Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

3-1.3. Résultats de la 3ème partie « attentes et besoins »

Nous allons ici nous intéresser aux attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF et de ceux ayant abandonné afin de pouvoir évaluer les points faibles susceptibles d’être améliorés.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Une majorité des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF (62,6 %) se déclarent satisfaits du manuel utilisé pour l’enseignement/apprentissage du français (Studio 100). Cependant, chez les étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF une grosse majorité (83,3 %) le juge trop difficile.

Cette question n’a été adressée qu’aux étudiants non CB et aux étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF, car les autres, peu nombreux, constituent des cas un peu particuliers.

Les étudiants de 3ème année CB suivent tous des cours au centre de langue. Cependant, il apparait que six sur sept d’entre eux suivent également les cours de français général dispensés à l’université pour les étudiants non CB, ce qui n’est normalement pas prévu dans le fonctionnement des Filières Universitaires Francophones FUF puisque l’AUF offre des cours au centre de langue à ces étudiants précisément pour leur éviter de suivre des cours qui seraient trop faciles pour eux.

Leur présence peut avoir des effets négatifs sur la classe de français général, composée en majorité d’étudiants totalement débutants à leur entrée en Filières Universitaires Francophones FUF, en augmentant son hétérogénéité.

Or, comme nous le verrons par la suite, le manque d’homogénéité d’une classe est un problème récurrent souvent pointé par notre enquête.

Bien sûr ces six étudiants se déclarent tous satisfaits de ce mode de fonctionnement, mais il n’est pas sûr qu’il soit toujours très bénéfique pour l’ensemble des étudiants.

Pour ce qui est des étudiants de 1ère année CB, il apparait que seuls les étudiants de médecine (7 étudiants sur 11) bénéficient d’un enseignement particulier, avec un enseignant rien que pour eux.

Les autres suivent les cours avec les étudiants de 1ère année débutants en français. Cependant, rien n’indique si cette situation les satisfait ou non, puisque nous avons à tort omis de poser la question.

Il faudrait donc interroger chacun des étudiants personnellement afin de savoir ce qu’ils en pensent. Quoi qu’il en soit, il apparaît aberrant et très peu valorisant de se retrouver en classe avec des débutants lorsqu’on a déjà derrière soi 9 ans d’étude du français.

Cependant, il arrive que certains étudiants y voient peu d’inconvénient par souci de facilité, voire même de nécessité quand les bases sont à peine acquises, ce qui arrive parfois !

Pour mieux analyser les réponses à la question suivante sur le volume horaire des cours de français général, voici un tableau présentant le nombre d’heures hebdomadaires selon le niveau d’études et les filières pour l’année 2008-2009.

Sous-groupesNombres d’heures de français général par semaine
FUF d’origineMédecine généraleGénie électriqueGénie civilDroitEconomie etGestion
1ère année/5 heures5 heures5 heures5 heures
1ère année CB5 heures5 heures//4 ou 5 heures*
3ème année**5 heures7 heures7 heures6 heures6 ou7 heures***
3ème annéeCB*4h30/4h304h30/
Dernière année/****4 heures/4 heures/

*4 heures pour ceux qui suivent des cours spécifiques pour étudiants Classes Bilingues et 5 heures pour ceux qui suivent les cours avec les étudiants débutants.

** Il s’agit des étudiants ayant suivi 3 ans d’études de français à l’université, certains sont donc en 3ème année et d’autres en 4ème année dans leur cursus d’études.

*** Le nombre d’heures varie selon l’année d’études : 6 heures pour les étudiants de 3ème année et 7 heures pour les étudiants de 4ème année.

**** Les étudiants de la faculté de médecine sont les seuls à avoir un cursus d’une durée de 6 ans, ils n’ont donc plus de cours de français la dernière année.

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Concernant le volume horaire de l’enseignement du français général, la majorité des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF, à savoir 61,2 % considère qu’il est suffisant contre 29,1 % d’étudiants qui pensent que celui-ci est insuffisant. Seulement 9,7 % considèrent qu’il est trop important.

En nous penchant de plus près sur les réponses détaillées rapportées au nombre d’heures hebdomadaires de français général, il apparait en effet que les étudiants de 3ème année CB sont en toute logique, plus nombreux à déclarer que le nombre d’heures de français est suffisant étant donné qu’ils suivent des cours au centre de langue et également, s’ils le désirent, les cours à la faculté.

Cependant si l’on revient à l’ensemble des étudiants, ils ne sont pas loin d’un tiers à trouver qu’il n’y a pas assez d’heures de cours, ce qui représente une proportion non négligeable.

Mais ce qu’il est particulièrement intéressant de relever, c’est que, ce sont les étudiants en médecine, en 6ème et dernière année, qui déclarent à 50 % que le nombre d’heures de cours de français est insuffisant. Et pour cause, en 6ème année ils n’ont plus de cours de français; ils indiquent sans doute par là un regret.

En somme, nous pouvons considérer que se vérifie globalement l’hypothèse formulée en début d’enquête :

H1a : Le volume horaire hebdomadaire actuel d’enseignement du français dans les Filières Universitaires Francophones FUF est satisfaisant pour les étudiants.

En effet, près de deux tiers des étudiants se déclarent satisfaits. S’il y avait des changements à faire au niveau du volume horaire, ce serait plutôt de le revoir ponctuellement à la hausse et non plus à la baisse.

Reste que beaucoup d’étudiants se plaignent de ne pas avoir assez de temps pour travailler le français, (cf. le tableau présentant les réponses à la question « Si je devais revenir en arrière, je ne referais pas le même choix parce que… », 3-1.2, p.74). C’est bien possible, mais n’y aurait-il pas aussi un problème de motivation ?

Pour ce qui est des étudiants de RI, il semble que les étudiants aient en moyenne entre 4 et 6 heures de français et d’anglais par semaine, les niveaux plus avancés et les Classes Bilingues ayant moins d’heures que les autres.

