Le tourisme et le développement régional: stratégie de spécialisation

Tourisme et Développement Régional

Mémoire de fin d’études

Tourisme et Développement Régional

Tourisme et Développement Régional :

 adaptée aux spécificités des petites économies isolées.

Proposition d’une stratégie de spécialisation infra-régionale

REMERCIEMENTS

Introduction

Le tourisme est souvent l’activité économique principale des petites économies isolées et en particulier dans les milieux insulaires. Toutefois, dans la plupart des cas il ne suffit pas à donner à ces régions l’élan qui leur manque pour sortir d’un état de mal-développement.

Trop souvent concentrée dans le temps (saison estivale) et dans l’espace (littoral), l’activité touristique possède un impact nécessairement limité sur l’économie régionale. Plus fondamentalement, cette concentration spatio-temporelle se traduit par une faible diversification de l’offre touristique qui, dans un contexte concurrentiel, est un lourd handicap que les régions doivent surmonter pour réaliser leur développement.

On propose, dans cette recherche, une stratégie de développement touristique qui vise à étaler l’activité dans le temps et dans l’espace.

Elle se fonde sur une véritable coopération entre les décideurs locaux des sites à développer et repose sur une forte interaction avec le monde rural. On insistera sur ce dernier point comme sur les quelques principes de base à respecter pour s’octroyer l’adhésion des populations locales ; conditions absolument nécessaires à la durabilité de la stratégie.

On attachera une attention toute particulière, parmi les caractéristiques de la demande touristique, à l’importance des aménités environnementales incitant à la reconnaissance du travail d’entretien et de valorisation des espaces naturels par les exploitants agricoles (notons que cette reconnaissance est également l’une des exigences premières des populations locales dans leur ensemble).

L’analyse des diverses formes que prend aujourd’hui l’activité touristique nous amènera à remarquer que la stratégie doit prendre en considération les caractéristiques recherchées par le consommateur.

On démontrera alors sans trop de difficultés que chaque site a intérêt à se spécialiser dans la production (et/ou l’exploitation) des caractéristiques pour lesquelles il possède un avantage comparé (et à plus forte raison s’il dispose d’un avantage absolu ou lui conférant une situation de quasi-monopole).

Globalement, la gamme et la quantité totale de caractéristiques seront plus importantes que celles résultant de décisions individuelles des responsables locaux.

La modélisation de cette observation s’inscrit dans le cadre de la « nouvelle » théorie du consommateur (Lancaster, 1971), mais la fonction de production des caractéristiques est couplée avec le modèle ricardien (des avantages comparatifs), ce qui permet la prise en compte des quantités de travail nécessaires à la valorisation des caractéristiques liées à l’environnement.

Nous mettrons en évidence les multiples difficultés auxquelles se heurte la réalisation d’une telle politique de développement et chercherons à chaque fois un moyen d’y remédier. Enfin, nous testerons la faisabilité de la stratégie ainsi définie en s’essayant à l’appliquer sur un territoire donné.

Ce travail se décompose donc en deux parties puisqu’une analyse minutieuse de l’activité touristique (offre, demande et mécanismes) et des particularités de son exploitation en milieu isolé sera indispensable à l’établissement d’une stratégie prétendant les associer harmonieusement.

Ce n’est qu’après avoir convenablement cerné les points clefs soulevés par cette analyse préalable que l’on pourra envisager l’emploi de moyens adéquats susceptibles d’adapter l’exploitation de l’activité touristique à l’environnement naturel, social, culturel, spécifique des milieux insulaires et plus généralement des petites économies isolées.

Nous présentons ci-après le détail et le déroulement de ces deux phases de notre travail.

