3.4 Perception de la responsabilité sociale par les acteurs
Financer l’économie à travers la microfinance telle est la politique du gouvernement burkinabé. A travers un film documentaire réalisé en septembre 2006, à la veille de la concertation entre le Gouvernement et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) sur le financement du Plan d’Actions de la Stratégie Nationale de Microfinance, le Ministre des finances disait ceci :
« Notre politique au Burkina en matière de microfinance, c’est de faire en sorte que ce secteur émergent, qui est un financement de proximité puisse être étendu, largement répandu à travers nos populations, permettre donc d’aider les autres actions en matière de lutte contre la pauvreté au Burkina. La microfinance étant une manière de financer l’économie, plus nous aurons la possibilité de donner à ceux qui ont de faibles moyens des ressources pour entreprendre des initiatives, plus nous aurons des chances de créer des multiplications d’échelle pour ce qui concerne le développement de notre pays, et c’est en cela que la politique de microfinance vise à élargir la base donc de cette microfinance au Burkina Faso » Jean-Baptiste COMPAORE, septembre 2006.
Ces propos indiquent le cadre institutionnel de la mission des institutions de microfinance IMF au Burkina Faso pour les années à venir. La mission dévolue à la microfinance est celle d’être plus proche des populations qui géographiquement parlant ne peuvent accéder aux banques et même si elles y parvenaient leurs faibles moyens ne leur permettent pas de bénéficier de leurs services. En réalisant cette mission les IMF participent ainsi au financement de l’économie. Cette vision affiche une corrélation positive entre l’action de la microfinance et le développement de l’économie locale, mais celle-ci n’est pas toujours perçue par les institutions de microfinance IMF elles-mêmes comme une relation vraie. Une IMF, comme le dit un des responsables interrogés, se nourrit d’abord de l’économie locale ce qui lui permet ensuite de la financer. Elle suit un processus de développement que l’on pourrait assimiler à un effet « boule de neige » pour signifier que si l’économie locale se porte bien et prospère l’IMF en profitera, a contrario l’IMF en prendra aussi un coup. Comment expliquer la distance entre ces deux opinions ?
Elle découle d’une perception différente des acteurs de la responsabilité sociale en microfinance que nous retrouvons dans leurs perceptions de la mission sociale, dans leurs définitions de la responsabilité sociale, les dimensions qu’ils attribuent à cette responsabilité sociale et enfin les conditions pour y parvenir.
3.4.1 Perception de la mission sociale des institutions de microfinance IMF
Notons que cette question n’était pas explicitement posée à toutes les personnes rencontrées. Elle était plutôt adressée aux répondants des IMF consultées. S’agissant des autres acteurs notamment l’Etat, la BCEAO, et les PTF, cette représentation se lit à travers leur perception de la microfinance. Le tableau suivant fait état des différentes perceptions de la mission sociale des IMF.
Tableau 8 : Perceptions de la mission sociale des institutions de microfinance IMF

IMFLa mission sociale est mise en relief avec le public cible caractérisé par leur niveau de revenus faibles, l’absence de garanties classiques à des degrés divers. Cette mission sociale est souvent libellée comme suit :« contribuer à l’amélioration des conditions de vie des laborieuses populations du Burkina » RCPB, statut mutuelle ;« contribuer au développement intégral des personnes vulnérables au Burkina Faso », « accroître le revenu des femmes pauvres du milieu rural du Burkina en offrant un accès souple et permanent aux ressources pour le financement de leurs activités de microentreprise » CRS, statut ONG ;
« promouvoir l’accès des femmes au crédit : en leur accordant des prêts et/ou en leur offrant sa garantie ; en leur dispensant une formation pour une meilleure gestion de leurs affaires » FAARF, statut fonds d’Etat ;
« offrir, en milieu pauvre, des services financiers à des microentreprises, des PME et des particuliers qui ont un accès limité au système bancaire et aux crédits en général ». PAMF, statut fondation privée ;
« offrir des services bancaires à l’économie : doter chaque économie
domestique d’un outil de financement et de gestion de ses ressources
locales »137. CPB, est l’émanation d’un projet à volet crédit (Femmes
Artisanes Transformatrices de Poissons de Bagré) ;
« favoriser le développement socio-économique des populations rurales et urbaines de la province de …, en mettant à leur disposition un service financier durable et accessible » objectif général des programmes de CVECA du CIDR.
