Les enfants travailleurs et leurs parents

III. Les enfants travailleurs et leurs parents

1. Les enfants

Les 28 enfants au travail interviewés ne sont pas exclusivement des enfants se trouvant dans la rue ou sans aucun contact avec la famille, 20 habitent chez leurs parents et 1 avec un autre membre de la famille. En outre, 21 assistent à l’école, 11 le matin et 8 l’après-midi.

Dans la plupart des cas, autant les pères que les mères travaillent, 21 et 15 respectivement. 10 pères travaillent dans l’industrie, 8 dans le commerce et les services et 3 dans l’agriculture; tandis que 13 mères travaillent dans le commerce et le service et 2 dans l’agriculture.

Quant à leur lien avec l’employeur, 13 enfants travaillent avec leurs parents, 6 avec un autre membre de la famille, 6 avec des tiers et 3 à leur propre compte.

La grande majorité a commencé à travailler à l’âge de 8 à 10 ans – notamment à 9 ans (12/20) -, dans le commerce et les services. 21 travaillent de 6 à 7 jours par semaine (15 dans le commerce et le service, 5 dans l’industrie et 1 dans le service technique); 11 de manière temporaire et 17 de manière permanente. Pendant la période scolaire, 15 travaillent de 8 à 20 heures par semaine.

Tableau N°1 : Motifs pour lesquels les enfants travaillent

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Lorsqu’ils ont été interrogés sur le motif qui les a mis au travail, 17 affirment le faire pour aider leurs familles, 4 car ils aiment bien le faire et cela leur permet d’apprendre beaucoup de choses, 3 pour gagner leur vie, 3 par besoin économique et, enfin, 1 obligés par leurs parents.

Quant à la façon dont ils se sont formés pour exercer le métier, 12 affirment l’avoir appris au travers de leurs parents : «je regarde ma mère le faire et j’apprends», 6 avec un autre membre de la famille, 4 avec des tiers, et 6 soutiennent avoir appris par eux-mêmes. Les enfants avouent avoir eu quelques difficultés au début mais qu’ils arrivent à exécuter les tâches simples:

– « Au début c’était difficile car c’est un travail minutieux, à présent c’est plus facile » (Arturo, 14 ans, service technique),

Toutefois 19 dont 7 travaillant dans le secteur industriel et des services techniques et 11 du commerce et services, estiment avoir besoin d’une formation professionnelle pour évoluer dans leur travail :

– « J’ai encore beaucoup de choses à apprendre », (Arturo, 14 ans, service technique);

– « Il y a des choses que je peux faire, mais il y en a d’autres que je ne sais pas faire », (José, 11 ans, menuisier).

Tableau N°2 : Choix entre l’école et le travail

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Lorsqu’on leur a demandé de choisir entre l’école et le travail, 11 aimeraient seulement aller à l’école, 3 seulement travailler et 14 aimeraient avoir la possibilité de pouvoir combiner le travail et la scolarité. Cela veut dire que plus de la moitié des enfants interrogés aimeraient travailler et étudier au même temps :

– « Bien sûr que l’école est importante mais j’aimerais aussi pouvoir travailler, même davantage d’heures car j’apprends beaucoup au travail ». (José, 11 ans, menuisier)

En revanche, d’après les enfants, leurs parents préfèrent l’école à toute autre option.

Tableau N°3 : Préférences des parents entre l’école et le travail selon les enfants

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Ainsi, 16 enfants estiment que leurs parents préféreraient qu’ils aillent seulement à l’école, 4 qu’ils travaillent et 6 qu’ils fassent les deux choses parallèlement.

Tableau N°4 : Opinion sur le droit au travail des enfants

 

Quant au droit des enfants au travail, 19 pensent que les enfants ont le droit de travailler et de faire respecter leur droit en tant que travailleurs. De plus, 4 enfants sur 8 estiment que la loi qui régit le travail des enfants n’est pas bonne car il y a des enfants qui sont contraints d’aider financièrement leurs familles.

Par contre, 3 sur 8 considèrent que celle-ci est correcte car elle permet de contrôler le travail des enfants dans la rue.

Quant aux organisations qui travaillent en faveur des enfants travailleurs, 7 sur 8 n’en connaissent aucune. Ils aimeraient que ce genre d’organisation puisse exister pour aider les enfants qui sont exploités, aucun d’entre eux ne se considère dans ce cas et, de ce fait, disent-ils, n’ont pas besoin de celles-ci.

En outre, 4 enfants sur 8 ne participeraient pas à ce type d’organisation :

– « Il devrait y avoir ce genre d’organisation pour les enfants qui sont exploités et qui ne veulent pas travailler; moi, je n’en ai pas besoin car je ne suis pas exploité », (Enrique, 13 ans, cordonnier);

– « Oui, il devrait avoir ce genre d’institutions surtout pour défendre les enfants plus petits, moi je suis déjà grand, je connais mes droits et je sais où me mettre », (Arturo, 14 ans, service technique);

– « Je pourrais y participer mais cela dépend de mes parents, de plus il y a certaines institutions qui demandent de l’argent », (Pedro, 10 ans, artisan).

