La situation de l’obésité juvénile au Canada

Université du Québec à Montréal UQAM

Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en économique

Les déterminants de l’obésité et du surpoids chez les jeunes au canada

Les déterminants de l’obésité et du surpoids chez les jeunes au canada

Par

Jules Dessureault

2010

Avant-Propos

L’urbanisation au cours des 30 dernières années, dans les pays développés a eu plusieurs répercussions économiques positives, mais a également eu des retombées négatives.

Durant cette période, selon les estimations, la prévalence de l’obésité a été multipliée par trois au niveau mondial.

Le Canada n’a pas échappé à cette épidémie d’obésité et pour cette raison, le gouvernement canadien, de concert avec des spécialistes de plusieurs domaines, s’est progressivement intéressé à cette problématique.

De notre côté, nous nous sommes  intéressés à l’aspect économétrique pour évaluer les facteurs ayant déclenché cette épidémie d’obésité.

Face aux coûts croissants du budget de la santé, causés principalement par le vieillissement de la population et le perfectionnement continuel de la technologie médicale, le gouvernement cherche par tous les moyens à réduire les coûts évitables en misant sur la prévention.

On peut faire le parallèle avec le tabagisme.

Le gouvernement, en sensibilisant les gens aux méfaits du tabac, à l’aide de diverses campagnes, et en promulguant plusieurs lois a réussi à faire chuter le tabagisme de presque moitié au cours des 20 dernières années.

Tout ceci a été rendu possible suite à plusieurs études qui ont non seulement permis de constater que le tabac était nocif pour la santé, mais également de comprendre ce qui pouvait entraîner une personne à fumer.

Face au nouveau fléau «évitable» de santé moderne, l’obésité, on pourrait croire que la problématique est similaire à celle du tabagisme.

En revanche, la problématique de l’obésité dispose de limites différentes que celles concernant le tabagisme, notamment en ce qui concerne le rôle de l’hérédité.

Mais avant d’y aller de lois et de campagnes de prévention, il importe de comprendre le problème pour identifier les principaux déterminants de l’obésité pour ensuite mieux les combattre.

C’est là l’objectif poursuivi par notre mémoire.

Résumé

Avec l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) – Cycle 2.2, nous avons évalué quels étaient les principaux déterminants de l’obésité et du surpoids chez les jeunes canadiens.

Notre but était de déterminer s’il y avait des facteurs socio-économiques ou autres pouvant favoriser l’éclatement de ce phénomène, au-delà de la balance calorique.

Le principal point fort de cette base de données est le fait qu’elle soit la seule enquête canadienne à utiliser des données d’IMC pour laquelle le poids et la taille de chaque enfant ont été mesurées.

Ses principaux points faibles sont que le nombre d’heures d’activité physique et d’activité sédentaire n’a pas été répertorié pour les enfants de moins de 6 ans.

De plus, certaines variables qui auraient pu être pertinentes à notre enquête selon la littérature (comme le poids des parents) n’étaient pas présentes.

Nous y avons trouvé plusieurs résultats.

Entre autre la prévalence de l’obésité varie selon leur niveau de sédentarité chez tous les enfants (de 6 à 17 ans).

Mais à partir de l’âge de 12 ans, l’IMC varie également selon la province d’origine, le sexe, l’éducation des parents, le revenu familial et le niveau d’activité physique, pour ne nommer que ces variables et cela à des degrés divers selon la catégorie d’âge auquel appartient l’enfant.

Une difficulté dans cette recherche consiste à cerner avec certitude un déterminant.

Par exemple, la province d’origine n’est probablement pas un déterminant en soi, mais ce serait les conditions que l’on retrouve à l’intérieur de celles-ci qui causeraient l’obésité.

Ces conditions peuvent partiellement être prises en compte par d’autres variables de notre échantillon, mais il est possible que d’autres ne soient pas prises en compte (par exemple le bagage génétique hérité des vagues d’immigration qui peut différer d’une province à l’autres) ou les lois différentes qui prévalent dans celles-ci pouvant diminuer l’obésité (comme la loi interdisant la publicité visant les enfants au Québec).

Mots-clés : Économie de la santé, déterminants de l’obésité, santé des jeunes au Canada, surpoids.

Remerciements

Introduction

Le sujet de notre mémoire porte sur les déterminants de l’obésité chez les jeunes canadiens de 2 à 17 ans.

