Démarche évaluative menée sur le terrain et Résultats

3. La démarche évaluative menée sur le terrain

3.1. Caractérisation de la sous-microrégion de référence (objet idéal)

On rappelle que les évaluateurs, au terme d’une première réunion, ont choisi une échelle verbale (figure 2.1.). D’autre part, ils ont estimé que les quatre attributs retenus lors de cette première réunion devaient intervenir avec la même importance dans la définition de la sensibilité et que cette importance devait être considérée comme fondamentale.

En d’autres termes, nous avons :2.(13). j = 1…4 : (j) = supE (c’est à dire « vrai »)

Ce qui signifie que le profil de l’objet idéal est plein : tous les attributs de la sensibilité caractérisent complètement la sous-microrégion dite « idéale ».

Un second séminaire a réuni les évaluateurs dans le but d’attribuer les niveaux de vérité aux 35 sous-microrégions pour chacun des quatre attributs. Sur les 35 4 = 140 évaluations possibles, on a constaté de nombreuses divergences entre les experts.

Pour forcer la nature des choses, on a pensé à retenir le jugement médian lorsque les réponses s’organisaient autour d’une plage restreinte de l’échelle d’évaluation.

Mais dans 15% des cas environ, on a constaté qu’un désaccord important partageait les évaluateurs aux extrémités de l’échelle. On a donc songé à appliquer une procédure de convergence du type DELPHI (voir par exemple Dalkey et Helmer 1963, Dalkey 1989). Mais devant la lourdeur de la procédure, on a préféré s’orienter vers une autre démarche :

  1.  Les experts évaluent séparément.
  2.  Les évaluations globales des experts font l’objet d’une synthèse définitive.

Comme nous le verrons, le modèle satisfaction-regret est utilisé à chaque étape de la procédure d’évaluation.

3.2. Application du modèle aux évaluations attribuées par les experts

L’indice e servant à repérer l’expert, on obtient 5 grilles d’évaluations du type:

L’indice e servant à repérer l’expert, on obtient 5 grilles d’évaluations du type

m = 4, n = 35

ePj(i) = niveau de vérité attribué par l’expert e à la proposition :

« la zone i correspond à l’attribut j ».

(j) = supE (= « vrai ») pour l’ensemble des experts.

Dans le cas particulier où le profil de l’objet idéal est plein (cas dans lequel on se situe ici), l’application du modèle satisfaction-regret se trouve grandement facilitée par le théorème suivant :

Théorème (Fustier 1994b) :

Lorsque le profil de l’objet idéal est plein, l’évaluation globale d’un objet est égale à la composante la plus basse de son profil :

2.(14).g(i) = [pj(i) ; j = 1…m]

Démonstration (Fustier 1994b) :

Lorsque jJ : (j) = supE, sj(i) = pj(i)supE = pj(i)

d’où : s(i) = [pj(i) ; j=1…m] = p+

En d’autres termes, la satisfaction produite par le profil de i est égale à sa composante la plus élevée.

D’autre part, 2.(8). s’écrit : [sj(i), supE] = t rj(i) = (t+1)ème échelon de E, soit d’après la définition de la négation donnée par 2.(4). : rj(i) = pj*(i).

Le regret produit par l’évaluation de i selon j est le niveau de vérité de « l’objet i NE correspond PAS à l’attribut j ». Donc :

r(i) = [pj*(i) ; j=1…m] et r*(i) = ([pj*(i) ; j=1…m])* = [pj(i) ; j=1…m] = p- d’après la propriété P3 du paragraphe 1.2.

Ce dernier résultat signifie que le non-regret produit par les évaluations partielles de i est la plus basse composante de son profil. Donc d’après 2.(10). g(i) = p+p- = p-.

Finalement, jJ : (j) = supE g(i) = [pj(i) ; j=1…m]. c.q.f.d.

Conséquences : Pour chaque expert e on obtient les évaluations globales :

2.(15).eg(i) = [epj(i) ; j=1…m]pour i = 1…35

3.3. Application du modèle à l’harmonisation finale des évaluations

On dispose maintenant de l’information suivante :

expert1e5
objet1I

35

..1g(i)

.

.

..eg(i)

.

.

..5g(i)

.

.

Compétences(1)(e)(5)

Où (e) représente le degré de compétence de l’expert e et s’interprète comme le niveau de vérité de la proposition « l’expert e est compétent ».