Une petite majorité d’étudiants jugent que le nombre d’heures de cours est insuffisant (55,3 %) contre 40,4 % suffisant et 4,3 % trop important; quant à la qualité des cours de français, ceux-ci sont en majorité jugés insuffisants voire mauvais (55,3 %) contre 44,7 % bons, personne n’ayant choisi l’item « excellent » pourtant proposé parmi les réponses possibles.

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A l’inverse pour les cours d’anglais, une majorité d’étudiants considèrent que le volume horaire est suffisant (58,7 %) et leur appréciation générale est à 66 % bonne ou excellente.

Il apparaît que les étudiants sont plus satisfaits des cours d’anglais que des cours de français. Les étudiants ont dans leur majorité déjà quelques bases en anglais, puisqu’ils sont 97,9 % à avoir étudié cette langue avant d’entrer en RI contre 45 % seulement à avoir étudié le français, ils ont donc un plus grand besoin de cours de français que d’anglais, d’autant que, comme nous le verrons plus tard, ils considèrent en général que le français est plus difficile.

Par ailleurs il semble que l’enseignement d’anglais soit de meilleure qualité que l’enseignement de français.

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Une majorité des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF (39 %) déclare qu’il lui est égal que les cours de français aient lieu le matin ou le soir. Toutefois, il est bon de noter que plus d’un étudiant sur quatre (29 %) exprime une préférence pour le matin.

Cependant, cette légère préférence peut varier selon l’organisation de la faculté dans laquelle les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF sont inscrits.

Concernant les étudiants ayant abandonné les Filières Universitaires Francophones FUF, 50 % d’entre eux émettent une préférence pour le matin et 33,3 % pour le soir. Seuls 16,7 % indiquent que cela leur est égal.

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Nous allons maintenant voir l’opinion des étudiants sur le cours de français général.

Nous avons opté ici pour une comparaison globale entre tous les étudiants, sans entrer dans le détail des différentes classes, pour conserver l’engagement d’anonymat de notre enquête, les appréciations pouvant bien sûr varier d’une classe à une autre en fonction de l’enseignant, notre propos n’étant nullement d’établir un distinguo entre les professeurs.

Nous avons pris le parti de rapprocher les mentions « assez satisfaisant » des mentions « pas satisfaisant » car sur une échelle de 1 à 4, cette mention arrive en 3ème position, soit dans la moyenne inférieure et ce d’autant plus que pour les étudiants lao, qui sont très respectueux du maitre et de l’autorité qu’il représente, émettre une critique paraît quelque peu sacrilège, nous avons donc considéré que la mention « assez satisfaisant » équivalait à une réserve non négligeable de leur part.

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Concernant le contenu des cours, 70,1 % des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF se déclarent satisfaits voire très satisfaits.

Pour ce qui est du volume horaire, les étudiants sont à 58,2 % satisfaits voire très satisfaits. Ce qui revient à peu près aux réponses données à la question précédemment posée, et donc redondante, sur le volume horaire : 61,2 % trouvaient que le nombre d’heures de cours de français était suffisant, contre 38,8 % pour qui le nombre de cours de français était trop important ou pas assez.

La méthode d’enseignement du français en Filières Universitaires Francophones FUF est jugée par les étudiants à 61,4 % satisfaisante ou très satisfaisante, mais pour 38,6 % elle est seulement assez satisfaisante voire pas satisfaisante.

Le matériel utilisé est jugé à 71,3 % par les étudiants satisfaisant voire très satisfaisant. Ainsi, contrairement à l’hypothèse formulée avant l’enquête, les étudiants semblent en majorité considérer que le manuel leur convient.

D’autant qu’à une question précédente concernant le manuel une majorité des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF (62,6 %) avait jugé le manuel adapté.

H1c : Le manuel Studio est trop communicatif pour des étudiants laotiens.

Cependant, la question est ici celle de la méthodologie de laquelle le manuel relève. Nous reviendrons donc un peu plus tard sur cette hypothèse.

Les résultats sont toutefois révélateurs du trop haut niveau de difficulté de l’apprentissage et de l’hétérogénéité du niveau des étudiants dans une même classe puisqu’une majorité d’entre eux se déclarent seulement assez satisfaits voire pas satisfaits (57,6 % pour le niveau de difficulté et 56 % sur la question de l’hétérogénéité de la classe).

En outre, les échanges et la communication avec l’enseignant apparaissent aussi comme étant le point faible de l’enseignement du français car près de la moitié des étudiants (47,5 %) ne se déclarent qu’assez satisfaits ou pas satisfaits, malgré leur bonne appréciation des qualités de l’enseignant.

Curieusement, à propos des cours de français général une majorité des étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF se déclare satisfaite concernant l’ensemble des points évoqués, hormis pour l’homogénéité de la classe ou les avis sont plus mitigés : ils ne sont que 40 % à la juger satisfaisante.

Les points d’insatisfaction relevés par certains, même si ce n’est qu’une petite minorité, ont un poids non négligeable étant donné la taille de l’échantillon (7 étudiants) et touchent dans l’ordre, outre l’insatisfaisante homogénéité de la classe : le nombre d’heures (33,3 %), le matériel utilisé (20 %), les échanges et la communication avec l’enseignant (16,7 %) et le niveau de difficulté des cours (16,7 %).

Pour ce qui est du volume horaire, là encore cet item est redondant avec la question relative au volume horaire précédemment posée dans la partie 3-1.3 du questionnaire (p.78), et les réponses obtenues sont quasiment les mêmes puisque le même pourcentage d’étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF (66,7 %44) jugent satisfaisant voire assez satisfaisant le volume horaire d’enseignement.

44 La correspondance parfaite entre les pourcentages des deux questions est liée au fait que l’échantillon d’étudiants interrogés est très réduit.

Nous allons maintenant nous intéresser aux pratiques des enseignants durant les cours de français. Bien entendu, les informations obtenues correspondent aux représentations et à la perception des étudiants et ne fournissent que des indications sur les pratiques réelles.

Il serait intéressant d’aller confronter ces résultats avec une observation directe, ce qui permettrait de les confirmer ou infirmer, en tout cas de les nuancer.

