Pionniers de l'Internet local – 1ers réseaux nationaux

III. Réseaux nationaux de City Guide : de l’euphorie à la rationalisation – 3ème PARTIE :

III.1 Emergence des 1ers réseaux nationaux

III.1.a Les pionniers de l’Internet local

Un concept venu d’outre Atlantique

Le concept de city-guide naît sur Internet aux Etats-Unis au milieu des années 90. L’un de ces pionniers, Citysearch (1) est aujourd’hui devenu l’acteur le plus important sur le marché. Le concept du City-guide est de proposer aux internautes d’une ou de plusieurs villes un guide pratique comprenant un agenda de la vie culturelle ainsi qu’un service du type « bons plans » où figurent une sélection d’adresses de restaurants, hôtels, musées, etc… Le modèle de revenus des premiers City-guide était basé sur la conception de mini sites pour des annonceurs locaux mais ce fonctionnement s’est vite avéré coûteux et pas forcément rentable. En effet ces sites vendus pour une somme modique demandaient une attention particulière et une remise à jour quotidienne des rubriques agenda. Après quelques années difficiles et une remise en question de son business model, Citysearch a survécu. Grâce à une série de fusions-acquisitions, notamment avec Ticketsmaster.com en 1998 ainsi qu’au rachat de la plupart des city-guide de Microsoft’s Sidewalk en 1999, le réseau s’est développé considérablement. Charles Conn, le président de Citysearch, a l’intention d’atteindre le seuil de rentabilité d’ici fin 2001. (2)

(1) www.citysearch.com (2) Interview de Charles Conn, dans le « Angeles Business Journal », 4 mars 2000

La plupart des city-guide américains ont un business model fondé sur le B2C, c’est-à-dire des services de l’entreprise vers le consommateur : « Nous pensons que les affaires qui combinent et intègrent contenu, commerce et quelques notions de communauté sont les seules, vraisemblablement, qui réussiront », affirme le président de Citysearch. Cependant, en 1998, sa société avait perdu 121 millions de dollars. Un tel résultat n’a pas atteint la confiance du groupe qui a poursuivi sa politique d’expansion, les déficits étant alors monnaie courante dans le milieu des start-up. En 1999, Citysearch ouvre sur vingt nouvelles villes et double son réseau sur le territoire américain, la société possède aujourd’hui 128 City-guide dans le monde. La conception des city-guide a beaucoup évolué depuis 1995, la tendance générale est à l’heure actuelle de proposer aux internautes un bouquet de services de proximité le plus complet possible, une sorte de « bible » quotidienne pour la vie urbaine. Face à l’engouement suscité par les grands portails, tel Yahoo !, les sites locaux ont tenté de se faire une place. STLToday.com à Saint-Louis a par exemple modifié son contenu en fonction de cette concurrence : « Pour être le premier portail de Saint Louis, nous devions changer : il ne fallait pas que donner des informations d’une seule source, mais offrir aux consommateurs une large gamme de services et d’informations provenant de multiples points de vue et de partenaires », explique Colette Hogan, directrice générale de SLTtoday.com. (3) Ce city guide s’est inspiré de différentes expériences : Boston.com, The Real Cities Sites, AOL’s Digital Cities et Citysearch pour créer un nouveau genre de portail. SLTtoday.com possède désormais vingt-quatre fournisseurs différents de contenu, de Reuter à Sports Stats Online, alimentant en informations les différentes sections (business, sport, loisirs, quartiers, emploi, automobile et immobilier) du City-guide. « Avec notre nouvelle charte graphique, nous nous sommes focalisés sur la vitesse et le côté pratique – l’utilité de choisir un restaurant ou un film, de savoir quels sont les artistes qui présentent un spectacle », précise Colette Hogan.

(3) J.D. Lesica, « Gleaming Portal, Pauper News Site », Online Journalism Review (www.ojr.org), 22 mars 2001

Les différents city-guides (Citysearch, Cox Interactive Media, Digital City, MSN Sidewalk, Yahoo! Get Local ou Zip2 pour les principaux) ont malgré leurs différentes stratégies une même cible : offrir le maximum de services et d’informations aux habitants d’une ville ou au touriste de passage considérés comme des lecteurs-consommateurs. Cette perspective commerciale est bien éloignée de la mission d’un journal local, informer de manière objective le lecteur, car pour les City-guide, le modèle marketing se confond subrepticement avec le modèle éditorial. L’absence de politique éditoriale devient flagrante quand l’information est présentée comme une agrégation de contenu en partenariat avec différents prestataires tandis que les City-guide qui ont choisi de produire leur propre contenu arrivent à préserver une plus grande cohérence éditoriale. Après une croissance rapide, plusieurs réseaux américains ont connu une situation économique précaire Ce rapide tour d’horizon américain constitue un point de repère utile pour comprendre la notion de City-guide et ses différents aspects : pratiques, informatifs et communautaires. La référence aux Etats-Unis nous permettra de comparer les différentes implantations du réseau de City-guide en France. L’apparition d’un réseau de city-guide en France date du printemps 1998. Le site Lyonnais Cybergone sera à l’origine du réseau WebCity tandis qu’au printemps 1999, ViaNice ouvre un portail niçois puis le réseau ViaCité.