D’un point de vue pratique, chaque expert choisit un échelon de E :

  •  « vrai » si l’expert estime qu’il a donné ses évaluations en connaissance de cause.
  •  « Presque-vrai » dans le cas où il a rencontré quelques difficultés qu’il a résolues facilement.
  •  « assez-vrai » dans le cas où il a rencontré quelques difficultés qu’il n’a pas résolues facilement.
  •  « à moitié-vrai » dans le cas où il a rencontré beaucoup de difficultés.
  •  « assez-faux » dans le cas où il a rencontré beaucoup de difficultés qu’il n’a pas résolues facilement.
  •  « presque-faux » dans le cas où il estime que la plupart de ses évaluations sont peu crédibles.
  •  « faux » dans le cas où il estime qu’il n’aurait pas dû faire partie du groupe d’évaluateurs.

Ce type d’information est analogue à celle présentée au paragraphe 1.3. (Tableau 2).

Les évaluations {eg(i) ; i=1…35 et e=1…5} ainsi que les pondérations qualitatives {(e) ; e=1…5} sont des échelons de la même échelle d’évaluation E. On peut donc appliquer satisfaction-regret tel qu’il fut exposé au paragraphe 2.2. pour résumer ces évaluations. On note g(i) l’évaluation finale de la zone i :

Zone i1g(i) … eg(i) … 5g(i)
} agrégation floueg(i)
Compétence(1) … (e) … (5)

Pour l’ensemble des 35 sous-microrégions, les évaluations (finales) de sensibilité sont représentées au paragraphe suivant.

4. Résultats

On peut résumer la procédure en la présentant sous une forme proche d’un algorithme informatique :

Première synthèse : (par expert e).

J1234(min)eg(i)
epj(i)avpvpvàmvàmv

Tableau 3 : représentation simplifiée de la synthèse par expert.

Deuxième synthèse : agrégation des évaluations globales de chaque expert)

e12345
eg(i)pvavavvav
(e)pvpvpvavav
(min)
eg(i) (e)pvavavavavs(i) = pvg(i)
[g,]+1è éch.fpfpfffr(i)=pfpv
r*(i) = pv

Tableau 4 (représentation simplifiée de la synthèse finale).

( on rappelle que pour eg(i) (e) : er(i) = f )

4.1. Le nouveau découpage du cadre de référence

Nous avons donc traité, par la méthode précédemment exposée, les évaluations, établies par nos 5 experts, des 35 sous-microrégions (cadre de référence : carte 1) selon les 4 attributs de la sensibilité (Tableau 1).

Les 35 sous-microrégions se trouvent alors réparties dans six « classes » reflétant leur niveau de sensibilité :

Zones presque sensibles (niveau de sensibilité Presque-vrai) :

01 Sevi in fora

Zones assez sensibles (niveau de sensibilité assez-vrai) :

02 Sevi in dentru, 09 Haut Taravo, 15 Alta Rocca, 22 La Castagniccia,
29 Le Niolu, 28 Le Boziu

Zones moyennement sensibles (niveau de sensibilité à moitié-vrai) :

03 Cruzzini Cinarca, 11 Moyen Taravo, 14 Le Sartenais, 16 L’Extrème Sud,
21 Plaine de La Casinca, 23 Le Campuloru, 24 Région de La Bravona,
27 Le Cortenais, 30 Zone de Calvi, 32 Ostriconi et Giunssani,
34 Pieve di u Rustinu

Zones assez peu sensibles (niveau de sensibilité assez-faux) :

05 Prunelli, 10 Ste Marie Sicche, 13 Pieve Viggiani, 25 Région du Travu,
26 Pieve Rogna, 31 Région de l’Isula,

Zones presque pas sensibles (niveau de sensibilité Presque-faux) :

04 Gravona, 06 Mezzana, 19 Vallee Golo-Marana, 20 San Quilicu,
33 Plaine de Ponte-Leccia, 35 Zone de Saint Florent

Zones non-sensibles (niveau de sensibilité faux) :

07 Région d’Ajaccio, 08 Rive sud, 12 Golfe de Propriano ,17 Le Cap Corse,
18 District de Bastia

La carte suivante représente le nouveau découpage de la Corse ainsi obtenu, c’est à dire faisant ressortir les niveaux de sensibilité de ses 35 sous-microrégions :

Carte 2 : Découpage reflétant le degré de sensibilité des 35 S-MR.