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Concernant les pratiques de l’enseignant, nous avons choisi un type de graphique différent afin que ressorte bien visuellement la différence entre ce que l’enseignant fait souvent ou assez souvent et ce qu’il ne fait que rarement voire jamais.

Les pratiques de l’enseignant que les étudiants font apparaitre comme étant effectuées souvent ou très souvent sont relatives à l’utilisation du matériel audio (85,4 %), ce qui est peu surprenant étant donné que le manuel utilisé par les enseignants des filières, Studio, est très communicatif et fait une large place à la compréhension orale, et à la sollicitation de la participation des étudiants en classe (84,2 %).

Environ 3 étudiants sur 4 déclarent que souvent ou très souvent l’enseignant : incite à faire des recherches par soi-même (77,7 %), donne les objectifs du cours (76,1 %), donne des devoirs (74,5 %).

Par contre, l’utilisation en classe de matériel vidéo (78,6 % rarement ou jamais), le travail en petits groupes (58,9 % rarement ou jamais), le fait d’obliger à apprendre par cœur (56 % rarement ou jamais) sont plus rares, y compris le recours au lao (55,7 %).

En effet, les enseignants lao semblent utiliser très peu les ressources vidéo et ce, probablement pour plusieurs raisons : manque d’équipements adaptés, même si dans le cas des Filières Universitaires Francophones FUF, les espaces francophones sont équipés de télévision et de lecteur DVD, manque de familiarité avec les nouvelles technologies, ou temps de préparation parfois supérieur, etc.

Pourtant un certain nombre de formations à l’utilisation de l’audiovisuel ont été dispensées aux enseignants, notamment celle de TV5 Monde en classe de FLE, et il est regrettable que celles-ci aient jusqu’ici peu de répercussions sur les pratiques : l’aspect ludique et le contact avec une langue authentique que ces technologies nouvelles permettent peuvent être un facteur important de motivation pour l’apprenant.

Il apparait également qu’une majorité d’enseignants ne fait que rarement voire jamais travailler les étudiants en petits groupes, ce qui marque la persistance du schéma « traditionnel » selon lequel le savoir est transmis à l’étudiant de manière verticale dans un échange élève/enseignant où ce dernier est en position dominante.

Le travail en petits groupes, qui permet « une relation beaucoup plus égalitaire45, moins scolaire, d’horizontalité » (Tagliante 2006, p.27), où l’enseignant assume un rôle d’animateur favorisant l’interaction et la construction active par l’étudiant de son propre savoir, n’est pas encore totalement entré dans les mœurs.

Il ressort par ailleurs qu’une majorité d’enseignants ne fait que rarement voire jamais apprendre par cœur à ses étudiants.

S’il est vrai qu’il ne faut pas avoir trop ou uniquement recours à la mémoire déclarative (celle qui permet d’exprimer une connaissance) et que « les pratiques fondées sur la mémoire procédurale [celle des habitudes et des savoir-faire] doivent précéder celles fondées sur la mémoire déclarative et leur être supérieures en temps et en quantité » (Courtillon, 2003, p.61), travailler cette dernière apparait un minimum nécessaire, notamment pour l’apprentissage des conjugaisons des verbes et parfois du lexique.

Or, au Laos les étudiants semblent peu habitués à apprendre par cœur, et à mémoriser les leçons et il nous est arrivé de constater que des étudiants ayant déjà 3 ans de français derrière eux ne savaient pas conjuguer le verbe être sans fautes.

45 GALISSON, R., Lignes de force du renouveau actuel en didactique des langues étrangères, Coll. DLE, Paris : CLE international, 1980, p.51 dans TAGLIANTE 2006, p.27

Pour ce qui est de la question du recours au lao par l’enseignant pendant les cours de français, il nous a semblé pertinent de faire une comparaison des réponses entre les étudiants de différentes années de promotion, puisqu’en toute logique, le recours au lao devrait être beaucoup plus important en début de formation et décroitre progressivement avec l’avancement dans les études et l’accroissement des connaissances et des compétences en français des étudiants.

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Le recours au Lao se fait effectivement plus rare en avançant dans les études puisque les étudiants de 1ère année non CB reconnaissent que l’enseignant utilise le lao à 51,8 % assez souvent ou souvent, contre 37,5 % des étudiants de 3ème année non CB et seulement 20 % des étudiants de dernière année.

La perception que peuvent en avoir les étudiants de 1ère année ne se traduit que par un écart très faible de 2,7 % selon qu’ils sont issus ou non de CB. Cependant, étonnamment ce sont les étudiants issus de Classe Bilingue qui ont le sentiment d’un plus grand recours au lao.

En outre, il y a plus d’étudiants de 1ère année CB que de 3ème année CB qui affirment que l’enseignant n’a rarement ou jamais recours au lao en cours de français général (45,5 % contre 42,9 % respectivement).

Le manque de recours au lao revient souvent comme un reproche dans les commentaires libres des étudiants ainsi que dans les éléments à améliorer.

Bien entendu, il n’est pas question de prôner de céder à la facilité et l’utilisation de la langue étrangère en classe de langue est à privilégier au maximum.

Toutefois, aujourd’hui, comme le souligne J.-P. Cuq (2003, p.240, sous « traduction ») « le courant communicatif, sans pour autant prôner une utilisation systématique des techniques de traduction, ne pose pas en dogme l’exclusion de la langue maternelle en classe de langue ».

En effet, il nous semble tout à fait pertinent d’expliquer un mot difficile ou de lever une ambiguïté en ayant recours à la langue maternelle de l’apprenant.

Le recours à cette dernière peut également aider à expliquer des points de grammaire pour lesquels les apprenants n’auraient pas le métalangage nécessaire et en outre il « peut permettre de sécuriser certains apprenants ».

Il est difficile de trouver un juste milieu, car il semble que certains enseignants ont beaucoup trop recours au lao, tandis que d’autres, ayant bien « retenu la leçon » refusent de l’utiliser en cours de français laissant parfois les étudiants en difficulté.