Sommaire

Chapitre I : Du tourisme en général et de ses particularités.
Section 1 : L’activité « Tourisme ».
3. Effets des particularités du produit touristique.
Chapitre II : Développement touristique.
Section 2 : Des possibilités de développement.
1. Un secteur qui évolue.
Section 3 : Eléments d’économie régionale.
1. La théorie de la base.
Chapitre III : La spécialisation : une forme de coopération.
Section 3 : Analyse du comportement des « décideurs ».
1. Prise de décision.
Chapitre IV : Méthodes d’application de la stratégie.
5. Prolongements de l’analyse.
PREMIERE PARTIE : TOURISME ET DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I : Du tourisme en général et de ses particularités
Section 1 : L’activité « Tourisme »
1. Historique.
1.1. Les premiers signes.
1.2. Du XVI ème au XVIII ème siècle.
1.3. 1800-1950.
1.4 L’explosion contemporaine.
2. La diversification des formes de tourisme.
2.1. Le tourisme balnéaire et nautique
2.2. La montagne.
2.3. Le tourisme rural.
2.4. Le tourisme ludique.
2.5. Le tourisme culturel.
2.6. Tourisme scientifique et technique.
2.7. Tourisme d’affaires.
2.8. Tourisme sportif.
2.9. Tourisme de santé.
Section 2 : Les propriétés du tourisme.
1. Quelques principes de base de l’économie du tourisme.
1.1. Les activités marchandes de l’industrie touristiques.
1.2. Les agrégats touristiques.
1.3. Le multiplicateur touristique.
2. Le « produit touristique » : bien ou service ?
2.1. La non stockabilité.
2.2. Simultanéité entre production et consommation.
2.3. Immatérialité.
3. Effets des particularités du produits touristique.
3.1. Formation des prix.
3.2. Concurrence.
Section 3 : Les acteurs et leurs rôles.
1. Les acteurs du tourisme.
1.1. Au niveau régional.
1.2. Le tourisme au Conseil général.
1.3. Les acteurs locaux.
2. Répartition des rôles.
2.1. Un mode de régulation territoriale.
2.2. Un désengagement de l’Etat.
2.3. La montée en puissance des communautés Européennes.
2.4. L’affirmation des collectivités locales.
CHAPITRE II : Développement touristique.
Section 1 : Particularités des petites économies insulaires.
1. L’isolement géographique.
1.1. Le transport.
1.2. Les économies d’échelle.
1.3. Effets indirectement induits par l’isolement géographique.
2. Importance de la diversification et autres spécificités.
2.1. Diversification.
2.2. Autres spécificités.
3. Les atouts des petites économies insulaires.
3.1. Les ressources naturelles.
3.2. Le patrimoine historique, artistique et culturel.
3.3. Transformer les atouts en avantages.
Section 2 : Des possibilités de développement.1. Un secteur qui évolue.
1.1. Des facteurs externes.
1.2. Facteurs internes d’évolution du secteur tourisme.
1.3. Des innovations.
2. Maximiser sous contraintes.
2.1. Contraintes économiques.
2.2. Contraintes sociales, environnementales.
Section 3 : Eléments d’économie régionale.1. La théorie de la base.
2. Le développement endogène.
2.1. Principe et origine.
2.2. Composantes.
3. Le développement identitaire.
3.1. Des fondements « endogènes ».
3.2. Tourisme identitaire.
4. La coopération régionale.
4.1. La coopération locale.
4.2. La coopération régionale « étendue ».