Notre intérêt découle de l’attention croissante accordée à ce sujet, non seulement par les professionnels de la santé, mais également par le grand public, à travers les médias dont : la télévision, les films du type Super size me 1 et la presse écrite.

En effet, ceux-ci rapportent que la prévalence de l’obésité chez les jeunes a atteint des proportions épidémiques au cours des vingt dernières années.

On estime qu’en 2004, « 26 % des enfants et des adolescents canadiens de 2 à 17 ans faisaient de l’embonpoint ou étaient obèses, de ce nombre, 8 % souffraient d’obésité franche. » (Shields, 2005, p. 2)

Ce stade de vie est également crucial en ce qui concerne la propagation de l’obésité jusqu’à l’âge adulte.

Au banc des accusés, il y a le mode de vie de plus en plus sédentaire (aussi appelé mode de vie de la génération Nintendo) et la trop grande consommation de nourriture riche en calories et faible en nutriments.

Les recherches indiquent que le taux d’obésité chez les enfants et les adolescents augmente plus rapidement que chez les adultes.

Selon le Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports (2007), le taux d’obésité franche (excluant l’embonpoint) a augmenté drastiquement au cours des 25 dernières années chez les 2 à 17 ans, passant de 3 % à 8 %.

De plus, la prévalence de l’obésité, quasi inexistante en 1978 chez les 2 à 11 ans, est maintenant de 6 % chez les 2 à 5 ans et de 8 % chez les 6 à 11 ans.

Quels sont les déterminants pouvant expliquer que certains jeunes soient plus sujets à l’obésité que d’autres?

Quels facteurs pourraient expliquer que davantage de jeunes adoptent un mode de vie propice au développement de l’obésité?

Ce sont les questions auxquels nous chercherons à répondre.

Le plan du mémoire est le suivant.

En premier lieu, nous allons décrire brièvement la situation de l’obésité juvénile au Canada et son impact sur les coûts de santé, tout en faisant une comparaison avec les États-Unis.

Deuxièmement, nous allons fournir des résultats provenant de notre base de données qui pourraient répondre à ces questions et nous ferons une revue de littérature scientifique où nous fournirons les conclusions et opinions d’économistes et de médecins spécialisés en la matière.

Troisièmement, nous élaborerons sur le lien étroit unissant obésité, faible revenu et densité calorique des aliments.

Quatrièmement, nous expliquerons pourquoi les données des grandes enquêtes longitudinales canadiennes (dont l’ELNEJ et l’ENSP) sont erronées et donnent de mauvaises informations, par rapport à l’obésité.

Par après, nous parlerons de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) qui est à notre avis la meilleure enquête canadienne en ce qui concerne les mesures d’obésité, que nous avons choisi comme base de données pour ce mémoire.

Cinquièmement, nous allons décrire les critères de l’échantillon, définir la variable dépendante, ainsi que les variables indépendantes choisies à l’intérieur de notre base de données.

Par la suite, nous allons montrer et interpréter les résultats et expliquer la démarche suivie.

Ces résultats identifieront les principaux déterminants de l’obésité.

Sixièmement, nous allons indiquer quelles sont les principales limites de nos résultats, et en dernier lieu, nous fournirons quelques recommandations venant d’experts pour lutter contre l’obésité juvénile, en lien avec les déterminants observés ou non.

