Architecture du système de négociation de la confiance

Architecture du système de négociation de la confiance

6.2 Système de négociation

Nous présentons dans cette section les bases pour la conception de notre système de confiance. Nous abordons d’abord le sens du terme négociation utilisé dans notre système.

Ensuite, nous parlons de l’approche événement pour notre système de négociation.

6.2.1 Terme de la négociation de confiance

Comme nous l’avons vu dans l’état de l’art, le terme « négociation de la confiance » a des sens différents dans les systèmes que nous avons étudiées et la « négociation » n’a parfois pas le sens commun que nous lui donnons.

Nous précisons dans quel sens nous avons utilisé ce terme dans notre système.

Une négociation se résume donc en général à une transaction entre deux acteurs dont l’objectif est de leur permettre d’obtenir simultanément un niveau de confiance suffisant.

Les systèmes existants tels que Trust-X [5, 6], TrustBuilder [26, 84] sont bien dans ce cadre là, ils voient la négociation comme un échange d’informations préalable entre deux parties pour établir une confiance mutuelle et réaliser des transactions dans la suite.

Dans notre approche de système de négociation, le terme de « négociation de la confiance » désigne les échanges entre deux parties qui satisfont les contraintes suivantes :

  • Chaque partie engagée dans l’échange a son propre objectif. Le but de l’échange est que les deux parties puissent mener à bien l’échange tout en satisfaisant leurs objectifs.
  • Chaque partie gère sa politique. La politique est un moyen pour protéger ses objectifs et ses ressources personnelles.
  • À chaque étape de l’échange, lorsque l’on reçoit une proposition de son partenaire, on verifie que la politique de confiance est toujours satisfaite. Si c’est le cas, cela permet de déterminer l’action suivante à entreprendre et sinon cela permet de faire une nouvelle proposition à son partenaire. C’est ici que la notion de négociation prend tout son sens.
  • La fin de l’échange est atteinte lorsque les deux parties ont satisfait leurs objectifs ou qu’elles arrivent à une impasse, la négociation est alors un échec.

Il nous faut préciser que les deux parties engagées dans la négociation ne se sont peutêtre jamais rencontrées, mais que ce n’est pas forcément une obligation.

Les connaissances qu’elles peuvent avoir l’une de l’autre couvrent les aspects suivants :

  • -elles ont peut-être déjà mené des transactions ensemble, leurs historiques contiennent alors des informations sur leurs comportements respectifs;
  • -elles partagent le même but dans la transaction : celui de mener à bien la transaction et d’atteindre leur but personnel1 .

L’aspect le plus important est que personne ne connait la politique de son partenaire; on ne sait donc pas, à un instant donné, comment il va réagir. Par contre, comme nous imaginons que leur objectif est de mener à bien la transaction, cela permet d’identifier les réactions possibles à une action et c’est une aide importante pour la modélisation du système.

6.2.2 Architecture du système de négociation

Nous considérons la négociation comme un processus d’échange d’informations (des propositions ou des réactions à des propositions) entre les participants et de décisons prises indépendamment par chacun de ces participants. Chaque acteur observe la transaction sous la forme d’une succession d’événements.

À chaque étape, lorsqu’un acteur reçoit un message de son partenaire, la proposition est analysée et traduite en un événement utilisable par la politique. L’ensemble de ces analyses est effectué par le module de gestion des événements. Les réactions aux diverses actions dépendent de la stratégie de l’acteur, qui est confiée au processus de négociation de la stratégie.

Nous modélisons notre système de négociation dans le cas ou deux parties sont en négociation. Chaque partie engagée dans la négociation est associée à un agent de négociation. La Figure 6.1 présente l’architecture générale de cet agent.

6.2.2.1 Composants

L’agent de négociation que nous présentons se décompose en deux parties principales : la gestion du protocole et de l’interface et la gestion de la négociation de la confiance.

Bien que le but personnel de chaque partie soit différent (obtenir le paiement du bien livré ou recevoir ce qui a été acheté), il s’agit bien de le satisfaire.

Architecture du système de négociation de confiance

Fig. 6.1 Architecture du système de négociation de confiance

Protocole et interface

La partie protocole et interface gère la transformation des messages émis ou reçus sur le réseau en événements et vice-versa.

Elle est composée d’un élement chargé de la gestion des communications et de la mise en forme protocolaire des messages et d’un élément, le Event Analyzer, qui interprète ces messages pour les transformer en événements. Le Event Analyzer se comporte comme une interface entre le protocole et le module négociation.

Nous effectuons une présentation détaillée de ce composant dans la section 3.2. Nous y abordons les différents aspects du protocole (les échanges, les message. . . ) et les fonctions du Event Analyzer.

Module de négociation

Le module de négociation prend en charge toutes les fonctionnalités concernant les décisions de confiance et la stratégie de négociation qui contrôle les échanges.

Pour remplir cette tâche, ce module utilise la structure d’événements. Ce module a deux sous-composants : le composant de gestion de la confiance et le composant Stratégie de négociation.

-La gestion de la confiance est chargée de prendre les décisions sur la confiance à accorder à l’action demandée. Le modèle de gestion de confiance que nous utilisons est celui que nous avons présenté au chapitre 5.

Nous rappelons brièvement les points importants : les observations représentent le comportement des acteurs, ces observations sont transformées en événements, ces événements sont conservés sous la forme de sessions dans un historique, chaque acteur dispose de sa politique de confiance et à chaque instant il lui est possible de vérifier que son historique satisfait toujours cette politique.

Le résultat de cette vérification permet de prendre une décision quant à la suite à donner à la transaction : avons-nous toujours confiance.

-La stratégie de négociation est chargée de contrôler les échanges entre les entités (quelle est l’action à engager sur une proposition).

Nous présentons en détail ce composant dans la section 6.4.7

6.2.2.2 Fonctionnement

Le fonctionnement en général de notre système de négociation peut être spécifié par les échanges entre les deux entités en négociation. La figure 6.2 illustre les interactions entre A et B.

Architecture de négociation : Fonctionnement

Fig. 6.2 Architecture de négociation : Fonctionnement

-A veut faire une transaction avec B, il envoie à B une proposition sous la forme d’un message. A conserve l’événement représentant sa proposition dans le module de négociation.

-B reçoit le message de A, ce message sera transformé en un événement représentant une proposition. Le module de négociation de B sélectionne un événement pour répondre à la proposition de A.

Le module de gestion de la confiance vérifie que la politique de B est toujours satisfaite puis envoie le message correspondant à A.

-A reçoit la réponse de B et réagit de la même manière pour répondre à B.

-Les échanges entre A et B continuent jusqu’à la fin de la transaction; que les deux entités atteignent leurs objectifs ou que la négociation soit un échec.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Infrastructure de gestion de la confiance sur Internet
Université 🏫: École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne - Thèse pour obtenir le grade de Docteur. Spécialité : Informatique
Auteur·trice·s 🎓:
Hoan VU

Hoan VU
Année de soutenance 📅:
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