ETATLe gouvernement du Burkina Faso, avec l’appui des Partenaires au développement, a adopté au cours de l’année 2000, un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) qui a été révisé en 2004 pour prendre en compte les nouveaux défis en matière de développement économique et social. Dans la dernière version du CSLP, les Institutions de Microfinance (IMF), grâce à leur accessibilité, sont retenues comme un véritable outil pouvant contribuer à la réduction de la pauvreté et partant, au développement économique et social.
BCEAOElle fait référence aux exclus du système bancaire de façon générale. La finance décentralisée constitue un approfondissement du secteur financier :« La finance décentralisée apparaît comme un instrument privilégié d’offre de services à des populations en marge des circuits de financement classiques. Elle diffère en cela de l’approche adoptée en Asie et en Amérique latine où l’accent est explicitement mis sur le ciblage des pauvres ou des plus pauvres »138.

Source : à partir des différents rapports des IMF, la Stratégie Nationale de Microfinance et les communications de la BCEAO sur le secteur de la Microfinance dans l’UMOA.
Pour l’ensemble des acteurs, la mission sociale des IMF est mise en relief avec les caractéristiques du public cible. La nuance ou la divergence entre les acteurs est d’ordre stratégique voire politique. Pour les IMF la mission sociale est essentiellement inhérente à leur public cible, caractérisé par leurs conditions de vie, leur vulnérabilité, l’absence de garanties classiques à des degrés divers. Elle est liée à la pauvreté d’une manière générale mais à des degrés divers. Les indigents par exemple ne sont pas explicitement visées dans la mission sociale des IMF toutefois elles peuvent les prendre en compte par des approches spécifiques. Par ailleurs, le degré de pauvreté tant à être relativisé, « offrir, en milieu pauvre, des services financiers à des microentreprises, des PME et des particuliers qui ont un accès limité au système bancaire et aux crédits en général ».
S’agissant de l’Etat, il intègre à travers la politique nationale de microfinance les « missions sociales » des IMF dans un cadre de référence global qui est la lutte contre la pauvreté. Mais il convient de relever qu’une confusion règne toujours entre la vision de l’Etat à travers les fonds nationaux qu’il met en place et les IMF. En reconnaissant leur raison d’être spécifique139 ils se situeraient à un niveau important des transformations socio-économiques qui contribuent à drainer plus de populations vers les IMF. Introduire cette catégorie laisse percevoir une certaine profondeur de la pauvreté qui amène à se demander où se trouve la limite de la mission sociale d’une IMF. La position de la BCEAO et de certains PTF, la Banque Mondiale notamment tranchent sur cette dimension à donner à la mission sociale des IMF, en considérant la microfinance simplement comme un instrument financier qui doit être géré comme tel, de façon professionnelle.
Les représentations que nous venons de décrire, confirment la perception de certains chercheurs (C. Fouillet, I. Guérin, S. Morvant-Roux, M. Roesch et J-M Servet, 2007)140 selon lesquels une confusion est entretenue par la plupart des acteurs entre « lutte contre la pauvreté » et « inclusion financière ». Pour ces auteurs, « les institutions financières ont une responsabilité centrale dans la seconde du fait de leurs activités mêmes et du risque systémique d’accroissement de l’exclusion financière qu’elles engendrent. Elles doivent agir de telle sorte que leur action n’ait pas par ailleurs pour effet secondaire, en dotant les uns, de détériorer les conditions de vie et de survie des autres – par exemple en favorisant des situations de surendettement. En revanche, si les institutions financières ont une responsabilité en matière d’inclusion financière, elles n’ont pas de responsabilité plus forte que les autres institutions de la société en matière de lutte contre les exclusions en général et contre la pauvreté en particulier ».
