Développement touristique: contraintes économiques et sociales

Le développement touristique : les contraintes économiques et sociales

Développement du tourisme, contraintes économiques et sociales

2. Maximiser sous contraintes.

Une politique de développement durable du tourisme en territoire insulaire peut être comparée, en mathématiques, à une fonction bornée.

Si l’étude (et la prise en compte) des particularités du milieu, favorables ou restrictives, présentées jusqu’ici est une condition « minimum » pour envisager un développement soutenable, il existe aussi une sorte de limite supérieure « optimum » à ne pas franchir.

Des contraintes une nouvelle fois liées à l’exiguïté du territoire, à son isolement, et souvent à une faible population, doivent intervenir dans la construction du « modèle » sous peine de provoquer des effets négatifs, supérieurs aux effets positifs, souvent irréversibles par leurs conséquences sur l’environnement, par leurs effets sur les moeurs, la vie des populations insulaires, leur bien être physique, mental et social.

Un développement touristique anarchique risque fortement de conduire la population locale à un rejet de toute forme de tourisme.

Il faudra maximiser le modèle en favorisant les effets multiplicateurs des dépenses touristiques sur l’économie intérieure, sous contrainte d’assurer le respect de l’environnement naturel, culturel, sanitaire et humain.

L’activité touristique ne doit engendrer ni bouleversement ni détérioration des écosystèmes dont l’équilibre est particulièrement fragile en milieu insulaire.

La Charte du Tourisme Durable d’avril 1995 le remarque : « le tourisme durable implique son intégration dans l’environnement naturel, culturel et humain ; il doit respecter les fragiles équilibres qui caractérisent la plupart des destinations et il doit considérer l’influence de l’activité touristique sur l’ensemble des ressources naturelles, sur la bio-diversité et sur les capacités d’assimilation de chaque impact et nuisance qui sont produits ».

Si une bonne politique de développement touristique peut, nous l’avons souligné, permettre à de petites économies isolées de bien se situer au niveau international notamment du fait des avantages comparatifs, cela ne se fera que si cette politique est d’abord acceptée par le milieu.

Pour cela, elle devra être bénéfique au milieu en question par des retombées directes sur l’économie locale.

Aussi bien en termes d’emplois, non seulement dans le secteur tourisme mais aussi sur l’ensemble des activités qui pourraient jouer un rôle de fournisseur, et enfin en termes de mise en valeur du patrimoine culturel, historique et naturel du site.

Ces remarques nous amènent à évaluer les limites à atteindre (sans les franchir) dans les domaines économique, social et environnemental.

Vellas (in Vellas, Cauet, 1997) propose un schéma d’analyse sur ces trois domaines :

Développement du tourisme, Contraintes économiques et …

2.1. Contraintes économiques

Une bonne gestion de la fréquentation touristique aura pour objet de favoriser une affluence assez importante de visiteurs tout en sachant se limiter aux capacités d’accueil de l’île et permettant de jauger les rapports entre ces visiteurs et les résidents.

L’un des objectifs principaux restant bien évidemment l’entrée de devises extérieures, il faudra là encore « optimaliser les flux » en réinjectant au maximum ces recettes dans l’économie locale.

Les secteurs production agricole, pêche, industrie alimentaire, industrie du bâtiment et des travaux publics, les transports, services touristiques, artisanat et productions traditionnelles doivent participer activement à l’essor de la région pour se sentir concernés, être conscients de l’intérêt à porter à la politique menée et travailler (volontairement) dans son sens.

Trop souvent, les effets positifs du tourisme sont trop limités, les devises fournies ne provoquent pas un essor suffisant des secteurs productifs résidents mais sont utilisés dans une proportion très élevée pour financer l’importation de produits destinés à la consommation touristique.

2.1.1. Le rôle du produit

Ce choix est lié aux difficultés rencontrées par les petites économies à concurrencer le marché international, c’est pourquoi les stratégies de créations de produits débouchant sur un avantage comparatif doivent être présentes dans tous les secteurs.

Tous les acteurs devront attacher une importance capitale d’une part, à la différenciation de leurs produits face au marché pour obtenir un éventuel avantage absolu (si le produit est complètement spécifique) et, nous l’avons remarqué, la demande est de plus en plus friande de nouveaux produits, aventure, découverte de l’environnement, culture, histoire et autres.