Table des matières

Avant-Propos
Résumé
Introduction
Chapitre I – La situation de l’obésité juvénile au canada et son impact sur les coûts de santé
Chapitre II Les déterminants de l’obésité chez les jeunes
2.1 Facteurs démographiques et génétiques
2.1.1 Les facteurs démographiques
2.1.2 Origine ethnique et immigration
2.1.3 Bagage héréditaire et le poids des parents
2.1.4 Le métabolisme
2.2 Facteurs familiaux
2.2.1 Les facteurs socio-économiques
2.2.2 L’environnement intra-utérin, le gain de poids de la mère durant la grossesse et la durée d’allaitement
2.2.3 La grandeur de l’enfant
2.2.4 L’état de santé psychologique et physique et la prise de médicaments
2.2.5 La taille du ménage
2.3 Les habitudes de vie
2.3.1 Niveau d’activité physique vs niveau d’activité sédentaire
2.3.2 L’alimentation
2.3.3 Les heures de sommeil
2.3.4 Le tabagisme
2.4 Synthèse
Chapitre III Conséquences de l’effet de prix sur la demande de nourriture et d’exercice physique
3.1 Le lien entre la densité calorique des aliments et le coût de l’énergie calorique
3.2 Lien entre pauvreté et consommation d’aliments riches en énergie
Chapitre IV Observations expérimentales de l’effet de prix et influence de l’environnement commercial sur la consommation de nourriture et d’exercice physique
4.1 Explication des choix du consommateur avec l’économie comportementale
4.2 Différences dans l’élasticité de la demande de nourriture chez les consommateurs
4.3 Différences dans l’élasticité de la demande d’activité physique et sédentaire chez les consommateurs
4.4 Étude de French (2003) sur l’impact des prix sur les choix alimentaires
4.5 L’environnement commercial
4.6 Conclusion
Chapitre V Remise en question de l’exactitude des données d’obésité obtenues dans nos enquêtes longitudinales canadiennes
5.1 Les données longitudinales canadiennes vs celles de d’autres pays
5.2 Conclusion
Chapitre VI L’enquête Sur La Santé Dans Les Collectivités Canadiennes
6.1 Procédures de collecte de données
6.2 Procédures pour mesurer la taille et le poids
6.3 Échantillonnage
6.4 Limites de l’ESCC 2.2
Chapitre VII échantillon et variables utilisées
7.1 Critères de sélection de l’échantillon
7.2 La variable dépendante : l’IMC
7.3 Comment distinguer obésité franche et surplus de poids?
7.4 Limites de l’utilisation de l’IMC comme variable dépendante
7.5 Les variables indépendantes
Chapitre VIII Résultats
8.1 Modélisation de l’équation et description des variables utilisées pour les enfants de 6 à 11 ans
8.2 Résultats de régression pour les enfants de 6 à 11 ans
8.3 Modélisation de l’équation et description des variables utilisées pour les jeunes de 12 à 17 ans
8.4 Résultats de régression pour les jeunes de 12 à 17 ans
8.5 Interprétation des résultats pour les 6 à 11 ans
8.6 Interprétation des résultats pour les 12 à 17 ans
8.7 Pourquoi le Québec a-t-il un taux d’obésité juvénile inférieur qu’ailleurs au Canada ?
8.8 Limites et critiques de l’ESCC Cycle 2.2
8.8.1 Critique de la façon dont sont mesurées certaines variables indépendantes
8.8.2 Omission de variables
8.8.3 Problème d’endogénéité et autres limites
Chapitre IX Politiques mises de l’avant pour lutter contre l’obésité juvénile et autres recommandations
9.1 La prévention à l’école
9.2 La prévention à la maison
9.3 Les cliniques multidisciplinaires spécialisées dans le traitement de l’obésité juvénile
9.4 Règlementation contre les gras trans et les chaînes de fast-food
9.5 Inciter les enfants et les adolescents à bien manger, bouger davantage, dormir suffisamment et être moins sédentaires
9.6 Rendre l’environnement moins «obésitogène»
9.7 Le problème de l’écart de prix entre la malbouffe et les aliments-santé
9.8 Synthèse
Conclusion

Chapitre I

La situation de l’obésité juvénile au Canada et son impact sur les coûts de santé

En 2004, 26 % des jeunes Canadiens âgés de 2 à 17 ans faisaient de l’embonpoint ou étaient obèses selon les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ci-après ESCC).

Par ailleurs, en 1978, un échantillon national représentatif contenant des données mesurées sur le poids et la taille d’enfants et d’adolescents canadiens de 2 à 17 ans avait été compilé dans le cadre de l’Enquête santé Canada.

Celui-ci indiquait que seulement 15 % des jeunes de ce groupe d’âge étaient obèses ou en surpoids à cette époque.

En ce qui concerne l’obésité franche, ce taux a presque triplé, passant de 3 % en 1978 à 8 % en 2004.

« Actuellement, le Canada se classe au cinquième rang des 24 pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) quant à la prévalence d’obésité infantile. » (Crépeau, 2007, p.4)

Le fardeau que constitue l’obésité juvénile pour le système de santé est difficile à quantifier, car les problèmes de santé physique connexes en découlant ne se manifestent en général qu’à l’âge adulte.

Néanmoins, l’obésité chez l’enfant est un fléau qu’il faut combattre car on sait maintenant qu’elle est un déterminant significatif de l’obésité à l’âge adulte.