De l’analyse des commentaires des étudiants sur les cours de français et sur les éléments à améliorer, il ressort, bien que 61,4 % des étudiants se déclarent satisfaits voire très satisfaits des méthodes d’enseignement (cf. tableau « Que pensez-vous des cours de français ? », 3-1.3 p.81), que les points faibles de la formation sont, en premier lieu, liés aux pratiques de l’enseignant (36,5 %).

Par ailleurs, si nous continuons à nous pencher sur le détail des réponses, arrivent en 3ème position (ex aequo avec le souhait de méthodes d’enseignement plus communicatives) le problème de l’hétérogénéité du niveau de la classe (10,8 %) et en 5ème position (9,5 %, ex aequo avec les problèmes d’emploi du temps) la question de la difficulté des cours (que l’on peut relier à la trop grande vitesse de progression (5,4 %)).

Le premier point est lié à plusieurs facteurs d’organisation des classes et de recrutement des étudiants. Le deuxième point semble plus lié au professeur dont le rôle est de simplifier autant que possible la tâche aux étudiants.

Cependant, il est vrai que le français n’est pas une langue « facile » d’un point de vue grammatical et lexical puisqu’il faut connaître les conjugaisons par cœur et respecter un grand nombre de règles. À cela, s’ajoute que les étudiants ont parfois des difficultés à fournir le travail personnel absolument nécessaire à leur réussite.

Commentaires sur les cours de françaisNombre deréponsescatégorie généraleTOTAL
1Il faudrait que l’enseignant traduise plus en lao ou explique plus en lao9Problèmes avec les pratiques de l’enseignant36,5%
Problèmes avec l’enseignant (méthodesd’enseignement, sérieux, patience)9
Souhaiterait des méthodes d’enseignement pluscommunicatives et où l’apprenant est plus actif avec plus d’échanges entre l’enseignant et les élèves8
Il faudrait que l’enseignant parle plus en français1
2Problèmes d’hétérogénéité du niveau de la classe8Problèmes au niveau de la difficulté des cours28,4%
Problèmes au niveau de la difficulté du cours7
Problèmes au niveau de la vitesse du cours4
Manuel trop difficile2
3Problèmes d’emploi du temps qui n’est pas fixe etd’heures non faites (absences de l’enseignant)7Problèmes concernant le nombre d’heures de cours et l’emploi du temps17,6%
Il faudrait plus d’heures de français4
Durée des cours trop longue1
Trop de cours1
4Souhaiterait étudier avec un natif7Souhait d’apprendre avec un enseignant natif9,4%
5Contenu (plus de grammaire, plus de conversation, plus de compréhension)4Augmentation de certains contenus5,4%
6Souhaiterait suivre des stages d’été2Souhait de suivre un stage d’été2,7%
TOTAL74

H2 : Un certain nombre d’enseignants, malgré les nombreuses formations méthodologiques suivies visant à diversifier les pratiques, continuent à enseigner selon des méthodes purement traditionnelles.

La validation de cette hypothèse se base uniquement sur l’opinion et les impressions des étudiants en réponse à la question « Durant les cours de français, l’enseignant : » de la p.85.

Ces réponses sont confirmées par les commentaires libres sur les cours de français général : nombre d’enseignants (entre 20 et 40 %) n’incitent que rarement voire jamais à faire des recherches par soi-même, à recourir à des moyens, astuces et trucs, à s’autocorriger ou encore ne donnent que peu ou rarement des devoirs, n’explicitent que peu ou rarement les objectifs du cours, ne circulent que peu ou rarement dans la classe pendant la réalisation des exercices pour aider les étudiants.

Pas loin de 60 % des étudiants disent que leur enseignant ne fait que rarement voire jamais travailler les étudiants en petits groupes.

Il ressort donc que ces enseignants n’ont pas assimilé les pratiques associées à l’approche communicative où l’apprenant est « en grande partie responsable de son propre apprentissage » (Germain 1993, p. 206) et où la communication (voire l’action par le biais de l’approche actionnelle) est primordiale aussi bien entre l’enseignant et les étudiants qu’entre ces derniers.

Selon l’approche communicative l’enseignant joue tantôt le rôle de facilitateur, tantôt celui d’organisateur des activités de la classe, de conseiller, d’analyste des besoins et intérêts des apprenants, de co-communicateur, etc.

Dans l’approche actionnelle, l’étudiant s’autocorrige et s’autoévalue dans une préoccupation d’autonomie, d’implication de l’apprenant dans son apprentissage.

Ainsi, au regard de l’opinion des étudiants il semble que l’hypothèse H2 se confirme et qu’un certain nombre d’enseignants, malgré les nombreuses formations méthodologiques suivies visant à diversifier les pratiques, continuent à enseigner selon des méthodes purement traditionnelles.

Pour ce qui est du cours de FOS et des attentes des étudiants le concernant, les résultats de l’enquête ci-dessous soulignent le fait que celles-ci varient peu entre les étudiants qui ont déjà suivi les cours de FOS (3ème et dernière année) et ceux qui ne l’ont pas encore suivi.

Il est par ailleurs surprenant de voir que chez les étudiants de 3ème et dernière année, il y en a encore 5,6 % qui ne comprennent pas l’utilité de ce cours.

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Concernant les cours de FOS TU, il ressort une forte demande chez les étudiants de 1ère année CB et non CB concernant l’acquisition des bases pour rédiger en français.

Un certain nombre d’étudiants reconnait là encore ne pas comprendre l’utilité d’un tel cours. Il apparait donc nécessaire de bien expliquer les objectifs de ce cours avant de le commencer.

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Les étudiants ayant déjà suivi ce cours, à savoir ceux de 3ème et dernière année jugent à 45, 8 % le cours de FOS TU trop difficile et 12 % inintéressant. Toutefois, 43,4 % estiment qu’il est adapté au domaine de spécialité et 37,3 % adapté à leurs besoins. Il est à remarquer que les avis positifs l’emportent de 2,5 points sur les avis négatifs.

