La singularité des méthodes de l’enseignement entrepreneurial

La singularité des méthodes de l’enseignement entrepreneurial

I.2.2.2 La singularité des méthodes pédagogiques de l’entrepreneuriat

Béchard (2001) analyse les travaux de recherche portant sur la nature des innovations pédagogiques dans l’enseignement supérieur, sur les conceptions et les comportements des innovateurs et, enfin, sur les facteurs opérationnels, structurels, stratégiques et environnementaux qui peuvent accélérer ou inhiber le déploiement des expérimentations pédagogiques en contexte universitaire.

A travers cette synthèse des écrits, l’auteur a pu proposer une série de pistes de réflexion et de recherche pour dépasser le caractère descriptif et normatif des études antérieures.

Dans le même sens, Carrier (2009) fait un bilan des approches pédagogiques moins traditionnelles présentées dans la littérature des 15 dernières années s’intéressant à l’éducation entrepreneuriale.

Il trouve différents méthodes pédagogiques : simulation et jeux, l’usage de vidéos, de récits de vie et de jeux de rôles, la participation des praticiens dans la formation, et enfin la méthode qui entraîne les étudiants à l’identification et /ou la création d’opportunités d’affaires.

Bien que la plupart des formateurs privilégient les cours traditionnels (les cours magistraux, plan d’affaires, et les études de cas) (Solomon et al., 2002), Fayolle et Verzat (2009) ont présenté trois types de pédagogie active : la méthode de cas de Harvard, l’apprentissage par problème, la pédagogie par projet.

Ces auteurs avancent qu’au sein des méthodes actives, la pédagogie par projet est vraisemblablement celle qui est la plus utilisée en entrepreneuriat. pour cela, nous nous intéresserons à présenter la pédagogie par projet en premier lieu pour après analyser la méthode mise en situation.

1- Pédagogie par projet

Le modèle classique est basé sur la rationalisation de la résolution de problème, sur la différenciation fonctionnelle et met l’accent sur les connaissances théoriques, sur une compréhension passive et sur la communication écrite (Vesper, McMullan, Ray, 1989).

Pour aborder le projet entrepreneurial, il est possible de le représenter dans et par un système afin «que l’on puisse re ndre compte de tous les ty pes de complexité que l’ on pourra considérer » (Le Moigne, 1990)43.

Le projet de création suit une approche novatrice de l’enseignement de l’entrepreneuriat et permet d’axer le dispositif éducatif sur des dimensions différentes : à savoir le futur, la créativité, l’intuition, la compréhension active, la communication interpersonnelle, et surtout, la définition d’espaces de problèmes et l’identification des problèmes (Schieb-Bienfait, 2000).

En considérant le projet de création comme une pratique pédagogique, l’auteur choisi d’apporter son témoignage sur une expérience menée au milieu universitaire, où le projet de création d’entreprise est mobilisé en tant que pratique pédagogique dans les troisièmes cycles de formation initiale à la gestion.

L’auteur constate l’importance de l’influence de projet de création sur l’ensemble du déroulement du cursus de formation car, d’une part il modifie les comportements et mode d’apprentissage44et, d’autre part, il permet aux étudiants de mieux explorer et comprendre certains problèmes et situation de gestion, et de mieux prendre conscience de leurs qualités entrepreneuriales et de définir la nature de leur motivation pour la fonction d’entrepreneur.

Pour développer les compétences et comportements entrepreneuriales chez les étudiants, le projet de création a permis « d’adapter et de faire évoluer les processus et méthodes d’apprentissage en combinant les modes didactique et entrepreneurial » (Gibb, 1993).

Introduire l’entrepreneuriat par le biais de projet au sein des établissements universitaire relève d’une démarche innovante. Le projet a un apport indéniable à l’enseignement de l’entrepreneuriat lorsqu’il est envisagé dans sa globalité.

Il permet de relier non seulement la conception et la réalisation, mais aussi d’aborder la complexité de la réalité entrepreneuriale et professionnelle (Bayad et al., 2001).

Si en théorie, la pédagogie par projet suppose une variété d’approches actives, il semble que dans le domaine de l’entrepreneuriat, l’approche la plus couramment utilisée relèverait de l’élaboration d’un plan d’affaires (Fayolle et Verzat, 2009).

2- Mise en situation

Comme l’illustre Fayolle (1997), les expérimentations, le lien avec les activités de recherche pour la structuration de l’enseignement, la mise en situation pratique et la reconnaissance du champ sont les bases nécessaires au développement de l’entrepreneuriat dans le système éducatif.

A titre d’exemple, lors de la mise en situation, l’apprenant peut appeler les connaissances techniques, théoriques et conceptuelles enseignées pour, à défaut d’assimilation immédiate, être sensibilisé aux aptitudes et compétences à mobiliser pour entreprendre (Saporta et Verstraete, 2000).

En effet, les situations que les étudiants sont amenés à gérer, lors de la mise en situation, renvoient à la nécessité de problématisation. « Problématiser c’est donc représenter une situation complexe (Vander Borght, 2006).

En considérant l’entrepreneuriat comme une interaction entre l’interne et l’externe, c’est-à-dire comme un processus, la notion de problématisation va jouer un rôle notamment au niveau de la cohérence entre moyen et finalité» (Schmitt et al. , 2007).

S’inspirant directement de la forme canonique du système général de Le Moigne (1990), Schmitt et Bayad (2006) développent une démarche, nommée Idéo45 qui est un outil d’aide à la problématisation.

L’objectif consiste donc à permettre aux entrepreneurs (étudiants) d’apprendre dans l’action et dans la réflexion, de sorte que le projet devienne un outil essentiel de la construction de l’organisation à venir. Les éléments qui composent cette démarche de problématisation du projet entrepreneurial seront présentés ci-dessous :

Figure 31. La démarche Idéo (Schmitt et Bayad, 2006)

La démarche Idéo (Schmitt et Bayad, 2006)

Malgré l’avancement de nos connaissances concernant les objectifs et les méthodes pédagogiques de l’enseignement de l’entrepreneuriat, « nous sommes encore loin d’une connaissance satisfaisante au sujet de l’influence des facteurs principaux qui jouent un rôle dans un programme d’enseignement de l’entrepreneuriat (Fayolle et al., 2006) ».

Ces propos nous ont incités à s’intéresser à l’impact de l’enseignement sur l’intention considérée comme un facteur principal de la qualité de la sensibilisation et de l’enseignement de l’entrepreneuriat et comme un résultat.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban
Université 🏫: Université NANCY 2 - Institut d’administration des entreprises IAE
Auteur·trice·s 🎓:
Léna SALEH

Léna SALEH
Année de soutenance 📅: Thèse de Doctorat ès Nouveau Régime Sciences de Gestion - 2014
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