3.4.2 Perception de la responsabilité sociale : entre une vision objective et une vision subjective
La perception de la responsabilité sociale est étroitement liée à celle de la mission dite sociale des IMF. Les différentes perceptions des acteurs sur le terrain en dehors des autorités monétaires et de tutelle, se partagent entre une vision objective et une vision subjective. Dans la vision objective, la responsabilité sociale s’écarte de la mission de lutte contre la pauvreté en s’inscrivant dans une logique d’entreprise. En rappel cette forme de responsabilité procède d’un encadrement des conduites des entreprises axé principalement sur le droit (les lois) ou la déontologie (les codes de conduite)141. Dans la perspective subjective elle prend la forme d’un engagement volontaire à observer une certaine éthique dans leur action. Le tableau ci- après dépeint les différentes définitions ou les perceptions des acteurs :
Tableau 9 : Perceptions de la responsabilité sociale des institutions de microfinance IMF

Répondants des IMF (huit réponses)Faire bénéficier nos services à une plus grande communauté et leur faire également bénéficier des retombés car contrairement aux banques, les IMF reposent sur un certain capital social.Responsabilité des dirigeants vis-à-vis des clients : satisfaction, amélioration des conditions de vie, démarche orientée clientèle.Responsabilité sociale rime avec deux discours dans notre programme :
– affranchir les femmes de la pauvreté ;
– viser la pérennité de l’IMF.
Responsabilité des dirigeants. Au niveau des caisses villageoises c’est le principe de l’autogestion qui caractérise cette responsabilité.
La responsabilité sociale d’une IMF est sa capacité à répondre aux préoccupations sociales de ses membres en termes d’offre de produits et de perspectives (opportunités).
C’est d’une part un engagement envers la société tel que les principes coopératifs l’orientent, et d’autre part un engagement suivant le contexte qui est celui de la lutte contre la pauvreté par des actions spécifiques.
La responsabilité sociale liée au risque. Elle se définit par rapport à la reconnaissance d’un risque et à sa couverture à travers les domaines dans lesquels interviennent les IMF, le domaine de l’agriculture à titre d’illustration.
C’est un engagement envers la société versus politique dans le contexte des fonds nationaux.
APIM-BF – PrésidentLa responsabilité sociale est un fait reconnu par l’ensemble des acteurs de la microfinance de par son rôle et son impact.La responsabilité sociale d’une IMF se dégage dans un premier temps de sa mission. Ensuite il convient de voir comment son approche la met effectivement en œuvre. Par exemple, pour ce qui est de la mutuelle son organisation à la fois associative et d’entreprise la présente déjà comme une forme particulière d’entreprise qui met l’action collective au centre de sa préoccupation. Mais elle n’est pas exempte de dérives. Pour les autres formes d’IMF cette responsabilité sociale est liée au public
qu’elles visent. Au-delà toutefois des objectifs affichés c’est la pratique qui révèle la prise de conscience de cette responsabilité sociale, à travers par exemple : la stratégie d’implication de la communauté ; l’offre de services et d’encadrement des clients (formation, éducation) ; et le principe de ristournes pour ce qui est des mutuelles (la redistribution des profits de l’entreprise). C’est pourquoi il faut encadrer l’action des IMF par un code d’éthique et de déontologie en vue justement de les conduire vers de bonnes pratiques responsables. C’est l’un des principaux chantiers de l’Association qui verra sa concrétisation dans les jours à venir avec l’adoption du code d’éthique et de déontologie et la mise en place d’un Comité d’éthique.
Centres techniques des IMF (SYDEV)- responsableUne IMF est avant tout une entreprise économique. Sa spécificité réside dans le public qu’elle vise qui nécessite un accompagnement, un encadrement du client et cela a un coût. C’est ce coût qui est considéré comme « social ».Faut-il assigner une responsabilité sociale aux IMF ? se demande le répondant.Le constat aujourd’hui est que les membres des IMF voient simplement les IMF comme des prestataires de services, ils ne les voient plus comme leur propriété. Auparavant c’était la population qui suscitait la création de l’IMF, de plus en plus certaines organisations y vont simplement implanter un guichet. L’approche exclut l’aspect social or en terme de responsabilité sociale l’appropriation de l’institution par ses membres me semble être le meilleur moyen de concilier les objectifs de professionnalisation et un impact social positif.
Ceci n’a rien à voir avec la pauvreté. On peut être pauvre et avoir des initiatives de s’en sortir. Pour ceux-ci, la microfinance peut contribuer à les sortir de leur situation parce qu’ils ont conscience de se développer. Il y en a par contre qui ont besoin d’aide et dans ces cas la microfinance ne peut rien faire, car ces gens peuvent rester longtemps dans ce cercle vicieux. Notons enfin que la pauvreté est aussi une question de mentalité, pour s’en sortir il faut passer par une prise de conscience que soit même « pauvre » il faut sortir de sa situation. Donner ce sens de responsabilité aux pauvres passe par une sensibilisation que seule une IMF ne peut faire, c’est la tâche des projets de développement.