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Parmi les étudiants de RI, 10,6 % seulement déclarent avoir suivi des cours de FOS et parmi ceux qui n’en ont pas suivi, 88,1 % disent qu’ils souhaiteraient en avoir.

Concernant le cours de spécialité, ils sont (41,7 %) à juger l’homogénéité de la classe satisfaisante voire très satisfaisante, mais 20,8 % ne la jugent pas satisfaisante et 37,5 % ne l’estiment qu’assez satisfaisante.

Les échanges et la communication avec l’enseignant pourraient semble-t-il être améliorés (54,4 %); sur le volume horaire les avis se partagent quasiment par moitié. En revanche, 69 % d’entre eux estiment satisfaisante voire très satisfaisante la qualité de l’enseignant.

Une majorité (57,4 %) juge satisfaisante voire très satisfaisante la méthode d’enseignement, trois étudiants sur quatre jugent le cours utile et 81,5 % sont satisfaits du contenu du cours. On pourrait donc considérer que les cours de spécialité remportent dans l’ensemble un succès d’estime.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Toutefois ce succès doit être nuancé, au vu des réponses obtenues à la question concernant la compréhension : une portion non négligeable des étudiants reconnaît comprendre moins de 50 % des cours de spécialité en français.

Seuls 10,6 % semblent saisir 80% du discours qui leur est tenu. En revanche parmi les étudiants ayant abandonné, il ne s’en trouve pas un seul pour déclarer comprendre plus de 50 % du cours.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Quant à l’utilisation du lao par l’enseignant dispensant les cours de spécialité en français, il serait dangereux de tirer des conclusions trop hâtives des réponses des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF car il s’agit d’une estimation liée à une impression et qui peut-être très subjective et aléatoire d’un étudiant à l’autre, comme l’indiquent les graphiques.

Toutefois, cela nous permet de relever que près d’un étudiant sur quatre (27,62 %46) juge que l’enseignant y a recours à 50 % ou plus, ce qui commence à faire beaucoup pour un cours de spécialité censé être dispensé entièrement ou du moins principalement en français.

Les réponses des étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF ne nous en apprend pas beaucoup plus car les 4 étudiants ayant suivis des cours de spécialité en français ont tous donné un avis différent variant de 20 à 40 %.

46 Les chiffres ont été donnés avec deux centièmes derrière la virgule afin d’obtenir précisément 100 %.

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La maîtrise du vocabulaire scientifique en français est pointée par les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF comme étant la difficulté majeure du cours. La méthode d’enseignement et la complexité du contenu scientifique sont relativement peu mises en cause (seuls 11,4 % et 21 % respectivement).

En revanche, les 4 étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF (et ayant suivi le cours de spécialité en français) incrimine la complexité du contenu scientifique et la difficulté à maîtriser les termes scientifiques. L’un d’entre eux juge également que la méthode d’enseignement n’est pas adaptée.

Par ailleurs, 9,5 % des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF ont émis une réponse personnelle : sur 8 réponses valides, 5 étudiants évoquent leur difficulté en français général et leur faible niveau.

En effet, cette remarque soulève un problème important qui est qu’une partie des étudiants n’a pas atteint un niveau lui permettant de suivre des cours de spécialité dans cette langue.

Un étudiant évoque un problème au niveau de la méthode d’enseignement, un autre trouve que le cours est ennuyeux et un dernier s’interroge sur les raisons pour lesquelles la théorie et la pratique ne semblent pas correspondre.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Les Modules d’Insertion Professionnelle (MIP) sont quant à eux jugés par la quasi- totalité des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF (98 %) ayant déjà suivi ce cours comme étant intéressants, tandis que 9 étudiants de 1ère année déclarent qu’ils ne souhaitent pas en suivre invoquant leur faible niveau, l’inutilité des Modules, la difficulté, etc.

Ceci souligne la réticence dont peuvent faire preuve un certain nombre d’étudiants face à la nouveauté d’un cours.

Les étudiants de RI déclarent à 76,6 % qu’ils souhaiteraient avoir des cours de spécialité dispensés en français. Parmi ceux qui ne le souhaitent pas, neuf étudiants considèrent qu’ils n’ont pas un assez bon niveau de français. Certains étudiants avouent que le français est difficile ou bien qu’ils n’aiment pas le français.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Le tableau suivant présente dans une sorte de tableau synoptique et dans un ordre décroissant les réponses des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF, des étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF et des étudiants RI sur les points qui selon eux seraient à améliorer pour l’ensemble des cours de français (français général et FOS).

On voit que ce sont les items « plus d’activités grammaticales » et « plus de production orale » qui arrivent en tête.

Apparaît en bonne position une demande relative à des exercices de prononciation : en 2ème position pour les RI, en 4ème pour les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF et même en 1ère position ex aequo pour les étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF.

Il est donc évident que tout ce qui concerne la production orale et la communication est au cœur des priorités des étudiants qui dans des classes de 20 ou 30 trouvent peu l’occasion de se livrer à cet exercice.

La production écrite n’est pas pour autant oubliée : elle arrive en 3ème position pour les étudiants de RI, mais pour les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF la compréhension orale devance toutefois la production écrite ce qui peut paraitre surprenant étant donné que le manuel Studio offre un très grand nombre d’activités de compréhension orale.

Cependant, leur demande en activités grammaticales est peu surprenante vu que le manuel offre peu d’activités de systématisation ou de réemploi hors l’usage du cahier d’exercices et que l’approche grammaticale est le plus souvent basée sur une démarche inductive avec peu de tableaux récapitulatifs ou de visuels permettant de bien fixer les règles.