Webcity, pionnier français du city-guide

En 1998, Alexandre Dreyfus, un jeune lyonnais féru d’informatique et autodidacte de l’Internet lance un site de proximité sur la ville de Lyon : cybergone.com. Ce site de proximité propose aux internautes un guide sur Lyon et sa région, comprenant des fiches pratiques sur les lieux culturels, sportifs et de loisirs, des petites annonces et des articles écrits par des « rédacteurs maison ». La ligne éditoriale se veut plus pratique qu’informative. Les cyber-journalistes de cybergone sont en majorité des « stagiaires permanents » plutôt que des professionnels ayant une carte de presse. L’information est en grande partie recopiée sur les grands quotidiens papier régionaux. (4) Cependant, malgré ses défauts de jeunesse et un manque de budget initial, Cybergone se développe assez rapidement dès sa première année d’existence, attirant un nombre croissant d’internautes lyonnais. La formule est dupliquée sur Lille et Marseille.

(4) Vu sur l’émission de M6 « Capital » de septembre 1999

Alexandre Dreyfus souhaite défier sur leur terrain les deux opérateurs de télécommunication présents sur le secteur de l’Internet de proximité dans la ville de Lyon : France Télécom associé à la presse quotidienne régionale avec Toutenville.com et AOL-Cegetel possédant le site Digital Lyon-Alpes. Cybergone et consorts deviennent le réseau Webcity.fr. La pugnacité et les relations du créateur de WebCity lui permettront de trouver les fonds nécessaires au développement de son réseau. En septembre 1999, la société Webcity lève 12 millions de francs auprès d’investisseurs privés dont Dassault Développement afin de reproduire son concept sur les plus grandes villes française le plus rapidement possible. Avec ses 12 millions en réserve, la société Webcity communique massivement sur les médias français bien implantés auprès d’un public jeune et citadin. En janvier 2000, WebCity rachète pour 150.000 dollars (954.000 francs), le nom « Webcity.com » détenu par un cyber-café aux Etats-Unis (5). Cette acquisition coûteuse est la clé de l’expansion internationale du réseau. Le « média-portail » WebCity souhaite en effet devenir leader de l’Internet de proximité à un niveau « pan-européen » (terme en vogue durant l’année 2000). Les premières ouvertures ont lieu à la fin du premier trimestre en Suisse et en Belgique, la start-up prévoit également une implantation en Espagne et en Italie. En France, Webcity programme la mise en ligne de trente sites dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants.

(5) Journal du Net: www.journaldunet.com/0001/000127 brefrance.shtml , 27 janvier 2000

Après avoir dépensé tout son pactole, avec notamment un budget publicitaire s’élevant à 8 millions de francs, Webcity se trouve en manque de liquidité et doit absolument boucler un second tour de table. En octobre 2000, Webcity procède à une augmentation de capital réservée, le groupe Carrefour entre dans le capital la société anonyme à hauteur de 20%. Cette augmentation de capital est alors indispensable à la poursuite du plan de développement de WebCity en Europe.

Webcity aujourd’hui

Sans groupe de presse derrière lui mais fort d’être devenu l’un des poulains Internet du groupe Carrefour, la position de pionnier ne suffit plus aux investisseurs de WebCity. La diversification des services de la marque pourrait être une solution, WebCity a racheté le concept et la base clientèle de Canalfood, un site de restauration à domicile mis en liquidation. Le 13 juillet 2001 Webcity rachète également son concurrent Newsmag.fr, ex Webstub.com. « Ce rachat permet de consolider notre base d’abonnés et de profiter du trafic de Newsmag, qui était de 44.000 visiteurs uniques par mois », explique Alexandre Dreyfus. Ces propos témoignent du manque d’audience de WebCity face à la concurrence des sites portails nationaux pour lesquels 44.000 visiteurs supplémentaires représenteraient « une goutte d’eau ». WebCity souffre également d’un manque d’identité communautaire local, de nombreux services étant gérés sur le plan national et dupliqués sur les 37 villes du réseau. Enfin, l’alimentation du contenu éditorial est assurée par un partenariat avec l’Agence France Presse et le recours occasionnel à des pigistes, un renouvellement pauvre en comparaison de celui des quotidiens régionaux.