4.3. Prolongements de la coopération inter-îles.
SECONDE PARTIE : DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DURABLE
CHAPITRE III : La spécialisation : Une forme de coopération.
Section 1 : Principes d’économie internationale.
1. Les différents courants.
2. Les apports de Ricardo.
2.1. Adam Smith et l’avantage absolu.
2.2. David Ricardo, les avantages comparatifs.
2.3. Coûts comparatifs et tourisme international.
3. Rôle de la demande dans l’échange international.
3.1. Analyse de la répartition des gains entre les pays.
3.2. La demande, déterminant essentiel du tourisme international.
4. La théorie des dotations factorielles.
4.1. Le modèle heckscher-Ohlin.
4.2. Dotations factorielles et tourisme.
Section 2 : La spécialisation micro-régionale.
1. La théorie des « flux comparatifs ».
1.1. Quelques définitions.
1.2. Les hypothèses.
1.3. Le modèle des Flux relatif.
2. Extensions de la théorie.
2.1. Origine du gain.
2.2. Des intérêts multiples.
3. Comportements du consommateur.
3.1. Une nouvelle approche de la théorie du consommateur.
3.2. Les choix efficients.
3.3. Choix d’un produit final.
3.4. Une conséquence particulière.
Section 3 : Analyse du comportement des « décideurs ».1. Prise de décision.
1.1. Eléments de la théorie des jeux.
1.2. Premier jeu.
1.3. Second jeu.
2. Sortir du dilemme.
2.1. Imposer une stratégie.
2.2. La crainte de représailles.
3. Méthodes d’incitation à la spécialisation.
3.1. Mesures à caractère obligatoire de protection et d’aménagement.
3.2. Interventions extérieures au jeu.
3.3. Les contrats.
3.4. Les contrats de station.
CHAPITRE IV : Méthodes d’application de la stratégie.
Section 1. Evaluation des caractéristiques d’une zone.
1. Méthodes d’évaluation hétérodoxes.
1.1. Les méthodes non économiques.
1.2. Méthodes d’évaluation en économie.
2. L’analyse multicritère.
2.1. Les concepts de base de l’AMD.
3. Méthodes de synthèse d’opinions d’experts.
3.1. L’approche ensembliste traditionnelle.
3.2. Evaluation de notions floues par le « flou ».
Section 2. Evaluation de la sensibilité d’un territoire.
1. Présentation générale du problème d’évaluation.
1.1. Objectif.
1.2. Les propriétés de l’échelle d’évaluation.
1.3. L’information à traiter.
2. Le modèle satisfaction-regret.
2.1. Objectif, définitions préalables.
2.2. Procédure de synthèse :
3. La démarche évaluative menée sur le terrain.
3.1. Caractérisation de la sous-microrégion de référence (objet idéal).
3.2. Application du modèle aux évaluations attribuées par les experts.
3.3. Application du modèle à l’harmonisation finale des évaluations.
4. Résultats.
4.1. Le nouveau découpage du cadre de référence.
4.2. Analyse des résultats.
4.3. Exploitation des résultats.
5. Prolongements de l’analyse
5.1. Avertissements.
5.2. Première phase.
5.3. L’analyse.
5.4. Seconde phase.
1). Estimation des exportations régionales : le quotient de localisation.
2). Théorie des avantages absolus et comparatifs de Smith et Ricardo.
3). Fixation des prix des biens échangés.
4). Les hypothèses du modèle des dotations factorielles.
5). Le dilemme du prisonnier.
6). Le choix du découpage.
Conclusion