Réponses étudiantsFUF%
1plus d’activités grammaticales93
2plus de production orale91,7
3plus d’activités lexicales89,5
4plus d’activités de prononciation89,1
5plus de compréhension orale88,6
6plus d’activités vidéo87,8
plus d’activités de production écrite87,8
plus de compréhension écrite87,8
7plus d’activités sur documents authentiques81,7
8plus d’activités en lien avec réalité société laotienne80,8
plus de travail sur le manuel80,8
9plus d’activités audio75,5
10plus de jeux linguistiques75,1
plus d’activités culturelles sur pays de Francophonie75,1
11plus d’activités culturelles sur la France67,7
Réponses des étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF%
1plus d’activités grammaticales100
plus de conversation100
plus d’activités vidéo100
plus d’activités de prononciation100
plus d’activités de production écrite100
plus d’activités deDELF100
plus d’activités sur des documents authentiques100
2plus d’activités audio80
plus d’activités lexicales80
plus d’activités en lien avec réalité société laotienne80
plus de FOS80
plus de FOS TU80
3plus de jeux linguistiques60
plus de travail sur le manuel60
4préparation auMeilleure homogénéité40
5plus d’activités culturelles sur la France20
moins d’heures de français20
Réponses des étudiants de RI%
1plus de production orale44,4
2Plus d’activités de prononciation36,11
3plus d’activités de production écrite27,8
4plus de compréhension orale19,4
5plus de compréhension écrite2,8
6Plus de2,8
7Améliorer la prononciation des enseignants2,8

Au regard des activités les plus demandées par les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF, apparaissent en tête les activités grammaticales, la production orale et les activités lexicales.

En effet, le manuel Studio se réclamant de la méthodologie communicative vise à recourir à des documents oraux et écrits les plus authentiques possibles, ce qui peut remettre en cause les principes de progression des éléments linguistiques à la fois au niveau de la grammaire et du vocabulaire et engendrer des difficultés accrues et nécessiter donc une plus grande récurrence d’activités notamment grammaticales et lexicales, qui ne sont pas forcément proposées directement dans le manuel.

Les étudiants doivent donc apprendre à ne pas tout comprendre, or cette idée n’est pas facile à transmettre et les langues lao et française ayant un degré d’étrangeté maximum (géographique, culturel et linguistique), les difficultés sont bien réelles.

Pour contrer ce problème, il convient donc d’adopter une progression spiralaire, c’est-à-dire de ménager « retours en arrière, enrichissements et approfondissements » (Cuq 2003, p.204, sous « progression ») or une bonne partie des étudiants (42,3 %) jugent que les enseignants ne reviennent que rarement ou jamais sur les choses vues en cours afin de vérifier qu’elles sont acquises.

Bien que les étudiants aient majoritairement déclaré que le manuel leur convenait (cf. 3-1.3 p. 81-82) l’hypothèse suivante est donc validée :

H1c : Le manuel Studio est trop communicatif pour des étudiants laotiens.

Et on peut même ajouter qu’il l’est également pour les enseignants laotiens, dont certains ont des difficultés à en tirer profit.

Quand on demande aux étudiants s’ils sont satisfaits de leurs études, 89,4 % affirment que oui, ce qui est très encourageant.

Quand on leur demande s’ils révisent régulièrement ou non en dehors des cours ce qui a été vu en classe : 70,5 % déclarent que oui. La réponse est-elle honnête ? Elle est contredite par le témoignage des enseignants qui affirment que les étudiants ne font pas toujours les devoirs et ne fournissent pas assez de travail personnel.

Parmi ceux qui reconnaissent ne pas réviser régulièrement, 92,4 % imputent la chose au manque de temps, 62,1 % avouent qu’ils préfèrent étudier d’autres matières et 20 % considèrent qu’ils n’en ont pas besoin ou qu’ils mémorisent suffisamment en classe, certains avouent même trouver le cours pas motivant.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Concernant l’utilisation des médias, on voit bien que dans l’ensemble, ni les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF ni ceux de RI n’utilisent beaucoup les médias francophone TV5 Monde et RFI. Seuls 2,6 % des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF déclarent les utiliser souvent.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

L’espace francophone est sous-utilisé : seuls 28,1 % des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF déclarent y aller souvent ou assez souvent. Les autres n’y vont que rarement ou jamais. Parmi les étudiants de RI, le constat est encore plus sévère : seuls 6,4 % le fréquentent assez souvent.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF et de RI déclarant fréquenter l’espace francophone utilisent en majorité Internet, puis les ouvrages spécialisés et la presse francophone.

Les étudiants de RI semblent utiliser moins que les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF les ouvrages spécialisés, ce qui semble logique puisqu’ils n’ont pas de cours de FOS ni de spécialité.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Les raisons pour lesquelles les étudiants ne fréquentent pas l’espace francophone sont en majorité liées au fait qu’ils n’osent pas, qu’ils ont des difficultés à utiliser les ordinateurs de l’espace (Ubuntu, ordinateur en français, etc.), que les ouvrages de spécialité sont trop difficiles ou encore qu’il y a des problèmes au niveau de la communication/gestion de l’espace francophone (n’ont pas les codes pour l’ordinateur, ne savent pas ce que c’est).

Cette dernière remarque est intéressante à relever car elle montre qu’il y a un problème de communication autour de l’espace francophone : ce dernier pourrait se régler facilement, nous semble-t-il.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Dix-sept étudiants ont choisi de répondre librement. Ils évoquent en majorité (36,8 %) le manque de temps. Ensuite, ils sont 26,3 % à dire à nouveau qu’ils ne savent pas où il se trouve, et qu’ils ignoraient qu’ils avaient le droit d’y entrer.

Certains relèvent aussi qu’ils ne le fréquentent rarement ou jamais parce qu’il est fermé la plupart du temps, ce qui est évidemment une bonne raison !

Si vous ne fréquentez pas ou peu l’espace francophone, pourquoi ? (étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF)
Réponses%
1Parce que je n’ai pas le temps/trop de travail.36,8
2Je ne sais pas où il est/je ne savais que j’avais le droit d’y entrer.26,3
Parce qu’il est fermé la plupart du temps.26,3
3Parce que mon niveau de français est insuffisant.10,5
4Parce qu’il y a peu de manuels/livres.5,2

Enfin pour finir sur la section « attentes et besoins », 86,4 % des étudiants de 1ère année déclarent souhaiter terminer leur cursus en Filières Universitaires Francophones FUF, ce qui est très encourageant47.