III.1.b Les réseaux nationaux

Il est difficile de dresser un panorama complet des city guides car la multitude d’initiatives nationales, régionales ou locales brouille les cartes. Toutefois, on dénombre actuellement plusieurs grands réseaux sur le plan national ou européen en cours de constitution. C’est durant l’année 2000 que se développe la majorité des grands réseaux nationaux d’information locale sur Internet. Ces derniers sont en majorité financés par des grands groupe de presse, de l’audiovisuel ou de l’industrie. Pourtant, les estimations ont été revues à la baisse et la perspective d’un retour sur investissement s’éloigne. Cette absence de rentabilité des City-guide confère aux différents coups de bluff et retournements de situation une allure de partie d’échec entre géants de la communication déjà en concurrence sur les autres médias.

– France Télécom avec « Tout en ville » et « voilà régions »

En 1998, « Tout en ville » est un des premiers réseaux français sur le net proposant des services de proximité. Fonctionnant en arborescence avec un portail national, Tout en ville ne s’apparente pas à un city-guide. En revanche, ce sous site de Voilà est en concurrence directe avec les réseaux de services de proximité. L’annuaire des sites locaux de Tout en ville reprend la base de Voilà, les sites sont agrémentés de quelques articles en partenariat avec la presse locale : Le progrès à Lyon ou la Dépêche du Midi à Toulouse. En 2001 France Télécom reprend son développement de Voilà-régions. Le seul site en ligne pour l’instant concerne la ville de Lyon (6). Une information locale sommaire y est diffusée en partenariat avec « M Lyon ». Lyon.Voilà dispose d’un espace thématique avec plusieurs rubriques en partenariat locaux, emploi, produits régionaux, sports, jeunes, économie… ainsi que la météo avec Météo consult. D’autres rubriques propose les services de Voilà national, tels les annuaires, le chat ou les pages persos. Voilà-régions a déjà ouvert dans 14 autres sur un modèle allégé. A St.-Etienne la version « light » de Voilà-régions diffuse de l’information en partenariat avec Le progrès, avec La Provence pour Marseille, avec Le Parisien pour Paris, avec La Voix du Nord pour Lille et avec la Sud Ouest pour Bordeaux. Les autres villes Montpellier, Nantes, Perpignan, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Tours ne bénéficient pas d’informations locales, mais de quelques notes rédactionnelles suggérant la visite de sites Internet régionaux.

(6) Site Internet : lyon.voila.fr

Compte tenu de son implantation auprès des Internautes et de ses moyens financiers, Wanadoo étant le premier fournisseur d’accès en France, France Télécom est un acteur de l’Internet de proximité redouté par les réseaux déjà en place. Cependant, le leader historique de la communication en France semble pour l’instant se contenter de ses acquis et attendre que le marché soit plus juteux. Les sites de Voilà-régions font ainsi figure d’occupation symbolique du marché et de phase expérimentale.

– M6net

Présent sur 15 villes en France, l’implantation des sites locaux de M6 ont été revu à la baisse depuis leur mise en ligne. Le seul service d’actualité en ligne est la retransmission du décrochage local « Le 6 minutes » en vidéo, sans archivage au delà de 6 jours. Le réseau M6-Villes propose également un agenda des loisirs et des jeux ou quizz identiques sur chaque villes. Les services pratiques sont proposés en en co-branding : emploi, billetterie, météo, petites annonces, achat groupés etc… L’espace communauté et l’espace shopping ne sont pas encore en ligne. Le projet de M6 était pourtant assez ambitieux lors de son lancement : implanter une équipe multimédia indépendante dans chaque ville du réseau, équipe qui devait travailler en collaboration étroitement avec les équipes locales. Très récemment et dans un souci d’économie d’échelle, les responsables du réseau M6Ville ont opté pour un rapatriement des compétences sur Paris, quitte à se séparer de collaborateurs fraîchement recrutés en province.

– Webstub – Newsmag

Webstub, dont la première version a été lancée en Alsace en novembre 1998 avec la dénomination « news magazine », une première en France en référence aux magazines papier tels Le Nouvel Obs ou L’Express. Ce réseau à dominante culturelle propose des articles articulés autour de 9 rubriques : L’actu, Business, Weblife, Cultures, Humeurs, A la une, Gourmand, Shopping, WebstubTV. Chacune étant renouvelée environ une fois par semaine à l’exception de Webstub TV n’ayant diffusé qu’une dizaine de reportages sur l’ensemble de la France. Une équipe de rédaction était présente dans chaque région, composée en général d’une ou deux personnes. Chaque site possédait également son annuaire de sites régionaux : « fissa fissa ». Le réseau Webstub a été financé par le groupe Networkcouncil SA, ainsi qu’un panel d’actionnaires tels les banques J.P. Morgan, Aurel Leven, la Financière Mozart et le Crédit Lyonnais. Le 13 juillet 2001 Newsmag/Webstub est racheté par Webcity qui souhaite ainsi bénéficier d’un apport d’audience.