Selon Tounian (2007), plus de la moitié des enfants de 6 ans et moins, et de 70 à 80 % des jeunes de plus de 10 ans qui sont obèses le resteront à l’âge adulte, alors que 10 % seulement des enfants du même âge et de poids normal le deviennent.

L’obésité a donc d’autant plus de risques de persister à l’âge adulte qu’elle se prolonge durant l’enfance.

Récemment, « on a estimé qu’environ un décès prématuré sur 10 chez les adultes canadiens de 20 à 64 ans était directement attribuable à l’embonpoint ou à l’obésité. » (Gourde, 2007, p.14)

En effet, une fois arrivé au milieu de la vie adulte, l’obésité va multiplier de 2 à 3 fois le risque de mort prématurée, après avoir ajusté par rapport aux autres variables de mode de vie.

Béliveau (2009) affirme que les résultats obtenus à partir de 57 études réalisées sur un total de près de 900 000 personnes confirment que les personnes ayant un poids normal ont un risque de mortalité beaucoup plus faible, quel que soit leur âge.

Un individu obèse, (c’est-à- dire dont l’indice de masse corporelle, ci-après IMC, est supérieur ou égal à 30) voit sa durée de vie réduite d’environ 3 ans, comparativement à une personne de poids normal, alors qu’un obèse morbide (dont l’IMC est supérieur ou égal à 40), voit sa vie écourtée de 10 ans.

Les gens ayant un IMC inférieur à la normale (IMC inférieur ou égal à 22,5), avaient également un taux de mortalité prématurée plus élevé, qui serait dû en grande partie aux maladies associées au tabagisme.

L’obésité infantile a atteint des proportions épidémiques et est sur le point de créer une génération qui vivra moins longtemps que ses parents.

L’obésité cause des maladies qui sont sérieuses pour les adultes, mais elles peuvent l’être encore plus pour les enfants, qui risquent de les contracter à un âge habituellement bas réduisant fortement leur espérance de vie, car les dommages biologiques en résultant vont s’amplifier de façon exponentielle avec les années.

Par exemple, Sharma et al. (2005) affirment que le nombre d’enfants et d’adolescents souffrant de diabète de type 2 a augmenté exponentiellement au cours des dernières années, ce phénomène étant inexistant il y a 30 ans.

Un rapport du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes affirmait que l’obésité était devenue la première cause de décès évitable en importance au pays.

Selon le National Institute of Diabetes and Digestive Kidney Diseases (2009) (ci-après NIDDK) et Sharma et al., (2005), l’obésité et le surplus de poids augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de cancers divers, d’artériosclérose, d’accidents cérébro-vasculaires, de cholestérol anormal, de triglycérides élevés, d’hypertension, d’apnée du sommeil, de reflux gastro-oesophagique, d’intolérance au glucose et d’anomalie des vaisseaux coronaires par leur encrassement par dépôts de cholestérol pour ne nommer que ces maladies.

De plus, l’obésité peut entraîner plusieurs effets secondaires indésirables comme la fatigue, des maux de dos chronique, des problèmes menstruels, des complications de grossesse ainsi que des problèmes psychologiques divers, comme, la dépression ou des problèmes d’estime de soi.

Elle augmente aussi les risques chirurgicaux et peut rendre certains types d’opérations impossibles.

Must et al. (1992) affirment que chez l’homme, les risques de cancer colorectal et de goutte à l’âge adulte étaient respectivement multipliés par 6 et 3, et, chez la femme, le risque d’arthrose multiplié par 2, en cas d’obésité durant l’adolescence, et cela toujours indépendamment de l’évolution ultérieure du poids.

De plus, selon Must et al. (1992), des études longitudinales ont montré que les risques de morbidité et mortalité cardiovasculaire (maladies coronariennes, accidents vasculaires cérébraux) étaient augmentés chez les hommes ayant été obèses durant l’adolescence, indépendamment du niveau socioéconomique, de l’existence d’autres facteurs de risque vasculaire, et surtout de l’évolution pondérale.

Globalement, les gens obèses ont de 10 à 50 % plus de chances de mourir de diverses maladies à n’importe quel moment de leur vie que des gens ayant un poids normal.

Mais selon Sharma et al. (2005) les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 demeurent les deux principales maladies causées par l’obésité.