UTE- responsableLa microfinance peut contribuer à la réduction de la pauvreté, mais on ne peut pas lui imputer cette responsabilité de lutter contre la pauvreté. Les IMF ont une première mission qui est économique.Le social visé par la stratégie nationale de microfinance c’est plus le monde rural et de façon générale les exclus du secteur bancaire.L’atteinte de ce but social passe par des critères de :
– Proximité
– Professionnalisation
– Produits adaptés
– Encadrement et formation des populations (volet nécessitant des appuis conséquents de la part de l’Etat).
Assistant Technique de l’UTELa responsabilité sociale des IMF est plus un problème de gouvernance que de professionnalisation et de proximité.
CIF – DirecteurSi l’on veut parler de responsabilité sociale en microfinance, il faut revenir à la vocation première de la microfinance qui est de permettre au plus grand nombre d’accéder aux services financiers. Les dérives de la microfinance dans notre contexte viennent souvent de la gouvernance et à notre sens la structure de propriété y est pour quelque chose. Il va falloir que la structure de propriété revienne aux mains des communautés.
Consultants (deux répondants)Reposons la question autrement, à qui revient la responsabilité du renforcement des capacités des publics cibles des IMF ?
PTF (AFD, Coopération Canadienne)Les IMF ne sont pas des institutions d’assistance sociale.
Banques(BCB, BRS)La microfinance est avant tout un produit bancaire élaboré à l’endroit des acteurs qui ont des difficultés d’accès au crédit bancaire classique. Par conséquent la responsabilité sociale ne peut être définie que par rapport à cette dimension financière.

Source : Interviews des acteurs.
Les perceptions des acteurs, lorsqu’elles proviennent des répondants d’IMF, mettent en évidence des définitions classiques de la responsabilité sociale d’une entreprise comme nous l’avons exposé dans la première partie de ce mémoire : responsabilité des dirigeants envers les clients, engagement envers la société ou responsabilité sociétale. Elles illustrent un aspect de la dimension de la responsabilité sociale telle que vécue par les entreprises classiques celle de la prise en compte de la pauvreté, la responsabilité d’un développement socialement durable. Toutefois la quasi-totalité des acteurs parties prenantes des IMF s’inscrivent dans une vision plutôt objective de cette responsabilité sociale, et ce, avec des questions précises touchant à la fois le fonctionnement des IMF (la gouvernance, la structure de la propriété) que le rôle de toutes les parties prenantes (à qui revient la responsabilité du renforcement des capacités des publics cibles des IMF ?). Les concepts et les critères auxquels ils font référence nous permettent de tirer cette conclusion.
3.4.3 Concepts et critères auxquels renvoient les acteurs dans leur perception de la responsabilité sociale
Notre échantillon de répondants n’est certes pas grand notamment en ce qui concerne les IMF au regard de leur nombre (six IMF sur soixante sept), mais les éléments de réponses donnés par nos huit répondants142 font ressortir d’une part un sentiment de devoir selon les termes « engagement » et « responsabilité des dirigeants », et d’autre par des préoccupations que nous pouvons résumer en trois éléments : « accès et bénéfice à la communauté » qui traduisent l’idée de rendre accessible les services financiers, la capacité de répondre aux préoccupations sociales en terme d’offre, et le souci de faire bénéficier des retombés de l’IMF ; le « souci du client » à travers les termes satisfaction, amélioration des conditions de vie ; et enfin la « pérennité de l’IMF ». L’élément risque apparaît dans une réponse, néanmoins il nous paraît central, le risque étant au cœur de l’activité de l’IMF et comme nous l’avons vu dans la première partie, c’est un élément de définition de la responsabilité sociale. On pourrait alors comprendre dans la perception de nos répondants que l’IMF s’engage et met en jeu sa responsabilité à travers le risque qu’il coure pour à la fois satisfaire les attentes de la société et assurer sa propre survie. Ce qui se pourrait se traduire par le schéma suivant :
Schéma 5 : Représentation de la perception des répondants des IMF
Représentation de la perception des répondants des IMF