– BestOfCity avec NRJ

Comme ses concurrents, Bestofcity a commencé par la couverture d’une seule ville, Marseille avec Bestofmarseille.com créé en 1999. Le réseau c’est développé très inégalement dans différentes villes du sud comme Avignon, Toulouse ou Nice avec un contenu éditorial succinct. Des fiches pratiques y décrivent les bons plans, l’internaute peut participer à des jeux et consulter un agenda culturel peu fourni. Le réseau est entièrement géré depuis Marseille sans équipe rédactionnelle locale. Le réseau BestofCity est racheté en octobre 2000 et devient une filiale à 80% du groupe NRJ. NRJ désire développer sa politique locale d’implantation, autant sur le terrain avec ses stations locales FM que sur Internet. Outre la diffusion de ses programmes en ligne, NRJ qui dispose de régies publicitaires locales performantes souhaite développer un service d’informations locales. Le groupe avait déjà mis en place un réseau, baptisé NRJ Net City, destiné à fédérer les contenus locaux, bons plans et infos-campus sur une douzaine de villes qui disposent d’une forte population étudiante telles Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille, Toulouse ou Nantes. La régie publicitaire NRJ Networks ne réalise cependant pas les objectifs prévus, selon son directeur Marc Zenou, les prévisions concernant le chiffre d’affaires seront considérablement revues à la baisse. Après six mois d’exploitation, BestOfCity a réalisé un chiffre d’affaires de 2 millions de francs net alors que les dirigeants du groupe NRJ avaient parié sur un résultat de 20 millions de francs dès la première année.

– CityVox

Cityvox se positionne comme un produit européen destiné avant tout aux touristes plutôt qu’aux résidents des villes dans lesquelles il s’implante. Son contenu se divise en deux catégories : une banque de données référençant restaurants, bars, hôtels, boutiques etc… et un agenda des spectacles et manifestations locales. La spécificité du réseau, comme semble le suggérer son nom, est de laisser le rédactionnel au soin des internautes. Les critiques ou éloges de restaurants, films, musées présentes sur les sites de CityVox constituent donc autant de contributions des internautes. Ce parti pris participatif ainsi que le fonctionnement communautaire automatisé diminue naturellement les coûts de fabrication du contenu. Le réseau fut lancé simultanément dans plusieurs grandes villes européennes (dont Paris, Londres, Berlin, Madrid, Rome et Milan) afin de disposer de l’audience potentielle la plus large possible. Le modèle de revenus de Cityvox n’est pas uniquement basé sur la publicité en ligne, celle-ci ne représente en effet que 20 à 30% de ses recettes avec les services de billetterie et de location de voitures ou de chambres d’hôtel. 70% du chiffre d’affaire de CityVox est assuré par des prestations d’hébergement et de création de mini-sites pour les commerçants locaux ainsi que par la revente de son contenu. Pour un client souhaitant bénéficier d’un lisibilité sur le réseau, le tarif est d’environ 2 500 francs pour la conception du site puis de 300 francs par mois pour figurer dans une catégorie du guide. Cityvox multiplie des contrats de revente de contenus locaux avec de grands groupes, ce qui leur permet d’enrichir leur bases de données locales. L’un des premiers clients de CityVox fut le portail Lycos (dont la plate-forme locale est aujourd’hui abandonnée), suivirent la SNCF, iBazar.fr, AuFéminin.com. Cityvox travaille activement à l’intégration de ses flux sur les sites Wap puis Web de l’opérateur Orange. Aujourd’hui le réseau couvre cinquante villes dans 9 pays d’Europe. Financé à ses débuts par des investisseurs privés (dont les deux anciens patrons de start-up Internet, Gilles Ghesquière pour Nomade et Fabrice Grinda pour le site de vente aux enchères : Aucland), Cityvox a bénéficié d’investissements s’élevant à 65 millions de francs en trois tours de table (dont 15 MF en mars 2001, juste avant la déroute de la nouvelle économie). L’objectif de CityVox est d’arriver à un seuil de rentabilité en fin d’année, un challenge réalisable selon son PDG Bertrand Bigay. Pourtant Cityvox doit également réduire ses frais de fonctionnement et centraliser la gestion des contenus. Après la fermeture des rédactions européennes, Cityvox vient de fermer trois bureaux en France (Bordeaux, Toulouse et Lille) et développe un système de « correspondants locaux ». Lire le mémoire complet ==> Mutation de la presse issue de l’émergence des NTIC – Internet Mémoire de DESU, diplôme d’études supérieures universitaires Réseaux câblés et technologies de communication Université Paris VIII – Vincennes – St Denis

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