C. LES PROCESSUS DE MANIPULATION POST-CONCEPTION DES Ressources Pédagogiques Electroniques RPE
Cette partie, au premier abord, sort du cadre de notre travail ; mais encore une fois, nous rappelons qu’il ne nous semble pas possible de rationaliser l’indexation des RPE, si on exclue totalement l’utilisation qui est faite de ces ressources. Cette partie sera cependant moins détaillée que la précédente, car il ne s’agit là que de présenter très brièvement les processus situés en aval de l’indexation. Nous nous arrêterons à la frontière que forme l’utilisation cognitive et pédagogique à proprement parlé des ressources pédagogiques électroniques.
1. Acteurs, usagers et environnement
a) Acteurs et usagers
Par rapport aux processus précédents, les catégories de personnes ayant relation avec le système, changent significativement. Certaines s’effacent, voire disparaissent, et d’autres apparaissent. C’est notamment le cas des apprenants, qui étaient jusque-là totalement absents. Ils constituent les principaux usagers de systèmes d’information e-learning. Quant aux enseignants, ils peuvent tout aussi bien être acteurs, qu’usagers : acteurs quand il s’agit pour eux d’encadrer des sessions e-learning, (puisqu’ils ont alors un rôle de « médiateur », et de « paramétreur »), et usagers quand il s’agit pour eux de rechercher des éléments pédagogiques, en vue de les réutiliser ou de les remodifier. Les personnels techniques et administratifs sont toujours présents, en tant qu’acteurs. Autant ils étaient très sollicités dans les phases de conception, autant leur fonction se limite ici au contrôle, et à l’entretien des systèmes.
b) Environnement
L’environnement dans lequel sont « manipulées » les RPE se modifie également de façon notoire. On ne considère guère plus que les interfaces de recherche de ressources pédagogiques électroniques, et les interfaces d’utilisation, comprenant parfois des outils périphériques. « Le centre de ressources documentaires est équipé d’installations fonctionnelles aussi bien destinées à la recherche documentaire qu’aux activités d’enseignement et d’étude, à l’organisation de groupes de discussion, à la production et à la présentation de textes » [Tovoté C., 2001]. Les systèmes de workflow, les mêmes qui permettaient la conception des ressources pédagogiques électroniques, s’effacent totalement dans cette nouvelle série de processus. On parle davantage de « systèmes tutoriels », ou de « systèmes adaptatifs ». « Les systèmes adaptatifs sont capables de générer du matériel didactique selon le comportement global de l’apprenant. Ces systèmes s’appuient sur la réelle nécessité de formaliser ou représenter : la matière à enseigner, l’apprenant et les stratégies pédagogiques » [Michel et al., 2003, 1].
2. Mutualisation
C’est un fait : les ressources pédagogiques électroniques crées dans les universités sont peu mutualisées [Mermet et al., 2003]. Pourtant la mutualisation présente l’avantage de gérer de façon plus saine les ressources financières publiques. Les causes à cette faiblesse de mutualisation sont multiples :
– Les ressources pédagogiques électroniques sont mal signalisées, peu visibles.
– Les ressources pédagogiques électroniques ne sont pas robustes, en ce sens que leur pérennité est très dépendante des environnements informatiques, et n’est de ce fait pas assurée.
– Les ressources pédagogiques électroniques créés dans les universités sont encore gérées essentiellement par les enseignants eux-mêmes, et non par les bibliothèques universitaires. Le recensement et le catalogage de tels objets n’y sont pas pris en charge à l’heure actuelle.
– Les ressources pédagogiques électroniques posent des problèmes de PI. Les enseignants défendent fermement leurs prérogatives : ils souhaitent être perçus comme des auteurs.
– On comprend ici que la mutualisation dépend autant de facteurs techniques, que humains et organisationnels.
Le projet ARPEM prévoit des solutions pour mutualiser les ressources pédagogiques électroniques [Mermet et al., 2003]. Les auteurs du projet ont
« (…) validé le fait que le désir de réutiliser un objet créé par un tiers était subordonné à la possibilité de le modifier, même légèrement ». C’est pourquoi ARPEM demande aux auteurs des ressources pédagogiques électroniques, non seulement l’exécutable de leur OP (c’est- à-dire le document PDF, l’animation Flash, l’applet Java, etc.), mais en plus le « source » de cet objet (document RTF, script flash, codes source Java, etc.). Chaque RPE est alors livrée avec une licence détaillant des niveaux d’autorisations pour une utilisation future. Les responsables d’ARPEM ont également observé que la mutualisation des RPE ne dépend pas que des simples logiques techniques et informatiques. Elle nécessite en effet une prise de conscience collective, qui ne peut avoir lieu que si on communique largement les enjeux d’une telle entreprise.
DOC’CISMeF [Douyère et al., 2003] permet également une interopérabilité des ressources pédagogiques électroniques entre les institutions participantes du projet. Cette interopérabilité est basée sur un échange de fichiers formalisés en RDF.
3. Stockage & archivage
La conception de ces OP, ainsi que leur mise à disposition, est longue, et coûteuse. Il est donc nécessaire de les stocker de manière pérenne, afin de pouvoir les réutiliser, les réutiliser et les conserver le plus longtemps possible. Le projet ARPEM, particulièrement conscient de cette problématique, a pris en compte les logiques d’archivage dans son développement. Selon les auteurs, « ARPE offre un archivage fiable, durable et sécurisé des ressources ». [Mermet et al., 2003]
Lire le mémoire complet ==> (Vers une rationalisation de l’indexation des ressources pédagogiques électroniques…)
Mémoire De DEA – Ingénierie de l’Information et de la Documentation
Université JEAN-MOULIN LYON 3 – Sciences de l’Information et de la Communication

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