D’autre part, la spécialisation dans les produits pour lesquels la zone à une prédisposition de par ses particularités intrinsèques lui permettra d’accroître son avantage comparatif dans ce domaine et peut être de renforcer son image de destination touristique.

Toutefois, la spécialisation dans un produit de prédilection peut comporter un piège, celui d’un développement trop sélectif, fonction des aspirations de la demande qui pourraient bien être passagères.

Sachant que la demande évolue, il est vital de pouvoir jouer sur plusieurs tableaux, entendons en ce sens qu’il faut savoir diversifier son offre afin de ne pas dépendre d’une seule demande, d’un seul marché.

De plus, cette diversification de l’offre permet parfois de fidéliser la clientèle au lieu du séjour.

En effet, même si le consommateur désire pratiquer une autre activité ou carrément un autre type de tourisme, il peut choisir d’effectuer son séjour au même endroit que la fois précédente où il a ses habitudes, ses rapports devenus liens avec la population locale, ses repères, ceci à condition que le site propose cet autre type de vacances qu’il recherche.

D’autres méthodes permettent également une bonne fidélisation de la demande, des activités directement liées au nom du lieu de villégiature, on pense bien sûr dans un premier temps au festival de Cannes ou au carnaval de Nice, mais certaines festivités bien moins connues au niveau national suscitent autant d’enthousiasme et d’impatience chez leurs participants ; le festival du vent de Calvi en Corse est un rendez-vous annuel dont la fréquentation ne cesse de croître d’une édition à l’autre.

Ce type d’attraction n’a pas pour objet principal de faire venir plus de monde, la promotion de tels événements serait trop coûteuse au niveau international et parfois même au niveau national ; il s’agit exactement de fidéliser le touriste en le faisant participer à une sorte d’anniversaire du site et si la fréquentation augmente tout de même, cela est plus souvent dû à un effet de bouche à oreille qu’à une véritable démarche mercatique.

Une démarche mercatique de promotion doit exister mais il est préférable, pour des problèmes de rentabilité évidents, qu’elle concerne toute l’île, vantant toutes ses qualités et offres d’un bloc.

2.1.2. Politique commerciale

La desserte aérienne est un enjeu primordial pour la bonne marche de la fréquentation touristique en milieu insulaire.

S’adapter au phénomène saisonnier représente souvent un gros effort pour les compagnies aériennes.

Si la fréquentation estivale, notamment pour les îles méditerranéennes, est une manne certaine pour ces compagnies, les îles sont souvent contraintes de négocier des arrangements afin d’assurer leur desserte hors saison, au moment où la rentabilité est moins assurée.

Les accords impliquent un travail d’adaptation du transport au flux variable de visiteurs et de résidents selon la période.

Seules de grandes entreprises présentes sur plusieurs marchés peuvent réaliser de telles concessions.

Toutefois, on voit parfois une coordination régionale assurant un trafic aérien inter-îles.

C’est le cas dans la Caraïbe où, seules certaines îles pouvant se doter d’aéroports inter-continentaux ; le trafic y est concentré et un réseau de transport plus adapté (moins coûteux) assure le transit intra-régional.

D’autres négociations sont nécessaires. La politique commerciale menée par les Tours Opérateurs doit coïncider avec les contraintes et priorités retenues par la politique de développement économique du pays insulaire concerné.

Des contrats doivent être passés entre ces professionnels du tourisme international et les entreprises ou prestataires de services locaux afin de les faire participer aux difficultés induites par l’insularité à hauteur des avantages qu’ils tirent de ces mêmes spécificités.

Des accords sont également envisageables directement entre pays émetteurs et récepteurs de touristes, pour favoriser le développement de flux touristiques dans l’intérêt réciproque des deux parties.

Par exemple, « le pays d’accueil achète des équipements touristiques et des services fournis par le pays émetteur, achats dont il peut effectuer les paiements fiscaux grâce aux devises apportées par les touristes provenant du pays émetteur qui prend les mesures appropriées pour en favoriser la croissance » (Crusol, Hein, Vellas, 1988) se chargeant de la promotion sur l’ensemble de son territoire.

Le circuit ainsi créé peut être représenté comme suit :

Développement du tourisme

S’agissant de la promotion, la difficulté rencontrée par les pays insulaires pour prospecter les marchés émetteurs peut être réduite par des actions de collaboration avec d’autres îles ou régions voisines, même si cela se fait par l’intermédiaire de Tours Opérateurs ou par contrat avec les pays émetteurs.