Découpage reflétant le degré de sensibilité des 35 S-MR

Découpage reflétant le degré de sensibilité des 35 S-MRNiveau de Sensibilité : Presque Vrai
Niveau de Sensibilité : Assez Vrai
Niveau de Sensibilité : A Moitié Vrai
Niveau de Sensibilité : Assez Faux
Niveau de Sensibilité : Presque Faux
Niveau de Sensibilité : Faux

4.2. Analyse des résultats

4.2.1. Remarques préalables

Première constatation au vu de ce nouveau découpage, aucune sous-microrégion n’obtient pour évaluation finale de sensibilité le niveau de vérité correspondant à l’échelon « vrai » de E (aucune sous-microrégion n’est qualifiée de zone sensible).

Ce résultat n’est pas surprenant mais tout à fait « naturel » et ceci pour plusieurs raisons :

1).On pourrait penser dans un premier temps que cet état de fait est directement lié à la méthode d’agrégation utilisée. En effet, sachant qu’il est pratiquement peu envisageable de rencontrer un expert (x) qui saurait évaluer les 35 sous-microrégions de Corse sans jamais rencontrer la moindre difficulté ((x)=vrai), l’échelon de E reflétant la compétence du « meilleur » expert sera au mieux « presque-vrai ».

A partir de là, il est « mathématiquement » impossible d’obtenir une évaluation finale correspondant à l’échelon « vrai ».

_ Supposons en effet que de la première synthèse (Tableau 3) soient obtenues, pour une sous-microrégion (i) donnée les évaluations globales : e (e=1…5), eg(i) = « vrai ». On traduit ce résultat comme suit : les cinq experts estiment que la sous-microrégion (i) correspond complètement à chacun des quatre attributs de notre définition de la sensibilité.

_ Supposons d’autre part que trois des experts aient eu à surmonter quelques difficultés qu’ils auraient toutefois résolues facilement, soit :

(1) = (2) = (3) = presque-vrai

Tandis que les deux derniers n’auraient pas résolu facilement les quelques difficultés également rencontrées, soit : (4) = (5) = assez-vrai.

On représente alors, à l’aide du tableau 4, le déroulement de l’agrégation floue de ces éléments et l’évaluation finale de (i) qui en découle :

e12345
eg(i)vvvvv
(e)pvpvpvavav
(min)
eg(i) (e)pvpvpvavavs(i) = pvg(i)
[(-g)+1]è échfffffr(i)=fpv
r*(i) = v

Ce n’est pourtant pas pour cette raison qu’il ne ressort de notre étude aucune zone sensible. Rappelons que si l’on a choisi de s’orienter vers cette démarche d’agrégation floue pour synthétiser les évaluations des experts, c’est essentiellement afin de traiter les 15% environ de cas où l’on a constaté qu’un désaccord important partageait les évaluateurs aux extrémités de l’échelle.

Il semble complètement inutile d’effectuer la procédure sur des évaluations globales d’experts unanimement concordantes.

On constatera d’autre part que, dans notre étude, il était impossible de nous trouver face à un tel cas particulier voire « extrême » :

2).La deuxième explication relative à l’absence de zone sensible dans la carte 2, est beaucoup plus naturelle puisqu’elle est directement liée au critère de sensibilité que l’on souhaitait construire.

Il s’agissait effectivement lors de la première réunion de déterminer les attributs de la sensibilité face à un éventuel développement touristique.

Les experts ont rapidement compris, par exemple, qu’une zone largement constituée de terrains agricoles, de pâturages, de plantations diverses devait alors être considérée comme une zone sensible puisqu’elle joue déjà un rôle de fournisseur de produits du terroir (produits identitaires) dont on a, à plusieurs reprises, démontré l’importance pour envisager un développement économique basé sur le tourisme (tel qu’on l’expose dans ce travail). Les experts ont su, de la même façon, mettre en évidence l’importance des trois autres attributs qu’ils se sont accordés à retenir, mais à chaque fois pour des raisons différentes.

C’est ce qui explique la prise en compte d’attributs souvent « antagonistes » dans la définition de la sensibilité qui en est ressortie.

A partir de là, on comprend qu’il est très peu probable de se trouver sur le terrain face à une sous-microrégion constituée à la fois :

  •  d’une grande quantité de terrains cultivés et autres productions du terroir.
  •  d’un patrimoine culturel et historique important.
  •  de paysages d’une valeur esthétique et pittoresque remarquable.
  •  d’une richesse faunistique et floristique conséquente.

Sérieusement, il serait donc peu crédible de voir nos cinq experts considérer qu’une même zone corresponde à la fois (et fortement) aux quatre attributs de la sensibilité ainsi définis.