Les différentes dimensions autour desquelles se focalise cette vision de responsabilité sociale se traduisent à travers les expressions suivantes :
– le capital social, pour rappeler que les IMF composent ou se doivent de composer avec l’organisation sociale et ses valeurs ;
– le caractère « social » est attribué au niveau du besoin de crédit, aux conditions de vie du public cible et aux services non financiers en général. Lorsqu’il est fait référence aux indigents, à la dimension profonde de la pauvreté humaine, en ce moment on ne parle plus de besoin de crédit mais d’aide sociale. Certains dirigeants d’IMF vont jusqu’à dire qu’« il faut moins socialiser le produit c’est-à-dire le crédit et plutôt le commercialiser, de sorte que même le membre ou le coopérateur perde de vue la dimension sociale qu’il attache aux services financiers d’une IMF. Car derrière cette dimension se cache toujours l’idée que l’IMF elle-même est subventionnée et doit aider » ;
– l’action collective tant au niveau interne c’est-à-dire au sein de l’IMF lorsque l’on s’intéresse à ses mécanismes internes de fonctionnement et de communication, qu’au niveau externe lorsque l’on s’intéresse aux relations avec les autres acteurs parties prenantes ainsi qu’aux relations entre IMF ;
– la prise de conscience au même titre que l’action collective est évoquée comme un élément fondamentale en terme de responsabilisation de chaque acteur, y compris des populations elles-mêmes ;
– enfin, la notion de responsabilité est plus perçue en termes d’engagement, notamment de la part des répondants des institutions de microfinance IMF. Il ne ressort pas explicitement les dimensions juridiques et moralistes tels que nous les avons évoqués dans la première partie. Cela peut se comprendre dans le sens où c’est à travers l’organisation et les pratiques de l’IMF que ces dimensions apparaissent. Néanmoins cela traduit aussi une préoccupation dominante chez les répondants des IMF de préservation de l’image que l’on se fait d’elles à savoir des institutions qui tentent de concilier deux objectifs de rentabilité : la rentabilité financière et la rentabilité sociale. A l’opposé, les répondants des banques tendent à mettre en évidence l’outil financier que représente la microfinance et évoque à cet égard plutôt le concept d’inclusion financière.
Comme on peut le remarquer les notions d’éthique et de déontologie sont abordées au niveau de l’instance de régulation interne des IMF, l’APIM-BF. La question de responsabilité sociale touche par ailleurs la gouvernance des IMF, élément centrale de l’accomplissement de la mission dite sociale des IMF. La confiance, la sécurisation de l’épargne, la réduction des abus et des inégalités, le sentiment d’appartenance à l’institution, la responsabilité partagée entre les acteurs, la mise en place d’une vraie solidarité, généralement évoqués comme des indicateurs non financiers de responsabilité sociale relèvent en effet souvent plus d’une question de bonne gouvernance. Et nous avons à cet égard cherché à mesurer ces indicateurs à travers une enquête auprès des clients.
Lire le mémoire complet ==> (La responsabilité sociale des organisations de microfinance) :
Quels critères pour une meilleure contribution de la microfinance à l’inclusion financière ? L’exemple du Burkina Faso.
Mémoire de Master en études du développement
Université de Genève – Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement
_____________________________
136 J.C. Kaufmann, 2001, L’entretien compréhensif, Ed. Nathan, coll.128, Paris.
137 Nouvelle formulation de la mission de l’IMF depuis le passage de la phase d’extension de la caisse dans différentes localités du pays.
138 BCEAO, Recueil de Communications sur le secteur de la microfinance dans l’UMOA, Communication portant sur le thème « Microfinance et développement ».
139 Les fonds nationaux de financement bénéficient d’un statut particulier consacré par la loi n°004-2005/AN du 24 mars 2005, portant définition et réglementation des fonds nationaux de financement et du décret n°2005-557/PRES/PM/MFB du 27 octobre 2005 portant statut général des Fonds Nationaux de Financement (FNF).
140 C. Fouillet, I. Guérin, S. Morvant-Roux, M. Roesch et J-M. Servet, 2007, Op.cit., pp.329-350.
141 Au sens de M. Allison et al., cité dans la première partie.

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