Place de l’intention dans le processus entrepreneurial

Place de l’intention dans le processus entrepreneurial

II.2 Place de l’intention dans le processus entrepreneurial

L’apparition d’un nouveau champ de recherche, l’intention entrepreneuriale, nous a incitées à positionner l’intention au cœur de l’entrepreneuriat. Dans la première section, nous allons présenter des modélisations du processus entrepreneurial variantes (Hisrich, 1985 ; Bruyat,1993 ; Bygrave et Hofer, 1991).

Dans la seconde partie, nous allons tenter de délimiter notre cadre d’analyse en précisant notre position dans le processus entrepreneurial(en amont).

II.2.1 Des modèles processuels d’entrepreneuriat

La notion de processus inscrit les variables psychologiques, culturelles, sociales, politiques et économiques dans une double dimension : dynamique et complexe. Les interractions entre ces variables suppriment l’importance des variables prises isolément.

Shapero et Sokol (1982, p. 78) sont les pionniers qui ont analysé la dimension processuelle du phénomène entrepreneurial. Ils essayent de comprendre le déclenchement d’un événement entrepreneurial en le reliant à des facteurs situationnels et individuels.

Le Moigne (1990) considère l’entrepreneuriat comme un phénomène complexe dont les représentations sont perçues « irréductibles à un modèle fini, aussi compliqué, stochastique, sophistiqué que soit ce modèle, quelque soit sa taille, le nombre de ses composants, l’intensité de leurs interactions… »30.

Les modèles que nous présenterons sont des variantes significatives et synthétiques de la littérature intéressée aux modélisations du processus entrepreneurial. L’abondance des recherches affirment l’importance de la prise en compte de la dimension processuelle dans le champ de l’entrepreneuriat.

Hisrich (1985) dans son ouvrage sur l’entrepreneuriat considère que l’entrepreneuriat est le processus qui consiste à créer quelque chose de différent et possédant une valeur, en lui consacrant le temps et le travail nécessaires, en assumant les risques financiers, psychologiques et sociaux et à en recevoir les fruits sous forme de satisfaction pécuniaire et personnel. Selon Hisrich (1989), les aspects du processus entrepreneurial se divisent en quatre :

Bruyat (1993, p. 62) dans une marquante tentative de modéliser l’entrepreneuriat souligne que l’entrepreneuriat « fait référence à un changement ou à quelque chose en train de se faire, à un temps créateur. La dialogique sujet/objet s’inscrit dans une dynamique de changement créatrice ».

Dans le même sens, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE, 1998) définit l’entrepreneuriat comme « le processus dynamique qui consiste à identifier les possibilités économiques et à les exploiter par la mise au point, la production et la vente de biens et de services ».

Bruyat (2001) propose une modélisation du processus d’engagement de l’entrepreneur dans la création d’entreprise.

Créer une entreprise n’entre pas dans la zone de cohérence de la CSIP (configuration stratégique instantané perçue) que s’il s’agit d’une action perçue comme désirable et faisable, ce qui suppose, souvent qu’il y ait une CSIP « chaude » (une situation insatisfaisante) et manoeuvrante.

Le fait que le projet de créer soit dans la zone de c ohérence de la CSIP de l’acteur constitue le véritable moteur de l’action.

Selon l’auteur, le créateur passera à une phase d’engagement lorsque le processus devient, pour lui, quasi irréversible, le renoncement sera vécu comme un échec. L’engagement du créateur est réalisé lorsqu’il consacre l’essentiel de son temps et de ses investissements financiers, intellectuels et affectifs à son projet de création.

Deux conditions de l’engagement sont mises en évidence :

  • préférence de l’action ;
  • besoin et désir de changement.

Figure 17. La CSIP de l’entrepreneur (Bruyat, 1993) ou 3 E de l’entrepreneur (Paturel, 1998)

La CSIP de l’entrepreneur

L’auteur schématise ainsi le processus de création d’entreprise sous une forme générique et formé de plusieurs étapes :

  • Etape 0 : « l’action de créer n’est pas perçue »
  • Etape 1 : « l’action de créer sa propre entreprise est perçue ».
  • Etape 2 : « l’action de créer est envisagée ».
  • Etape 3 : « l’action est recherchée »
  • Etape 4 : « l’action est lancée ».
  • Etape 5 : « l’action est réalisée »

PR : « l’action est perçue et refusée ».

Bygrave et Hofer (1991, p. 14) commentent la mutation de la recherche comportementale vers la recherche processuelle par quelques interrogations clés centrées sur l’entrepreneur et sur le processus entrepreneurial.

Pour les auteurs, « le processus entrepreneurial : est initié par un acte humain volontaire, survient au niveau de la firme, implique un changement d’état, implique une discontinuité, est un processus holistique, est un processus dynamique, est unique, implique de nombreuses variables préalables, génère des conséquences qui sont extrêmement sensibles aux conditions initiales de ces variables ».

A la lumière de ce qui précède, le processus entrepreneurial amont fait appel à des variables inhérentes à l’individu, sociologiques, environnementales.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban
Université 🏫: Université NANCY 2 - Institut d’administration des entreprises IAE
Auteur·trice·s 🎓:
Léna SALEH

Léna SALEH
Année de soutenance 📅: Thèse de Doctorat ès Nouveau Régime Sciences de Gestion - 2042
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