Il existe, par ailleurs, une nouvelle formule de promotion qui est en quelque sorte intégrée au produit.

Ainsi, grâce à la franchise hôtelière, certains hôtels peuvent être reliés à des chaînes internationales où promotion, publicité sont réalisées à l’échelle mondiale et les réservations sont centralisées au niveau international.

Ce type d’équipement représente un investissement intéressant puisqu’il correspond aux attentes du consommateur, il tient compte de l’évolution de la demande que nous évoquions précédemment, alliant qualité de confort et prix avantageux.

« La capacité plus réduite de chaque unité de ces nouvelles chaînes hôtelières et le système de la franchise permettent de réaliser une meilleure intégration des équipements hôteliers au milieu naturel et humain des petits pays insulaires.

L’investissement est à la portée des investisseurs locaux et les réalisations architecturales sont plus adaptées aux sites qui doivent être respectés » (Vellas, Cauet, 1997).

2.1.3. Participation par l’emploi.

Les retombés économiques nécessaires à l’adhésion de la population au projet de développement ne résident pas uniquement dans la réinjection des devises extérieures dans l’économie locale.

Une politique favorisant la participation directe de la communauté notamment par l’emploi va avoir des effets plus visibles et donc nettement plus convaincants pour une prise de conscience des avantages induits par le développement touristique pour les insulaires.

Cependant, il faut garder à l’esprit que le produit touristique ne se fabrique pas comme un accessoire quelconque, il est, rappelons-le, constitué d’une pluralité de services qui pour être performants doivent donner entière satisfaction au client.

La majeure partie des métiers du tourisme implique un rapport direct avec le consommateur, c’est le cas des hôtesses d’accueil, hôteliers, restaurateurs et autre guide.

L’absence ou la mauvaise formation de ces représentants du tourisme aurait des effets directs sur la clientèle et des conséquences graves puisque cela causerait préjudice au produit final dans son ensemble.

Un séjour qualifié d’excellent grâce à la qualité de l’accueil et des rapports humains obtenus sur le lieu de villégiature peut être gâché par une attente, évidemment ressentie comme interminable, provoquée par un retard dans le transport et bien sûr, une formidable organisation liée au parfait « timing » des transports serait vite effacée par le souvenir du mauvais caractère d’un garçon d’hôtel.

Malheureusement, cette formation nécessite des moyens coûteux et difficilement supportables pour les petites économies isolées même si l’investissement est, comme nous venons de le montrer, incontournable.

La solution passe par une première étape d’évaluation des besoins en formation et du suivi de la mise en place de ces formations.

Les principaux auteurs dans ce domaine distinguent quatre phases nécessaires à la mise en place de ces formations afin de les adapter au mieux aux objectifs du développement.

Il s’agira, dans un premier temps d’évaluer les structures de formation déjà existantes et de les confronter avec les objectifs fixés.

Il faudra tenir compte de toutes les formations ayant un lien avec un secteur influent du tourisme, transport, hébergement, restauration mais aussi toutes les activités visant la clientèle touristique.

Quant aux objectifs, ils devront être mesurés aussi bien quantitativement que qualitativement.

La deuxième phase consiste à déterminer les besoins d’emplois et de formation toujours en fonction des objectifs à atteindre.

Cette opération conduira le chercheur à effectuer :

  • Une classification des métiers en filières,
  • Une évaluation des niveaux de qualification nécessaires,
  • Une estimation des besoins de formation par métier et par année.

C’est sans doute cette étape qui, si elle est réalisée avec assez de précision, permettra une économie financière en milieu insulaire puisque dans ces zones, les besoins de formation par catégorie de métier sont plus limités.

On pourra alors proposer une stratégie globale de formation basée sur le principe de l’adéquation formation/emplois avec deux axes :

  1. Formation initiale.
  2. Formation continue.

La continuité de la formation est indispensable.

L’étude de l’évolution du secteur tourisme dans la section précédente, montre que la main d’oeuvre doit être en perpétuelle adaptation avec les nouveaux produits ou systèmes technologiques innovants pour rester compétitive.