Quant à la relation avec les enseignants et la pédagogie qu’ils pratiquent envers eux, 15 affirment que les enseignants ne sont pas au courant qu’ils travaillent (5 de l’industrie et 10 du commerce et services) et 9 qu’ils le savent.

Cependant, seulement 2 déclarent avoir des enseignants compréhensifs, 13 déclarent n’avoir aucun privilège ou d’aide de leurs professeurs. Or, ces derniers estiment que cela n’est pas nécessaire car ils n’ont pas de difficultés à l’école :

– « Je n’ai pas de difficultés à l’école, j’ai de bonnes notes », (José, 11 ans, menuisier);

– « Les enseignants ne doivent pas faire de distinctions, je dois aller à l’école et c’est moi qui doit faire des efforts pour réussir », (Maria, 9 ans, vente ambulante);

– « Ils ne font pas de différence, de plus, je ne suis pas le seul à travailler, il y en a d’autres qui le font aussi », (Arturo, 14 ans, service technique).

Il faut souligner que 11 enfants n’ont pas répondu à la question.

2. Les parents

La plupart des parents des enfants qui travaillent ont, eux aussi commencé très jeunes : 17 avaient entre 9 et 13 ans lors de leur entré au travail (5 à 10 ans); 3 dans l’industrie et 14 dans le commerce et les services. 3 déclarent avoir appris leur métier avec leurs parents, 2 avec un autre membre de la famille, 7 avec des tiers et 14 affirment l’avoir fait eux-mêmes. A présent, 25 parents travaillent.

Quant à leurs enfants 24 parents déclarent que leurs enfants travaillent avec eux, 1 avec un autre membre de la famille et 11 avec des tiers. 18 soutiennent qu’ils font travailler leurs enfants par besoin économique, 7 pour les tenir occupés et 3 car c’est la volonté de l’enfant.

De plus, 26 affirment qu’ils surveillent les conditions de travail des leurs enfants; 23 pensent que leurs enfants trouvent une certaine satisfaction au travail car il le font avec leurs parents. Ils considèrent que les enfants sont contents de pouvoir partager le travail avec eux et de pouvoir passer plus de temps ensemble.

Tableau N°5 : Motifs pour mettre leurs enfants au travail

 

Interrogés sur les motifs qu’ils ont pour faire travailler leurs enfants, 18 ont déclaré le faire pour des raisons économiques, 7 pour les tenir occupés et 3 car c’est la volonté de l’enfant. C’est donc principalement la situation économique de la famille qui va conditionner la mise au travail des enfants. En deuxième lieu, l’inquiétude parentale de contrôler les activités des enfants.

Quant à la qualification professionnelle des enfants, 24 parents affirment avoir formé eux mêmes les enfants; toutefois seulement 6 estiment qu’ils auraient besoin d’une formation professionnelle. Pour 22 des parents (17 du commerce et service et 3 de l’industrie) la formation professionnelle n’est pas indispensable pour le travail que les enfants réalisent.

En ce qui concerne le droit des enfants à travailler, 7 estiment que les enfants ont le droit de travailler mais à condition qu’ils le fassent avec leurs parents; 26 trouvent que le travail est positif pour le développement de l’enfant car il leur permet de devenir plus responsables et solidaires :

– « Les enfants doivent collaborer avec la famille mais sans aucune obligation ».

Sur 8 parents interrogés, 7 affirment avoir connaissance des droits des enfants en général; cependant, 5 d’entre eux ne connaissent pas exactement les droits des enfants en tant que travailleurs mais supposent qu’ils doivent correspondre aux droits généraux. Concernant la loi, 3 parents sur 8 ne sont pas d’accord car la situation économique du pays oblige à certaines familles à avoir recours au travail des enfants.

Quant aux institutions défendant les droits des enfants, 4 sur 8 connaissent l’existence de ces institutions mais aucun d’entre eux n’a fait appel à celles-ci. Tous les parents reconnaissent que ce type d’institutions est nécessaire mais, 3 d’entre eux, estiment que cela ne concerne pas les enfants qui travaillent avec leurs parents :

– « les parents savent comment éduquer leurs enfants ».

Tableau N°6 : Besoin d’une pédagogie différenciée pour les enfants qui travaillent

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En ce qui concerne l’école, 20 parents affirment que les enseignants ne sont pas informés que leurs enfants travaillent, 7 soutiennent qu’ils le savent; 20 d’entre eux, déclarent que les enseignants ne font pas de différence entre leurs enfants et les autres enfants de la classe, tandis que 2 pensent qu’ils en font une.