Première partie

Tourisme et développement (en milieu insulaire)

Cette première partie se divise logiquement en deux chapitres (conformément à ce que nous avancions plus haut). Puisque l’on s’intéresse au développement touristique en milieu insulaire, la stratégie devra permettre l’adaptation des particularités de l’activité touristique aux spécificités des petites économies isolées.

Aussi :

Le chapitre premier traitera « Du tourisme en général et de ses particularités ». Il s’agira ici de présenter dans un premier temps (après un bref historique de l’évolution du tourisme) les diverses formes que revêt aujourd’hui l’activité touristique, nous analyserons ensuite les mécanismes spécifiques de ce que l’on appelle de plus en plus couramment « l’économie du tourisme », nous terminerons sur la répartition des rôles, la détermination des responsabilités respectives des différents acteurs en matière de développement et d’exploitation de l’activité.

_ La première section fera ressortir l’évolution fulgurante et la pluralité des produits constituant le secteur tourisme. On comprendra comment ses éléments ont conduit les pays du monde entier à intégrer et souvent à décerner une place d’honneur à cette activité dans leur économie.

Les revenus engendrés par l’activité touristique constituent même aujourd’hui la principale ressource de certains pays ; c’est le cas notamment des petites économies insulaires.

Cependant, cette activité reste très spécifique, et si quelques études cherchent à l’assimiler à une industrie comme une autre, d’autres s’efforcent de montrer le contraire. Quoi qu’il en soit, on parle aujourd’hui d’économie du tourisme, mais aussi de mécanismes qui lui sont propres.

_ Ce sont ces mécanismes que l’on exposera dans une deuxième section.

Nous présenterons les notions de base de l’activité telles que le multiplicateur touristique décrit notamment par Durant, Gouirand et Spindler (1994) ou les agrégats. Nous attacherons une attention toute particulière à la formation d’un produit touristique ; nous verrons en effet que plusieurs éléments constituent un produit.

Cette réflexion aura son importance par la suite car elle nous conduira par exemple à agir sur les différents éléments d’un même produit pour l’adapter aux variations d’humeur de la demande, et le rendre ainsi plus performant.

_ La nécessité de bien connaître les acteurs du tourisme, exploitants, responsables et décideurs sera démontrée dans une troisième section.

Cela nous permettra, par exemple, de savoir à quel niveau il faut agir pour modeler l’activité à l’environnement. On notera ainsi que dans ce domaine le pouvoir est de plus en plus délégué au niveau le plus proche du « terrain », à savoir aux collectivités locales.

On aura évidemment, dans ce premier chapitre, mis l’accent sur les multiples éléments qui devront orienter notre stratégie de développement pour la rendre efficiente.

Le pouvoir décisionnel de plus en plus délégué au niveau local, les divers éléments entrant dans la constitution d’un produit touristique, l’immense pluralité de ces produits et la perpétuelle évolution (et modification) des exigences de la demande auront une influence capitale sur les méthodes de développement à envisager.

La maîtrise de l’activité que l’on souhaite exploiter ne suffit pas forcément à la rendre « optimale » sur le terrain. D’autres considérations, des « externalités » à l’activité proprement dite vont engendrer des effets tant positifs que négatifs sur les performances escomptées.

Cela n’a jamais été aussi vrai que dans l’activité touristique. La mise en oeuvre d’une politique de développement touristique ne saurait être envisagée sans l’adhésion des populations locales, c’est l’une de ces externalités qu’il est nécessaire d’étudier et d’intégrer dans la construction de la politique en question.

Dans le second chapitre intitulé « Développement touristique en milieu insulaire », de nombreux autres facteurs relatifs aux spécificités des milieux insulaires font l’objet d’une étude détaillée. Il est impératif de connaître le milieu sur lequel on travaille, à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un espace aussi particulier.

Dans le cas de petites économies isolées, éloignement et isolement impliquent des effets sur l’économie que ne connaissent pas les grands pays. Sur de tels territoires, ce serait commettre une grossière erreur que de vouloir calquer un développement touristique sur les principes courants révélés par la théorie économique classique. On pourra néanmoins s’en inspirer et insérer certains éléments de ces notions reconnues pour construire une stratégie « personnalisée ».

_ La première étape passe donc par une bonne connaissance des particularités du terrain.

Nous verrons dans une première section ce qu’isolement et éloignement impliquent pour une économie. Mais nous montrerons également que cela n’engendre pas que des difficultés. Il est effectivement important de connaître les avantages que l’on peut tirer d’une telle situation pour, le moment venu, savoir les mettre plus en valeur encore, en les intégrant judicieusement dans les décisions d’orientation de l’organisation planifiée.

_ C’est dans la seconde section que l’on va répertorier toutes les « externalités » directement liées au secteur tourisme.

Qu’il s’agisse de son évolution permanente ou des contraintes économiques, sociales et environnementales, ces phénomènes inhérents à l’activité tourisme valables empiriquement (et relevés dans le premier chapitre), n’auront cependant pas les mêmes effets selon leur espace d’application.