Enfin, la création des filières de formation qu’il convient d’utiliser pourra intervenir, non sans la mise en place d’un système de contrôle permettant de les corriger et surtout de les réorienter au fil des évolutions précitées.

Notons que cette constante malléabilité du système de formation aura également pour objet de gérer les entrées et sorties en fonction des besoins du marché régional de l’emploi afin d’éviter d’éventuelles carences ou saturations dans une ou plusieurs branches.

Le schéma suivant est donné dans l’ouvrage de Vellas et Cauet (1997).

Schéma de présentation de la méthode

Schéma de présentation de la méthode

Objectifs de développement touristique (Offre et Demande)

Analyse de l’existant des formations

Détermination des besoins d’emplois (existants et nouveaux) Evaluation des besoins de formation

Adéquation formation/emploi Niveaux de qualification nécessaires

Formations initialesFormations continues

Mise en place des formations ; Adaptation permanente des formations aux besoins du secteur touristique

2.2. Contraintes sociales, environnementales

L’aspect social est trop souvent négligé par les promoteurs, les politiques, et autres acteurs du développement touristique.

Cet oubli peut avoir des conséquences gravissimes.

Il peut en effet conduire à un rejet en bloc de toute forme de tourisme par la population locale. Il est donc essentiel de prendre en considération les aspirations des résidents.

2.2.1. Prise en compte des valeurs culturelles

L’approbation ou tout du moins l’acceptation par les gens du milieu récepteur, d’un développement économique basé sur le tourisme est, s’il ne devait y en avoir qu’une.

La condition première à son éventuelle réussite, surtout en milieu insulaire où une population peu dense, souvent très soudée, se reconnaît principalement à travers son territoire, son histoire, sa langue, en un mot, sa culture.

La stratégie devra donc passer par un objectif de mise en valeur de ces valeurs chères aux autochtones, patrimoine culturel, historique, naturel.

Pour répondre à cette attente, il suffit dans un premier temps de ne pas considérer ce phénomène d’attachement comme une « contrainte » au sens quelque peu péjoratif du terme (contraignant) mais au contraire de profiter de cette force de caractère du résident, de sa volonté de défendre sa culture, mais aussi de la faire partager, de la faire connaître et parfois reconnaître.

Rappelons-le une fois de plus, la demande est de plus en plus friande de « rencontre avec l’autre », de dépaysement, de découverte, or tous les éléments constituant le tourisme culturel seront largement amplifiés s’ils sont présentés par leurs acteurs d’origine.

Ce n’est qu’en respectant les moeurs de la région que l’on obtiendra non seulement l’accord de la population locale mais aussi sa volonté, voire sa fierté d’y participer avec enthousiasme.

Il faut bien prendre conscience que la crainte du pays récepteur ne réside pas uniquement dans le risque de dégradation de son environnement naturel par une affluence importante de visiteurs.

Il s’agit également d’une peur légitime d’un probable non-respect de son environnement social et culturel.

L’adaptation de l’étranger à son pays d’accueil doit être implicite, il est essentiel d’assurer aux résidents de pouvoir conserver leurs habitudes de vie et plus généralement les échelles de valeur auxquelles ils sont attachés.

On donne souvent en exemple les problèmes que pose pour une population musulmane traditionaliste, l’arrivée de touristes ayant un comportement de nudisme partiel ou intégral.

L’intégration, dans un plan de développement, de zones délimitées où la liberté des comportements extérieurs peut se dérouler sans poser ce type de problème serait, par exemple, une mesure appropriée allant dans le sens du respect, auquel la population locale à droit, de ses valeurs traditionnelles.

Notons enfin dans un domaine quelque peu différent, qu’une politique de respect de l’environnement sanitaire est nécessaire pour préserver la santé des populations locales et protéger celle des touristes étrangers.

A ces fins, les recommandations de l’OMS (traitement des eaux usées, hygiène du milieu, organisation appropriée des services de santé) doivent être prises en compte, adaptées aux besoins du pays d’accueil et bien sûr mises en oeuvre.

Il est à noter que la réalisation de ces recommandations contribue, non seulement à maintenir, mais aussi à élever le niveau de santé des populations locales.

2.2.2. Protection de l’environnement naturel

Dans la mise en place d’une stratégie globale de développement, la protection de l’environnement ne doit pas constituer un obstacle et un facteur d’immobilisme, au contraire :

« La protection efficace de l’environnement doit pouvoir être intégrée à une stratégie dynamique de développement, permettant d’utiliser le tourisme comme un facteur nouveau de revalorisation de l’environnement.