En outre, 16 considèrent que leurs enfants n’ont pas besoin d’une pédagogie différenciée par le fait qu’ils travaillent car c’est l’enfant qui doit assumer ses responsabilités, 9 pensent le contraire. Ainsi, pour la majorité des parents, toute la responsabilité de concilier travail et école doit être assumée par les enfants.

Cependant, lorsqu’ils ont été interrogés sur leur préférence entre travailler ou aller à l’école, 20 parents (4 de l’industrie, 2 du service technique et 14 du commerce et services) considèrent comme prioritaire que leurs enfants aillent à l’école; 6 aimeraient plutôt qu’ils puissent travailler et étudier en même temps. Il y a cependant 2 des parents qui penchent pour le travail.

IV. Conclusions

Les institutions et l’ONG qui représentent les droits de l’enfant dans la région étudiée entrent toutes dans la même ligne idéologique qui correspond à la tendance établie par les institutions internationales comme l’UNICEF et l’OIT.

Deux d’entre elles, l’INABIF et le CAEF, qui travaillent directement avec les enfants, déclarent être opposées au travail infantile, par extension au programme de formation professionnelle duale, bien que la réalité socio-économique locale oblige à recourir à ce type de pratique.

Selon ces institutions, le travail infantile répond plus à une habitude culturelle qu’à la nécessité économique des familles pauvres. Elles affirment que les parents obligent leurs enfants à travailler, les contraignant ainsi à assumer un rôle qui leur incomberait, à eux les parents.

Quant à leur opinion de l’attitude des enfants eux-mêmes, elles sont divergentes : l’une pense que les enfants désirent aller à l’école et ne plus travailler, tandis que l’autre pense que les enfants donnent la priorité au travail pour se libérer de la dépendance de leurs parents.

Le rôle de la DEMUNA, défense des droits des enfants et des adolescents, est extrêmement limité. Elle ne fait que délivrer des permis de travail qui suivent les directives légales.

Presque tous les enfants interrogés pensent qu’ils ont le droit de travailler et affirment le faire de manière volontaire pour aider leurs parents. Ils demandent à pouvoir continuer à étudier et travailler, et reconnaissent leur besoin de formation professionnelle. Il est important de souligner que ces enfants ne considèrent pas avoir un problème (par rapport à d’autres enfants) car ils ne sont pas obligés à travailler.

C’est la raison pour laquelle, ils pensent ne pas avoir besoin des organisations qui se dédient à défendre leurs droits. Pourtant, ils approuvent l’existence de ces organisations pour défendre les enfants qui sont exploités.

Quant aux parents, la grande majorité considère que les enfants ont le droit de travailler à partir du moment que ce n’est pas une obligation, mais ils accordent plus d’importance à la formation (à l’école) qu’au travail.

Ils pensent que leurs enfants sont satisfaits de travailler lorsque le travail s’effectue dans le cadre familial; toutefois ils n’estiment pas qu’une formation professionnelle soit nécessaire pour le genre travail que réalisent les enfants.

Presque tous les parents connaissent les droits des enfants, mais pas ceux des enfants travailleurs. De plus, seulement la moitié d’entre eux connaît l’existence d’organisations de défense des droits infantiles, mais aucun ne pense être dans une situation où ils auraient à recourir à celles-ci. Ils sont de l’avis qu’avant tout, l’éducation des enfants est à la charge des parents.

Nous avons donc vu que les positions des institutions et de l’ONG de la région étudiée ne correspondent pas aux attentes des enfants au travail ni de leurs parents.

De ce fait, les enfants travailleurs n’ont pas d’institution capable de défendre leurs intérêts, et de leur permettre de participer en tant que partenaires, au niveau de la prise de décision sur leur formation, dans un projet permettant la participation des groupes de base.

Le MANTHOC, qui défendrait leur droit au travail et à une formation adaptée à leur spécificité, paraît répondre à ce besoin, mais, malgré son influence au niveau international, jusqu’ici ce mouvement n’a pu établir aucune base solide dans la région étudiée, ce qui confirme notre quatrième sous-hypothèse.

Tout ceci souligne un aspect crucial de la conception du travail infantile : pour tous les acteurs sociaux et institutionnels présentés, le travail des enfants se limite à celui des enfants des rues ou à ceux qui sont vraiment exploités. On ne tient pas compte de ceux qui travaillent dans les multiples micro-entreprises familiales de la région.

Les innombrables enfants qui travaillent au sein de l’environnement familial, et qui suivent une scolarité relativement normale ne sont pas considérés par la société comme des « enfants à problèmes ». Cette conception conduit à considérer que les enfants au travail sont un cas social marginal et elle constitue le principal obstacle à l’apparition de groupes organisés d’enfants défendant leurs droits.