Il sera important non seulement de les connaître mais aussi d’anticiper leurs conséquences probables en milieu isolé afin de se préparer à une meilleure gestion possible de ces phénomènes.

Quelques règles et contraintes (économiques, sociales et environnementales) à respecter doivent faire l’objet d’une étude approfondie si l’on ne veut pas risquer d’être pris au dépourvu devant des erreurs de jugement qu’il serait difficile de corriger après coup. L’analyse de « ce qu’il faudra faire sachant cela » est une étape obligée à toute édification d’une politique de développement.

_ Cette orientation finalement choisie devra, bien sûr, s’inspirer également des théories « classiques » traitées par les sciences économiques.

Nous verrons que, selon notre idée de départ, les principaux fondements sur lesquels on souhaite s’appuyer aboutiront à d’autant de formes de développements. Ce sont en fait ces fondements qui donneront son originalité à l’organisation de l’économie qui prendra racine.

Les apports des sciences économiques en matière de développement sont vastes et multiples, la plupart du temps, ces théories ont pour objectif de pallier une difficulté ou les conséquences d’un phénomène particulier engendré tantôt directement par le marché de l’offre et de la demande, tantôt par une volonté précise de mettre en place une stratégie politique budgétaire, d’échanges internationaux, sociale, ou autre.

Ainsi, de nombreux économistes se sont penchés sur certains aspects propres aux économies insulaires, au développement touristique, ou encore aux échanges et autres formes de coopération.

Ce sont quelques unes de ces théories économiques élaborées à des fins spécifiques que nous présenterons afin d’y puiser les éléments et principes susceptibles d’apporter des solutions aux problèmes mis en évidence précédemment, et qui naissent, pour une part, des spécificités qui accompagnent la mise en oeuvre d’une stratégie de développement touristique insulaire.

Seconde partie

Développement touristique durable

La nécessité pour un petit pays de s’ouvrir autant que faire se peut sur ses voisins, ne serait-ce que pour élargir son marché et bénéficier ainsi d’une plus forte économie d’échelle, semble incontournable, sous peine d’aboutir rapidement à un état de développement stationnaire.

Les éléments développés dans notre première partie montrent que les avantages non négligeables en terme de ressources naturelles, culturelles et environnementales dont disposent souvent les régions insulaires viennent encourager cette logique d’ouverture en la rendant réalisable, notamment par le biais du tourisme.

Partagées entre le besoin d’exporter ces richesses pour aller de l’avant et le désir de les protéger pour sauvegarder leur identité, ces petites économies isolées devront trouver un compromis entre ces deux principes que la théorie économique semble mettre en opposition, au vu des quelques éléments d’économie régionale exposés précédemment (théorie de la base, développement endogène).

Les principes du développement identitaire et des diverses formes de coopération, laissent entrevoir de réelles possibilités d’ouverture sur le marché international. C’est une combinaison de ces différentes théories que nous chercherons à mettre au point tout au long de notre seconde partie.

La stratégie à proposer dans ces milieux spécifiques ne peut être, elle aussi, que spécifique. Elle devra à la fois être adaptée aux besoins en devises étrangères, dont nous parlions plus haut, et au maintien d’une certaine « intégrité régionale » ; ce que l’on pourrait traduire grossièrement par : augmenter le niveau de vie sans toucher au mode de vie des résidents.

Notre recherche s’effectuera en deux temps (deux chapitres). Il faudra d’abord trouver une stratégie susceptible de répondre à nos attentes (celles des petites économies isolées) en nous appuyant sur des phénomènes et théories économiques reconnus, avant de nous assurer de sa possible mise en oeuvre « sur le terrain ».

Le troisième chapitre « La spécialisation : forme de coopération » nous conduira donc dans un premier temps à nous intéresser à certains éléments d’économie internationale qui viendront renforcer la structure des idées que l’on se fait déjà de la stratégie à mettre en place.