Conséquence sur le plan de la formalisation du traitement des évaluations :

En aucun cas le profil d’une sous-microrégion (i) sera tel que j (j=1…4), pj(i)=v. Rappelons que les quatre attributs sont considérés comme fondamentaux ( g(i)=pj(i) ; j=1…4), il vient alors implicitement : e, i, eg(i) < v.

(Le cas particulier précédemment exposé ne peut donc pas se produire dans de telles conditions).

4.2.2. Le cas « Sevi in fora » (01)

On comprend, en se replaçant dans le contexte de cette étude, le choix qui fut le nôtre concernant la sévérité de la procédure aboutissant à l’évaluation d’une zone sensible.

En effet, il ne faut pas perdre de vue que c’est la volonté de proposer une orientation de développement touristique adaptée aux spécificités des différentes zones traitées qui nous a amené à construire ce critère « sensibilité ».

Il ne s’agissait donc pas de nous lancer dans une analyse qui risquait de conduire de manière quasi-systèmatique à une protection effrénée des sous-microrégions constituant notre cadre de référence.

Ainsi, selon la procédure d’agrégation employée ici, une sous-microrégion n’obtient pas comme évaluation globale (par expert) « vrai » dès qu’elle correspond fortement à l’un des quatre attributs pris en considération. Au contraire, l’évaluation globale d’une sous-microrégion n’est autre que sa plus faible correspondance avec l’un des attributs (voir première synthèse, tableaux 3).

Nous avons montré que le contenu sémantique des attributs (tableau 1) rendait peu crédible une évaluation globale égale à l’échelon « vrai » de l’échelle d’évaluation. Il sera également difficile pour une sous-microrégion d’être qualifiée de zone presque-sensible (évaluation finale : « presque-vrai »), pour les mêmes raisons.

Pourtant, la sous-microrégion N°01 : « Sevi in fora » atteint ce résultat.

Il s’agit en effet d’une zone exceptionnellement riche que ce soit sur les plans faunistique et floristique, esthétique et pittoresque ou au niveau du patrimoine culturel et historique. C’est notamment dans cette sous-microrégion qu’est située la commune de Ota-Porto qui (nous le soulignions dans le troisième chapitre) est actuellement de la seule station « Grand Site » de France.

Les experts ne s’y sont pas trompés et l’ont évidemment évaluée en connaissance de cause. Dans ce cas précis l’évaluation a été « limitée » par le quatrième attribut : « Valorisation identitaire du terroir » puisqu’il serait (honnêtement) incorrecte de considérer que sa richesse en terrains cultivés ou que sa production agricole engendre une correspondance à cet attribut supérieure à « presque-vrai ».

Conséquences :

On déduit assez intuitivement qu’un tel résultat doit conduire les décideurs locaux à poursuivre leur action de mise en valeur de cette sous-microrégion.

Le développement d’un tourisme de masse avec une forte implantation d’établissements et de structures touristiques lourdes serait malvenu puisque celles-ci nuiraient considérablement aux richesses naturelles de la zone.

Comme le demande le contrat de station « grand site », il faudra ici s’employer à maintenir ce territoire en l’état pour préserver cet avantage naturel. Il pourra être mis en valeur simplement par l’entretient des éventuels sentiers le parcourant (organisation de visites guidées ou randonnées ; installations d’aires de repos discrets ne détériorant pas l’environnement du site).

Les conclusions que l’on tire du résultat de l’évaluation de la sensibilité de « Sevi in fora » viennent assez naturellement. On peut, sans risquer de se tromper, penser que le raisonnement que l’on vient de tenir est assez cohérent pour être adopté unanimement par les responsables locaux.

Nous verrons que les résultats mettant en avant le degré de sensibilité des différentes zones analysées ne sont pas toujours aussi évident à exploiter.

4.3. Exploitation des résultats

Il ne s’agit pas ici de dire qu’à tel niveau de sensibilité correspond tel type de développement touristique, mais simplement de proposer des orientations à envisager en fonction de cette sensibilité afin d’adapter le produit à exploiter à l’environnement ; c’est à dire aux spécificités de la zone. Comme nous l’avons déduit simplement dans le cas de la sous-microrégion Sevi in fora.

La sensibilité comme nous l’avons définie ne permet pas de tirer des conclusions rapides sur un avenir économique éventuel au simple regard de l’évaluation obtenue puisque celle-ci est issue de l’analyse de quatre éléments relativement antagonistes. Il faudra donc souvent chercher à savoir lequel de ces attributs a plus ou moins influencé le résultat final.

