Prise en charge du risque pour la gestion de confiance sur Internet

Prise en charge du risque pour la gestion de confiance sur Internet

3.6 Prise en charge du risque pour la gestion de confiance

Le risque est un facteur très important qui concerne strictement la gestion de la confiance. Lorsque l’on évolue dans un environnement sûr, dans lequel nous n’avons pas identifié de risques, il n’est pas nécessaire de faire appel à la confiance.

Par contre, lorsque l’on évolue dans un environnement incertain, dans lequel à chaque action entreprise sont attachés certains risques, les mécanismes de gestion de la confiance prennent tout leur intérêt.

Le problème qui se pose est donc : comment peut-on modéliser les risques et les prendre en compte dans le cas des prises de décision reposant sur la notion de confiance ? Pour les applications informatiques, le risque peut être abordé de deux manières différentes : par une approche qualitative ou par une approche quantitative.

3.6.1 Approche qualitative

Comme nous l’avons vu au chapitre 2, le risque est défini comme étant une combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences. Dans cette aproche, nous n’estimons que la perte potentielle liée à chaque conséquence et ne prenons pas en compte sa probabilité. Nous utilisons trois facteurs de base pour évaluer les conséquences : les menaces, les vulnérabilités et les contrôles. Le risque sera une évaluation des conséquences basée sur ces facteurs.

-Les menaces (threats) : incluent tout ce qui est extérieur au système. Elles en sont indépendantes et peuvent survenir de manière imprévue. Les incendies, les fraudes ou les pannes sont des exemples de menaces.

Les vulnérabilités sont des éléments connus du système qui augmentent le coût des conséquences lorsque survient une menace. Par exemple, la présence de produit inflammable augmentera l’impact d’un incendie.

Les contrôles (controls) sont les contre-mesures qui permettent de réduire le potentiel des vulnérabilités. Les principales contre-mesures appartiennent aux catégories suivantes : la dissuasion, la prévention, la correction et la détection.

Risque qualitatif

Fig. 3.8 Risque qualitatif

En identifiant ces facteurs et en analysant les interactions, nous pouvons en estimer l’impact sur le système. Ensuite, nous pouvons proposer de mettre en place des mesures efficaces pour en réduire les impacts. La figure 3.8, extraite de [1] présente les différentes interactions entre les facteurs de ce modèle de risque.

3.6.2 Approche quantitative

Pour cette aproche, on considère que chaque action ou transaction peut avoir une ou plusieurs conséquences et que chacune de ces conséquences a un coût et une probabilité de se réaliser.

Pour chaque action, il est en général possible de modéliser et de calculer une valeur de risque. En général, cette valeur est calculée comme le produit de la probabilité d’occurrence d’une conséquence et de son coût. Si nous supposons que la probabilité d’occurrence de chacune des conséquences E est p(E) et le coût en est c(E), le risque serait Σ(p(E) ∗ c(E)).

L’idée de cette approche du risque est simple mais il y a certains problèmes que l’on doit prendre en compte :

Il faut trouver une bonne interprétation des couples (probabilité, coût).

Il faut trouver une méthode pour considérer toutes les conséquences de l’action.

Il faut proposer une formule de calcul du risque satisfaisante pour chaque contexte d’application.

Une fois que le risque est déterminé, sa combinaison avec l’évaluation de la confiance nous permet de de prendre efficacement notre décision. Certaines infrastructures de gestion de la confiance, tel que SULTAN [28, 36] et SECURE [15], ont pris en charge la notion de risque dans leurs mécanismes de décision.

3.6.3 Modèles du risque

Nous présentons dans cette section deux modèles de risque que nous considérons comme significatifs et qui sont utilisés dans les systèmes de gestion de la confiance que nous avons présenté précédemment : le modèle de risque de SULTAN [28, 36] et celui de SECURE [15].

Modèle de risque de SULTAN

Ce modèle incorpore les aspects qualitatifs et quantitatifs du risque. Il est appliqué aux transactions Internet. Le modèle évalue le risque pour une transaction particulière en combinant les différentes informations dont dispose le risk service (informations concernant le risque lié aux transactions précédentes). Le résulat de cette évaluation sert à prendre les décisions qui concernent la confiance. La figure 3.9 illustre le modèle de risque utilisé dans SULTAN. Ce modèle propose une solution aux différents aspects de la modélisation du risque :

-Détermination des risques et de leurs probabilités : les catégories de risques liées à la transaction sont identifiées; par exemple le déni de service, le non paiement ou transaction illégale. Chaque risque est identifié par un id et une probabilité p.

Détermination des pertes potentielles : calcul qui se base sur la valeur des ressources de la transaction. S’il y a plusieurs ressources engagées dans la transaction, la valeur totale est estimée avec la contribution possible de chaque ressource.

Gestion des dépendances : elle permet de déterminer la dépendance entre les actions et de déterminer si une conséquence finale identifiée comme étant un risque. Les probablités conditionnelles des actions sont calculées avec le théorème de Bayès. Dans le modèle, une méthode basée sur la logique subjective [55, 53] est proposée pour ce calcul de dépendance.

Gestion des profils de risque : il s’agit de l’échantillonnage des niveaux de risque utilisés dans le raisonnment, le but est de les évaluer en fonction des différents seuils.

Calcul du risque : il combine les aspects précédents. Il identifie le risque et sa probabilité, il calcule les pertes potentielles et en déduit la valeur du risque. Cette valeur est sauvegardée dans le risk service.

Modèle de risque de SULTAN

Fig. 3.9 Modèle de risque de SULTAN

Modèle de risque de SECURE

Le risque dans ce modèle est évalué par l’estimation du coût/bénéfice des conséquences de chaque action, le modèle est illustré dans la figure 3.10.

Une action a du principal p peut avoir plusieurs conséquences (des résultats possibles différents évalués par leurs coûts/bénéfices). Avant d’entreprendre l’action a, les valeurs de coût/bénéfice potentielles de chaque conséquence sont estimées. Ces facteurs sont évalués par une famille de fonctions particulières que les auteurs du projet appellent des cost-PDFs (Cost-Probability Density Function).

Un autre point important de ce modèle de risque est qu’il prend en compte des informations sur la confiance relatives à l’action comme paramètre pour l’évaluation du risque. Cette valeur est utilisée comme paramètre la fonction cost-PDFs. Une fois que la valeur des cost-PDF de chaque conséquence est déterminée, elles sont combinées ensemble en respectant la politique de sécurité de chaque principal et permettent alors de prendre les décisions nécessaires.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Infrastructure de gestion de la confiance sur Internet
Université 🏫: École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne - Thèse pour obtenir le grade de Docteur. Spécialité : Informatique
Auteur·trice·s 🎓:
Hoan VU

Hoan VU
Année de soutenance 📅:
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