant de manière limpide les nombreuses facettes de l’implantation d’une innovation.
Relater les concepts développés dans ces articles m’a semblé essentiel pour contextualiser ma recherche sur l’apport des TIC à l’apprentissage et pour souligner qu’un certain nombre de phénomènes sont inter-reliés.
Dans cette partie théorique, j’ai tenté de faire un certain tour de la question en partant du plus vaste, pour cheminer vers le particulier : situer des technologies en général dans la société depuis la ‘nuit des temps’, apporter des éléments de description de la situation actuelle de l’enseignement, évoquer le phénomène du changement dans le système scolaire… ces éclairages me semblaient indispensables pour situer mon sujet dans son contexte, avant de travailler sur l’apport des TIC au niveau de l’enseignement et de l’apprentissage.
Table des Matières :
Introduction
Chapitre 1. Etat de la question
1. Les TECHNOLOGIES dans la société
L’importance de l’outil et de l’activité
2. Le monde de l’enseignement
Le système éducatif en crise ?
Les résistances du système scolaire
3. Le CHANGEMENT en éducation
Les représentations des acteurs
Les modèles de changement planifiés
Trois scénarios pour l’enseignement
4. L’INNOVATION dans l’enseignement
Qu’est-ce que l’innovation ?
Innover à quel niveau et pour qui ?
Pourquoi innover ?
Comment innover ?
Quels effets ?
5. L’INTEGRATION des TIC dans l’enseignement
De quelle innovation s’agit-il ?
Quels usages avec les TIC ?
Pour résumer ce point :
6. Les TIC et la PEDAGOGIE
Les technologies dans les différentes approches pédagogiques
L’apport des TIC en pédagogie
7. L’APPRENTISSAGE et les TIC
L’apprentissage versus élève
L’apprentissage versus enseignant
Compétences
8. EVALUATION et/ou SOUTIEN de projets innovants
Démarche de soutien

  1. Les technologies et les TIC dans la société
  2. Le monde de l’enseignement : le système éducatif en crise ?
  3. L’intégration des technologies dans le système scolaire
  4. Changement en éducation : le changement dans le système scolaire
  5. L’innovation dans l’enseignement et l’usage des TIC
  6. Intégration des TIC dans l’enseignement, Quels usages avec les TIC ?
  7. Les technologies et la pédagogie, l’apport des TIC en pédagogie
  8. L’apprentissage et les TIC : élève, enseignant et compétences
  9. Evaluation et/ou Soutien de projets éducatifs innovants

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