Ainsi, en ce qui concerne les six sous-microrégions « assez-sensibles » (voir carte 2), si l’on se doute que la mise en oeuvre d’un tourisme de masse aurait des effets négatifs sur leur environnement (à coup sûr « assez-bien » préservé), les raisons n’en sont pas forcément les mêmes pour chacune d’entre-elles. Et la « conduite à tenir » face à ce résultat ne sera pas non plus identique dans les six zones. Deux exemples :

_ La Castagniccia (22) est une zone presque intégralement constituée de forêts de châtaigniers presque toutes exploitées (récolte des châtaignes, production de farine). Elle peut donc être considérée comme une zone garante d’une production « identitaire » de l’île, assurant l’exploitation de l’une de ces richesses naturelles.

Nous avons déjà expliqué l’importance pour une petite région isolée de disposer de produits identitaires lui conférant une sorte de monopole sur ce produit (un avantage absolu). L’implantation sur cette zone d’établissements touristiques quels qu’ils soient conduirait très certainement à une perte pour l’ensemble du territoire.

_ L’Alta Rocca (15) est, elle, une région restée très « sauvage » si elle est qualifiée (après notre étude) de zone assez-sensible, ce n’est certainement pas de par les exploitations que l’on y trouve, mais plutôt à cause (grâce) de cet aspect sauvage : l’esthétique du paysage, la qualité de la flore, la présence d’un site archéologique (Calacuccia).

Il serait peut-être intéressant pour une telle zone d’envisager de postuler pour un contrat de station grand site comme Ota-Porto. Cela pourrait aider les responsables de cette sous-microrégion à la maintenir en l’état, à la sauvegarder.

Ces deux exemples suffisent à comprendre que l’analyse effectuée jusqu’ici n’a pas la prétention de déterminer de façon précise « ce qu’il faut faire exactement » sur l’ensemble du territoire.

Même si l’on se doute que les sous-microrégions presque-sensibles et assez-sensibles devraient être protégées d’un tout tourisme destructeur, les orientations à choisir pour les sauvegarder demeurent liées à des spécificités plus pertinentes encore que cette première évaluation.

On rencontrera le même type de difficulté concernant les autres catégories de zone : moyennement, assez peu, presque pas et non sensibles, puisque l’évaluation laisse à penser que rien ne semble s’opposer à un éventuel développement touristique sur ces zones, mais elle ne donne en revanche aucune indication quant aux produits touristiques qu’elles sont respectivement disposées à accueillir et exploiter dans les meilleures conditions. Or, selon nos conclusions précédentes (issues des premiers chapitres), on se souvient de l’intérêt pour une zone (et plus encore pour l’ensemble d’un territoire) à se spécialiser dans le domaine qu’elle est naturellement prédisposée à intégrer avec une plus forte espérance de performance.

Il sera donc nécessaire pour les zones dont la faible sensibilité laisse présager une orientation économique liée à l’activité touristique, d’affiner la connaissance de leurs atouts intrinsèques, c’est à dire d’un plus grand nombre de caractéristiques qui leur sont propres et susceptibles de leur fournir un avantage certain dans un produit en particulier.

Pour reprendre un exemple déjà exposé dans le précédent chapitre, nous avons montré qu’il est plus intéressant d’un point de vu économique mais aussi environnemental, pour le consommateur comme pour les décideurs, d’exploiter une structure de type camping dans une zone relativement plus sensible que dans une zone qui ne le serait pas du tout ; cette dernière étant plus adaptée à recevoir un établissement de type hôtelier sans risquer de détériorer un environnement « moins délicat » que celui de la première zone.

Il ne faut pas se contenter d’appliquer cette logique aux seuls établissements précités mais au contraire l’élargir aux nombreuses formes que revêt l’activité touristique. En cherchant à connaître les principaux éléments recherchés par le consommateur dans chacun de ces produits, on pourra envisager de les exploiter dans des zones disposant de ces atouts et donc les mieux adaptées.

On pourra se rapprocher un peu plus d’une telle indication en effectuant une nouvelle analyse qui aurait pour objet de répertorier un plus grand nombre de points de vue reflétant certaines caractéristiques des sous-microrégions afin de les comparer aux différentes caractéristiques recherchées par le consommateur dans tel ou tel produit touristique. On se propose dans le paragraphe suivant de mettre au point ce type de démarche.

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Tourisme et Développement Régional
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