Dans ce cas, il n’y a plus conflit entre développement touristique et protection de l’environnement, mais au contraire une nouvelle synergie, l’activité touristique permettant de financer des programmes en faveur de l’environnement, tel que le traitement des eaux et des déchets » (Vellas, Cauet, 1997).

Les îles sont beaucoup plus exposées aux dégradations que pourrait provoquer un tourisme de masse mal contrôlé, la fragilité particulière de leur écosystème, liée à leur isolement géographique, les rendant très vulnérables sur le plan écologique.

La multiplication par deux, voire trois en pleine saison, de la population dans certaines îles méditerranéennes comme la Corse, représente une réelle menace pour leur équilibre écologique si des aménagements adéquats ne sont pas envisagés dans la politique de développement touristique.

Une augmentation brutale des implantations d’infrastructures hôtelières le long du littoral, si elle n’est pas accompagnée de mesures comme la mise en place de stations d’épuration ou autre système de traitement des eaux usées, peut avoir des conséquences très graves.

Conséquences à la fois d’ordre purement écologique, notamment dans le cas précédent par des effets néfastes évidents sur le milieu marin, mais aussi d’ordre sanitaire de par les risques encourus de rendre la matière première du tourisme balnéaire (la mer) insalubre et donc dangereuse pour les baigneurs.

On comprend l’impérieuse nécessité d’effectuer des recherches sérieuses et poussées afin d’évaluer dans un premier temps les incidences sur l’écosystème de nouvelles infrastructures éventuellement prévues dans une stratégie de développement, ensuite la capacité du milieu à intégrer ces changements.

Les conclusions de cette étude permettront, de limiter les implantations prévues avant qu’elles n’aboutissent à d’irréversibles bouleversements ou, de façon plus souhaitable, de mettre au point dans le même temps les outils d’accompagnement qui faciliteront l’adaptation des innovations au milieu.

De plus, de nouveau par souci de respect vis à vis des résidents, l’utilisation du littoral par les promoteurs et professionnels du tourisme ne doit pas conduire à une exclusion des insulaires de leur propre patrimoine.

Par exemple, prévoir des chemins assurant un accès facile des habitants aux plages bordant un Village de Vacances Famille est une mesure nécessaire, sous peine d’aboutir inéluctablement à un sentiment de spoliation et, de manière induite, à un rejet du projet de la part des résidents.

C’est un véritable dialogue qui doit s’instaurer entre les acteurs du développement touristique désireux d’exploiter au maximum les richesses naturelles du site et les insulaires soucieux de préserver leur patrimoine naturel.

Des négociations prenant en compte les aspirations et intérêts de chacun aboutiront toujours à une meilleure organisation du territoire convoité.

Les revendications des autochtones tendent bien souvent, de manière indirecte, à favoriser un tourisme durable.

En effet, l’obtention d’un parc naturel ou de la classification de certains sites va avoir un effet positif sur le tourisme puisqu’il permettra en quelque sorte de sauver la « poule aux oeufs d’or » des entrepreneurs du tourisme qui verraient dans le cas contraire l’attraction naturelle du site diminuer à mesure que les implantations « industrielles » s’accroissent.

Les professionnels en sont conscients, ils sont aussi des gestionnaires, c’est ce qui rend de telles négociations tout à fait réalisables et productives pour les parties en présence.

Ajoutons que le site classé ou le parc naturel serait de ce fait non seulement protégé, mais également entretenu, aménagé et donc revalorisé.

Conclusion

Citons une nouvelle fois Vellas dont les propos viennent en une phrase conclure remarquablement cette section:

« Rendre compatible le développement d’un tourisme international favorable à l’économie des pays insulaires, avec la protection effective de l’environnement, est le but principal des politiques touristiques qui doivent, pour y parvenir, recourir à des moyens spécifiques en raison de la spécificité des problèmes qui se posent aux pays insulaires » (Crusol, Hein, Vellas, 1997).

Nous tenterons dans la section suivante, à partir de l’étude de plusieurs théories de développement, de proposer une politique d’organisation de l’économie des milieux isolés suceptible de répondre aux conditions contenues dans cette dernière reflexion.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
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Tourisme et Développement Régional
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