En effet, l’American Heart Association a identifié l’obésité comme la première cause réversible de maladies cardiovasculaires. Les maladies cardiaques étant la plus importance cause de décès aux États-Unis, celles-ci sont donc la plus importante cause de décès reliée à l’obésité.

Tandis que 95 % des cas de diabète de type 2 seraient causés par l’obésité ou le surpoids de la personne atteinte.

Dans un registre différent, une étude longitudinale réalisée par Gortmaker (1993) portant sur plus de 500 adolescents suivis pendant 7 ans a démontré que l’obésité durant l’adolescence entraînait des conséquences socioéconomiques à l’âge adulte.

Il a en effet été constaté que les adolescentes obèses se mariaient moins souvent, avaient un salaire annuel inférieur aux non obèses, vivaient plus souvent en dessous du seuil de pauvreté et suivaient une scolarité moins longue, tout cela indépendamment de leur statut socioéconomique initial.

Cette étude met donc en exergue le caractère durable de la discrimination socioéconomique dont fait objet l’enfant obèse.

Ce sont les complications reliées à l’obésité qui entraînent des coûts économiques, directs et indirects, très élevés pour la société.

Comme coûts directs, il y a les différents coûts médicaux comme les frais de médecine préventive, pour établir le diagnostic et pour les traitements.

Ces frais se comptabilisent en visites chez le médecin, en médicaments divers, en frais d’hôpitaux et en visites à domicile chez les patients qui ont une mobilité réduite causée par leur obésité.

Comme coûts indirects, on inclut la valeur du salaire perdu à cause de l’incapacité de travailler de la personne atteinte et la valeur des revenus qui sont perdus à cause de la mort prématurée de l’individu obèse.

Selon les chiffres du NIDDK (2009), il est estimé que l’obésité cause environ 300 000 morts prématurées annuellement aux États-Unis.

Toujours selon le NIDDK, le coût économique total annuel de l’obésité (IMC supérieur ou égal à 29) aux États-Unis en 1995 (calculé en dollars US de 2001) était de 117 milliards de dollars (dont 61 milliards de $ étaient reliés aux coûts directs et 56 milliards de $ aux coûts indirects).

De plus, l’obésité engendre des coûts supplémentaires reliés à la baisse de la productivité chez les américains de 17 à 64 ans estimés à 3,9 milliards de dollars par année.

Gruber (2006) affirme que les dépenses médicales, attribuées aux individus en surplus de poids ou obèses, comptaient pour 9,1 % des dépenses totales de santé aux États-Unis en 1998, sans compter les dépenses indirectes.

Le NIDDK évalue que les coûts actuels réels sont beaucoup plus élevés que ces chiffres, car le taux d’obésité a continuellement augmenté aux États-Unis depuis 1995.

À titre comparatif, « la prévalence d’obésité franche chez les enfants américains de 6 à 11 ans était de 6,5 % en 1980, comparativement à 17 % en 2006.

Chez les adolescents américains de 12 à 19 ans, ce taux a plus que triplé, passant de 5 % en 1980 à 17,6 % en 2006. » (http://www.cdc.gov/HealthyYouth/obesity/index.htm)

On estime au Canada qu’en 2006 : « le coût direct de l’obésité en termes de soins de santé était d’environ 4,3 milliards de dollars. Celui du diabète était estimé à 5,3 milliards de dollars. » (Mollard et al., 2007, p. 6)

De plus, au Canada, les maladies cardiovasculaires demeurent les principales causes de mortalité. Selon Baril (1993), elles constituent 10 % des consultations médicales et 12,5 % des ordonnances pharmaceutiques.

Plus de 64 % des personnes de plus de 18 ans traînent un ou plusieurs facteurs de risque.

La plupart de ces pathologies cardiaques sont liées à l’apport abondant de matières grasses sur les lipides sanguins.

Sachant que le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires sont fortement reliés à l’obésité, il devient impératif de trouver des stratégies pour prévenir l’excédent de poids dès le jeune âge, non seulement pour améliorer l’état de santé des canadiens, mais également pour réduire de façon importante les coûts de santé dans l’avenir.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La situation de l’obésité juvénile au Canada
Université 🏫: Université du Québec à Montréal UQAM
Auteur·trice·s 🎓:
Jules Dessureault

Jules Dessureault
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en économique - 2010
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