Il sera ensuite nécessaire d’étudier les répercussions de la politique choisie d’une part sur la demande et, d’autre part sur l’offre. Le système d’exploitation mis en place devra être acceptable et accepté par le consommateur et les décideurs locaux. Cette étude du « contentement externe » et de « l’adhésion interne » donnera lieu à une analyse méticuleuse de l’offre et de la demande issues du style de développement choisi.

Aussi :

  •  Nous exposerons dans une première section certains principes connus en économie internationale.

Nous insisterons en particulier sur la notion de spécialisation puisque la stratégie que l’on envisage désormais repose sur une forme de coopération régionale par la spécialisation. Chaque site devant exploiter en priorité les caractéristiques lui conférant un avantage comparatif sur son voisin.

  •  Les fondements de la stratégie à mettre en oeuvre étant alors établis, nous nous attacherons dans une seconde section à démontrer qu’elle répond, comme prévu à la fois aux particularités de l’activité touristique et aux spécificités des milieux insulaires.

Cela en mettant plus en évidences les intérêts financiers mais aussi les avantages qu’une zone ainsi traitée pourrait en tirer en termes de protection de l’environnement et plus généralement de mise en valeur de ces ressources naturelles.

  •  Enfin, nous verrons qu’une telle organisation du développement touristique (fondée sur la spécialisation par zone), particulièrement adaptée à la demande (nous le montrerons), sera dans le même temps très intéressante pour les décideurs, responsables et exploitants en général, sous réserve bien sûr que ces fondements soient respectés.

Une analyse relativement poussée du comportement des décideurs (à partir de certains éléments empruntés à la théorie des jeux) devra cependant être menée. Celle-ci sera effectivement nécessaire à la mise au point de certains outils qui pourront favoriser la coopération (par la spécialisation) de ces décideurs.

Dans un quatrième et dernier chapitre : « Méthodes d’application de la stratégie », nous vérifierons la réelle possibilité d’appliquer cette stratégie « sur le terrain ». Le passage de la théorie à la pratique est en effet trop souvent éludé dans les études réalisées, en économie comme dans de nombreux autres domaines.

Le « modèle » de développement proposé ici tenant compte des nombreux facteurs soulevés dans la première partie de notre travail, rend son application délicate ou du moins implique un raisonnement méthodique se déroulant par étapes successives jusqu’à une décision finale que nous espérons optimale.

Nous mettrons donc un soin particulier à faciliter cette éventuelle application de la « théorie » en fournissant des éléments, en grande partie issus des sciences économiques, pouvant faciliter cette entreprise.

La stratégie étant fondée sur l’exploitation (mesurée) des richesses naturelles d’une zone devant l’amener à se spécialiser, la première étape de l’organisation envisagée consistera en l’évaluation de chacune des zones concernées. Or, le travail d’évaluation n’est pas des plus simples à réaliser.

Il nous faudra dans ce dernier chapitre proposer une méthode d’évaluation des zones qui, une fois effectuée, permettra d’orienter les zones vers l’exploitation du produit touristique (ou non) correspondant à ces richesses naturelles (conformément à la logique suivie dans cette recherche).

  •  Aussi, une première section fournira un inventaire relativement critique de plusieurs méthodes d’évaluation issues de courants écologiques ou de l’économie classique, qu’elles soient anciennes ou plus récentes comme l’analyse multicritère.

Nous prendrons en considération les atouts et inconvénients de ces multiples méthodes et procédures d’évaluation afin d’établir dans une dernière section qui viendra clore notre travail, une méthode propre à nos besoins, c’est à dire suffisamment fiable et, surtout, facile à mettre en oeuvre.

  •  C’est dans la seconde et dernière section que nous formaliserons notre méthode en évaluant (sous forme d’exemple) « la sensibilité » des zones d’un même territoire.

L’évaluation ainsi effectuée nous permettra alors de poursuivre notre exemple en proposant des orientations de développement adaptées aux différents degrés de sensibilité déterminés pour chacune des zones traitées.

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