Ceux qui reconnaissent penser à abandonner (soit 5 étudiants) incriminent à 45,5 % la difficulté trop grande des études en Filières Universitaires Francophones FUF ou des problèmes au niveau des horaires (36,4 %). Ensuite, ils avancent de nombreuses autres raisons classées ci-dessous :

47 Question qui a été posée uniquement aux étudiants de 1ère année puisque la majorité des abandons survient au cours de la 1ère année de leur cursus ou bien entre la 1ère et la 2ème année.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Les étudiants de RI déclarent quant à eux à 100 % vouloir terminer leurs études en RI. Il faut toutefois tenir compte du fait que les échantillons de Filières Universitaires Francophones FUF et de RI ne représentent pas les mêmes volumes et surtout souligner que cette réponse qui fait l’unaninimité est en réalité peu surprenante puisque les étudiants de RI, contrairement aux étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF, ont fait le choix d’un domaine d’études, celui des Relations Internationales, et ne peuvent pas se réorienter vers le cursus « classique » comme cela est le cas pour les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF, dont l’enseignement de spécialité en français double la même formation en langue lao, ce qui leur permet de changer d’avis et de quitter la Filière Universitaire Francophone FUF sans renoncer à leurs études.

Les étudiants ayant abandonné la Filière Universitaire Francophone FUF déclarent en majorité (66,7 %) l’avoir fait car il y a trop d’heures de français en Filières Universitaires Francophones FUF, ces derniers ayant eu pour certains 6 à 7 heures de cours de français par semaine (en Filières Universitaires Francophones FUF ou à l’EEF).

En outre, 66,7 % évoquent également le fait que c’est trop difficile.La moitié déclare avoir raté des cours et en conséquence ne plus réussir à suivre.

Ils sont encore une moitié à dire que les horaires ne leur convenaient pas. Ensuite, reviennent pour 33 % des étudiants les problèmes d’hétérogénéité de la classe ou encore la charge de travail.

En revanche, un tiers des étudiants avouent avoir quitté la Filière Universitaire Francophone FUF pour pouvoir étudier une autre langue.

Il est dommage que nous ne sachions pas de quelle langue il s’agit. D’ailleurs, 16,7 % des étudiants ont choisi l’item « je voulais pouvoir apprendre aussi l’anglais ». Enfin, les étudiants (16,7 %) invoquent l’inadéquation de la méthode d’enseignement et le niveau trop élevé de la classe.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Concernant le mémoire de fin d’études, 65,4 % des étudiants déclarent souhaiter soutenir en français. Ceux qui ne le souhaitent pas affirment en majorité (62,2 %) que leur niveau de français n’est pas assez bon. Près d’un quart (24,3 %) trouve cela trop difficile et le reste (13,5 %) avoue qu’il préfère soutenir en lao.

Attentes et besoins des étudiants des Filières Universitaires Francophones FUF

Pour clore la partie sur les attentes et motivations des étudiants, 89,4 % des étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF et 95,7 % des étudiants de RI se déclarent satisfaits de leurs études ce qui souligne le succès de ces deux « filières ».

L’écart de pourcentage entre les deux n’est pas forcément très représentatif d’un succès majeur du département RI, les deux formations présentant des différences importantes qui ne permettent pas réellement d’établir une comparaison pertinente, comme nous le verrons un peu plus loin.

Cependant, 29,9 % d’étudiants de RI déclarent avoir hésité entre le département RI et la Filière Universitaire Francophone FUF, bien que le domaine de spécialité ne soit pas le même. Parmi les 76,6 % qui ont justifié leur réponse, 22 % reconnaissent aimer les RI et vouloir travailler dans ce domaine.

D’ailleurs, 11,1 % avouent n’avoir jamais pensé à s’inscrire ailleurs qu’en RI et 22,2 % disent qu’ils n’ont pas hésité puisqu’en RI on peut étudier le français comme en Filières Universitaires Francophones FUF et étudier deux langues à la fois. De plus certains (8,3 %) déclarent que le français n’est pas une priorité.

D’autres évoquent même le fait qu’ils n’ont pas étudié le français avant d’entrer à l’université or ce n’est pas un pré-requis pour entrer en Filières Universitaires Francophones FUF.

Un petit nombre d’étudiants évoquent à nouveau le fait qu’ils n’ont pas le temps de prendre des cours au centre de langue : nous retrouvons là les représentations sur l’apprentissage d’une langue étrangère déjà évoquées précédemment.

Toutefois, 11,1 % des étudiants reconnaissent avoir hésité entre FUF et RI car ils pensent que les deux cursus sont tout aussi bien. A nouveau, certains étudiants (5,6 %) avouent avoir hésité mais n’ayant pas étudié le français avant ont opté pour les RI.

D’autres (5,6 %) reconnaissent avoir hésité car ils souhaitent améliorer leurs connaissances en français. Enfin, 2,8 % des étudiants ont hésité mais s’iterrogeant sur l’utilité du français dans le monde du travail ont choisi les RI.

Avez-vous hésité entre étudier dans le département « Relations Internationales » et la filière universitaire francophone ? Pourquoi ?
Non parce que…%Oui parce que…%
1J’aime les RI et je veux travailler dans ce domaine22,21RI et FUF sont tout aussi bien10,7
2En RI on peut étudier 2 langues à la fois10,72Mais je n’ai pas appris le français avant5,4
On peut aussi apprendre le français en RI10,7Je veux apprendre plus le français et acquérir des connaissances en langue5,4
RI était mon 1er choix ou je n’ai jamais pensé à m’inscrire en Filières Universitaires Francophones FUF10,73Je m’interroge sur l’utilité du français dans le monde du travail2,7
3Il y a d’autres priorité que le français (par ex. l’anglais)8
4Je n’ai pas étudié le français avant d’entrer à l’université5,4
5Français = langue de coopération seulement avec les pays francophones2,7
Trop de français en Filières Universitaires Francophones FUF2,7
Pas le temps de prendre des cours au centre de langue2,7

En avançant dans notre analyse, il nous est apparu peu pertinent de vouloir à tout prix établir un parallèle entre ces deux cursus qui comportent des différences non négligeables.

