Etat des lieux en France : les adolescentes face à la grossesse

Etat des lieux en France : les adolescentes face à la grossesse

1.4.Etat des lieux en France : les adolescentes face à la grossesse

1.4.1.La sexualité chez l’adolescente

En France, nous comptons environ 2 600 000 adolescentes, âgées de 14 à 19 ans. Elles représentent 4,7% de la population globale [18]. En France et dans l’ensemble des nations occidentales, les premiers rapports sexuels ont lieu à un âge moyen de 17 ans et six mois pour les adolescentes [19].

En 2007 parmi les trois adolescentes sur quatre qui ont recours à une méthode contraceptive lors de leur premier rapport, seul 38% d’entre elles utilisent la pilule [18]. Avec la régularité des rapports sexuels, le recours à la pilule contraceptive augmente significativement tandis que diminue l’utilisation du préservatif. D’après le baromètre santé 2005 [20], l’utilisation de la pilule est de 75,8% en 2000 et de 78,8% en 2005 alors que l’utilisation du préservatif n’est plus que de 22,5% en 2000 et 20,1% en 2005.

1.4.2.Evolution de l’âge de la première grossesse

Selon l’âge des adolescentes, la société ne porte pas exactement le même regard sur leur sexualité et leur accès à la maternité. Etre mère à 18 ou 19 ans était, tout récemment encore, la norme admise alors qu’aujourd’hui, il est habituel de considérer 20 ans, comme un âge minimal pour une maternité [18, 19]. A notre époque, la scolarisation de masse est un des facteurs essentiels qui entraine le recul de l’âge à la première grossesse. A cela, s’est imposées des révolutions sexuelles et contraceptives [5].

Le recul de l’âge à la première maternité se remarque aussi dans la population générale puisque d’après l’institut national des études démographiques (INED) l’âge des femmes au premier enfant ne cesse de reculer [22] il est en moyenne de 28 ans, selon les derniers chiffres, contre 24 ans à la fin des années 1970.

1.4.3.Les politiques de santé en matière de sexualité chez les adolescentes

La stigmatisation des grossesses précoces est intimement liée aux perceptions de la sexualité adolescentes dans les différents pays industrialisés [23].

Le rapport de la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) [24] distingue trois types de sociétés parmi les pays de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, canada, Corée, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Japon, Luxembourg,Mexique,Norvège,Nouvelle-Zélande,Pays-Bas,Pologne,Portugal, République slovaque, République Tchèque, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Turquie).

Les politiques de préventions de ces pays s’intéressent à l’éducation sexuelle des adolescents selon la représentation qu’ils se font de la sexualité adolescente.

Dans le premier groupe, la société privilégie la préservation de la chasteté. Les Etats-Unis ont été les pionniers des politiques d’abstinence sexuelle à partir de 1970, la sexualité étant réservée aux adultes. Pour eux, la réduction des grossesses précoces ne peut être efficace que si les politiques de prévention encouragent la procréation dans le cadre du mariage.

Dans le deuxième groupe, qui comprend les Pays-Bas et la grande Bretagne, la sexualité est traitée comme un phénomène à combattre. Les jeunes sont fortement encouragés à reculer l’âge du premier rapport sexuel mais la sexualité juvénile apparaît tout de même comme un mal inévitable qu’il faut accompagner. Les pouvoirs publiques Britanniques tiennent un discours médicalisé et pessimiste, pour alerter sur les conséquences négatives de rapports non protégés et avertissent les jeunes filles, que la grossesse n’est pas toujours une bonne nouvelle.

Le troisième groupe inclus les pays d’Europe continentale et scandinave, dont la France, la Suisse et la Suède [23]. Les pouvoirs publics de ces pays ne nient pas le droit des jeunes à la sexualité. Ils veulent plutôt permettre aux adolescentes d’en contrôler les risques en mettant à leur disposition les moyens de contraception adéquats qui tiennent compte de leurs moyens financiers et de leur besoins de confidentialité.

La Suède en est la pionnière, dès 1975, les pouvoirs publics suédois développent des politiques de contraception volontaristes et les jeunes filles peuvent avoir accès à l’IVG gratuitement, sans autorisation parentale préalable.

1.4.4.Prévention des grossesses non désirées en France

En 2000, une loi relative à l’accès à la contraception d’urgence est promulguée permettant sa délivrance sans prescription. L’évolution des lois relatives à la contraception et à l’IVG sont présentées en annexe [annexe 1]. Quant à l’éducation à la sexualité, elle a été rendue obligatoire en 1996 dans les établissements scolaires pour les élèves de quatrième et troisième, puis renforcée en 1998 et en 2002 [25].

Selon le baromètre santé 2005 [20], 89,8% des jeunes filles de 15 à 19 ans utilisent une contraception contre 96,6% des femmes entre 20 et 25 ans.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’adolescence et la grossesse dans l’histoire
Université 🏫: Université Paris Descartes - Faculté de Médecine de Paris - Ecole De Sages-Femmes De Baudelocque
Auteur·trice·s 🎓:
Amandine FILOU

Amandine FILOU
Année de soutenance 📅: Mémoire pour obtenir le Diplôme d’Etat de Sage-Femme - 2010- 2011
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