Conclusions de la deuxième partie

Les caractéristiques socioéconomiques et socioculturelles de la région étudiée mettent en évidence le besoin de créer un système de formation adapté aux nécessités du système productif et des secteurs les plus défavorisés de la population. Les personnes issues du système de formation, quel que soit leur niveau ou le type de formation suivie, ont peu de perspectives ouvertes dans le monde du travail.

D’un côté abondent les personnes qualifiées dans des domaines déjà saturés et qui ne génèrent pas de nouveaux emplois; de l’autre, les travailleurs qualifiés manquent dans les secteurs de base de la production (ouvriers qualifiés, techniciens moyens, etc.), ces secteurs étant généralement alimentés par la main d’œuvre de la population défavorisée.

Chez les enfants des zones marginales, obligés à travailler pour des raisons culturelles et économiques, on remarque un taux d’abandon scolaire élevé, principalement entre le primaire et le secondaire. De plus, les connaissances reçues à l’école, limitées à des connaissances générales, ne les préparent pas à la vie active.

Ainsi, la production des biens et services de la région n’atteint pas les standards de qualités requis au niveau national et mondial, ce qui limite l’expansion du marché, provoque la progressive détérioration des conditions socioéconomiques locales, et conduit au développement excessif de systèmes de production informels.

La nécessité de corriger cette inadéquation entre l’offre et la demande de qualification est reconnue par les différents acteurs et institutions régionales qui recherchent le développement de la région et qui désirent aider les enfants qui sont contraint à travailler et/ou qui ont abandonné l’école.

Ceux-ci sont de l’avis très clair qu’il faut rapprocher le secteur productif du secteur éducatif, qui sont actuellement éloignés pour des raisons de tradition. Cependant, les quelques initiatives prises jusqu’ici ont été limitées par des facteurs socioculturels, socioéconomiques, socio-politiques, et surtout organisationnels.

Le système éducatif adopte des modèles venus de l’extérieur, qui ne répondent pas à la nécessité de formation des groupes sociaux minoritaires (non par le nombre de personnes mais par le degré de représentation dans les mécanismes décisionnels de la société). Ces groupes, bien qu’ils reconnaissent l’importance de la formation technique et professionnelle pour avoir plus de chances à l’heure de l’entrée sur le marché du travail, tiennent à suivre le modèle de formation générale traditionnel pour la scolarité obligatoire.

Ceci s’explique par un manque d’information et de ressources économiques, mais aussi parce que, d’une manière inconsciente, ils reproduisent les valeurs des classes dirigeantes de la société dans laquelle ils évoluent.

Quant à la participation des entreprises à la formation, elle ne fait pas partie des schémas sociaux et organisationnels de la région. Les quelques tentatives pour faire participer le secteur productif à la formation technique et professionnelle se limitent aux grandes entreprises, qui disparaissent de plus en plus.

Le potentiel que pourrait constituer les petites entreprises de la région, malgré leurs limitations économiques et organisationnelles, n’est pas pris en considération. On oublie en particulier que le comportement des grandes entreprises, fermées à tout type de collaboration, n’est pas du tout le même que celui des petites et moyennes, qui désirent évoluer et cherchent les moyens d’y parvenir, par exemple en essayant de valoriser la formation professionnelle de leurs employés, vue comme une manière de sortir de la crise.

Le manque de ressources économiques des entreprises n’est pas pris comme un prétexte pour rejeter la participation à des programmes de formation.

Une des grandes limites qui affecte la mise en place de schémas organisationnels menant à l’augmentation de la participation de la communauté et des groupements de base, dans l’élaboration de programmes éducatifs ou de programmes d’aide pour les enfants qui travaillent, est le manque total d’interaction entre les différents acteurs institutionnels et sociaux de la région.

Il n’y a pas d’initiative prise pour travailler de manière plus coordonnée, et il existe même une certaine méfiance des uns vis-à-vis des autres. De plus, il est notoire que ces agents, dans la plupart des cas, ne s’identifient pas aux programmes établis par le gouvernement et qu’ils sont censés appliquer, ceci en ce qui concerne l’éducation en général, ou la problématique de l’enfant contraint à travailler.

Pour ce qui est de la problématique de l’enfant, le manque d’une définition claire du concept « enfants au travail » aggrave la situation.

Ainsi, si l’on prend les mesures nécessaires pour venir à bout des principaux obstacles maintenant identifiés et expliqués, les bases pourraient être créées pour la mise en œuvre d’une action conjointe visant à offrir aux enfants travailleurs de la région de Trujillo une formation professionnelle sous forme d’apprentissage dual.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La formation professionnelle duale: alternative éducative
Université 🏫: Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education
Auteur·trice·s 🎓:
Dana Torres & Carmen Vulliet

Dana Torres & Carmen Vulliet
Année de soutenance 📅: Mémoire de licence - Novembre 2001
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