Outre le fait que le département Relations Internationales, comme son nom l’indique, offre un cursus unique propre à un domaine spécifique, les étudiants ne suivent pas de cours de FOS et de spécialité en français, contrairement à ceux inscrits en Filières Universitaires Francophones FUF.

Or ces cours augmentent nettement la complexité de ce cursus francophone, ce qui peut expliquer en partie les difficultés qu’il peut rencontrer et surtout les différences d’appréciation entre les étudiants de ces deux formations.

Le français vs l’anglais, Les étudiants de Vientiane Laos

3-1.4. Résultats de la 4ème partie « le français vs l’anglais »

Les étudiants de 1ère année sont censés pouvoir suivre depuis la rentrée 2008 des cours d’anglais à l’université en parallèle aux cours de français des Filières Universitaires Francophones FUF. Ils ne sont toutefois que 69,7 % à le faire48. Ceux qui ne le font pas expriment cependant à 93,3 % le souhait d’en suivre.

De même en 3ème et dernière année de Filières Universitaires Francophones FUF 91,6 % des étudiants affirment que s’ils en avaient eu la possibilité, ils auraient souhaité pouvoir également étudier l’anglais en Filières Universitaires Francophones FUF.

Les étudiants de RI, quant à eux, reconnaissent à 59,6 % que le fait de pouvoir étudier à la fois l’anglais et le français a été déterminant dans leur choix d’étudier en RI.

H1b : L’aménagement de l’emploi du temps des Filières Universitaires Francophones FUF afin de permettre aux étudiants d’étudier également l’anglais augmente l’attractivité des filières.
Cette hypothèse peut donc être considérée comme validée.

Il ressort de cette consultation que pour une grande majorité d’étudiants, FUF, RI et étudiants ayant abandonné confondus, le français est une langue aussi importante que l’anglais. Cette disposition d’esprit mérite d’être encouragée !

48 Généralement des étudiants de la faculté de médecine puisque les cours d’anglais n’ont pas pu être mis en place pour l’année universitaire 2008-2009, cette faculté n’offrant pas habituellement de possibilité d’en suivre.

Le français vs l’anglais, Les étudiants de Vientiane Laos

En revanche, ils jugent aussi, et on ne saurait leur donner tort, que le français est plus difficile que l’anglais.

Le français vs l’anglais, Les étudiants de Vientiane Laos

3-1.5. Résultats de la 5ème partie « avenir »

A la question sur ce que les étudiants souhaiteraient faire après leurs études, nous avons obtenu à peu près les mêmes résultats en Filières Universitaires Francophones FUF et en RI : en majorité ils souhaitent poursuivre des études à l’étranger (76,2 % et 76,6 % respectivement) ou bien chercher un emploi (48,5 % et 48,9 % respectivement).

Par contre, ils sont nettement moins nombreux à déclarer souhaiter poursuivre des études au Laos. Pour les étudiants de RI, cela semble ne pas présenter grand intérêt puisqu’ils ne sont que 14,9% à en évoquer la possibilité.

Pour les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF il y a sans doute plus d’opportunités de masters puisque 27,8% l’envisagent quand même.

Le français vs l’anglais, Les étudiants de Vientiane Laos

Enfin, pour finir sur la comparaison entre FUF et RI, il apparait que 48,9 % des étudiants de RI pensent qu’ils ne trouveront pas du travail plus facilement que les étudiants de Filières Universitaires Francophones FUF : parmi les 74,5 % des étudiants ayant justifié leur réponses, 17,1 % des étudiants considèrent que trouver du travail dépend du charisme de chacun et non de son domaine d’études.

Par ailleurs, 5,7 % des étudiants considèrent que c’est difficile partout de trouver du travail ou encore 5,7 % estiment que RI et FUF se valent et 5,7 % autres étudiants jugent qu’on peut utiliser le français partout donc RI ou FUF ça ne change rien.

En outre, 2,9 % des étudiants jugent que leur niveau de français est faible, 2,9 % autres jugent que les RI sont en concurrence avec d’autres branches, enfin 2,9 % des étudiants déclarent ne pas avoir de piston.

Pour toutes ces raisons-là, les étudiants ne pensent pas trouver plus facilement que s’ils avaient étudié en Filières Universitaires Francophones FUF.

En revanche, 51,1 % des étudiants de RI considèrent qu’ils trouveront plus facilement du travail : parce que ce domaine est très demandé et en plein développement (17,1 %), parce qu’il y a du travail en RI dans les différents ministères (14,3 %), parce que parler deux langues est un avantage (14,3 %), parce qu’il y a plus d’offres d’emploi dans le domaine des RI (5,7 %) parce que les RI sont nécessaires (5,7 %).

Pensez-vous que votre cursus dans le département RI va vous aider à trouver plus facilement du travail que si vous aviez étudié dans une FUF ? Pourquoi ?

N°Non parce que…%N°Oui parce que…%1Ca dépend de nous-mêmes, il faut être fort et travailler17,11RI est très demandé et est en plein développement17,12C’est difficile partout5,72

Parce qu’il y a du travail enRI dans les ministères14,3 RI et FUF sont tout aussi bien5,7 Je parlerai deux langues étrangères14,3 Car on peut utiliser le français partout5,73

Il y a plus de choix en RI5,73Mon niveau de français est faible2,9 Parce que les RI sont intéressantes, nécessaires5,7 Les RI sont en concurrence avec les autres branches2,9  Je n’ai pas de piston2,9.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université Paris III – Sorbonne Nouvelle - Ingénierie de formation pour les enseignements de français langue étrangère et des langues
Auteur·trice·s 🎓:
Aurélie CADIER

Aurélie CADIER
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté pour l'obtention du Master 2 professionnel parcours 3 - 2009-2010
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