Les 9 méthodes comptables de calcul des coûts

Les 9 méthodes comptables de calcul des coûts

III/ Les méthodes de calculs des coûts

Le coût de revient est la somme de :

  • le coût des matières et fournitures utilisées;
  • le coût de la main-d’œuvre directe;
  • les frais généraux

Plusieurs approches peuvent être adoptées pour déterminer un coût.

Par exemple :

  • L’approche fondée sur les centres de coûts,
  • L’approche fondée sur une analyse d’équivalence,
  • L’approche fondée sur la somme des ressources engagées dans la production.

Pour comprendre les méthodes de calcul, il faut d’abord examiner le fonctionnement des systèmes de production.

La méthode de calcul du coût de production doit en effet refléter la réalité du régime de production établi, donc le mode de fabrication du bien ou du service.

** Le mode de fabrication

Il existe différents modes :

* La fabrication sur commande :
  • Produits faits sur mesure ;
  • Unique, conforme au devis du client ;
  • Souvent vendu au moyen d’une soumission ;

Dès qu’elle reçoit les spécifications du client, l’entreprise établit un coût de revient prévisionnel qui servira de base à la préparation d’une soumission ou tout simplement à la proposition d’un prix client.

* La fabrication par lot
  • – Lot constitué de plusieurs unités répondant à un devis commun,
  • – Comporte des unités requérant des ressources et des procédés à peu près identiques,
  • – Entraîne un démarrage de la fabrication qui nécessite la préparation de la mise en course,
  • – Le processus de fabrication de subdivise en plusieurs étapes :
* La fabrication uniforme et continue
  • L’usine fabrique des quantités ou des volumes importants d’un seul produit,
  • Le produit est souvent transformé plutôt que assemblé ou fabriqué,
  • Le produit est fabriqué au cours d’une opération continue, ininterrompue.

Les nouvelles pratiques d’organisation de la production, en particulier dans les industries de pointe ont donné une impulsion au mode de fabrication uniforme et continue.

On cherche ainsi à réduire le délai de fabrication d’une part, et la quantité de produits en cours de fabrication d’une part.

1- Les méthodes d’évaluation des coûts

a- La méthode de calcul du coût de revient de fabrication

La méthode de calcul fondée sur la somme des ressources engagées dans la production.

Elle consiste à calculer le coût total de l’ensemble des ressources consommées sur une période donnée, puis à diviser la somme obtenue par le nombre total de produits fabriqués.

Le coût de revient unitaire ainsi calculé est un coût moyen établi en fonction de la période étudiée.

Caractéristiques de la méthode

– Elle est simple.
– Bien indiquée dans le cas d’analyse de coûts historiques.
– Difficile à appliquer aux produits complexes qui utilisent plusieurs pièces.

b- La méthode de calcul fondé sur les centres de coûts

Les coûts sont, dans un premier temps, accumulés dans un compte réservé au centre ; ils sont dans un deuxième temps repartis entre les produits qui passent par ce centre.

Caractéristique de la méthode

– Elle rattache les coûts à des centres, puis aux produits,
– Elle fait intervenir une répartition simple par étapes,
– Elle ajoute une nouvelle dimension à la méthode de calcul fondée sur la somme des ressources engagées dans la production.

Difficultés de la méthode

La détermination de la part des ressources de chaque compte consommée par un lot particulier,

Il existe des centres de coûts qui n’entretiennent aucune relation directe avec les produits ; exemple : laboratoires de recherche.

c- La méthode de calcul fondée sur une analyse d’équivalence

Consiste à établir une équivalence entre les produits, avant d’appliquer l’une ou l’autre des deux méthodes précédentes.

d- La méthode du coût variable

Dans la méthode du coût variable, seul les coûts variables sont considérés comme des coûts du produit (ou de l’objet de coût).

Les coûts fixes constituent intégralement des coûts de la période. Les coûts variables, directs et indirects sont rattachés à chacun des produits.

Le problème à résoudre est celui de l’affectation des coûts variables indirects.

Pour ce faire, une ou plusieurs méthodes de répartition sont utilisées. Cette somme est déduite de la marge sur coût variable pour avoir le résultat.

Ventes – CVD (coût variable direct) – CVI (coût variable indirect) = MSCV (marge sur coût variable)
Total MSCV – Coûts fixes = Résultat

e- La méthode du coût direct (direct costing)

Le direct costing simple repose sur la distinction entre charges fixes et charges variables.

Il consiste à n’imputer aux coûts que les charges variables.

Charges directesCharges indirectes
Charges variables
Charges fixes

Dans cette méthode, seuls les coûts directs, variables ou fixes, par rapport au produit (objet de coût) sont considérés comme des coûts de produits (ou de l’objet de coût).

Les coûts de période regroupent l’ensemble des coûts indirects par rapport au produit.

Ils sont traités globalement et non par produit (pas besoin de clé de répartition) ; ce montant est déduit de la marge sur coût direct globale pour obtenir le résultat.

Ventes – CVD – CFD = Marges sur coûts directs
Total marges sur coûts directs – coûts indirects = Résultats

f- La méthode du coût direct amélioré (direct costing amélioré)

Cette méthode associe les méthodes du coût direct et du coût variable.

Dans un premier temps, les charges variables directes et indirectes sont affectées aux différents produits.

On détermine une marge sur coût variable par produit, les charges fixes spécifiques à soustraire de la marge sur coût variable par produit.

On obtient alors sa contribution.

Dans cette méthode, chaque produit est donc évalué sur sa capacité à dégager une contribution à la couverture des charges fixes indirectes et à la réalisation d’un profil global.

VENTES NETTES – CVD – CVI = MSCV
MSCV – CFD = Contribution

Total contributions – CFI = RESULTAT

g- La méthode du coût complet

Elle considère l’ensemble des charges comme des coûts de produits. Il n’y a pas de coût de période.

Le problème posé par cette méthode est celui des modalités de répartition des coûts indirects entre les produits, que ces coûts soient variables ou fixes.

La première étape consiste à distinguer les coûts directs des coûts indirects. Les coûts directs, de par leur définition même, ne posent de difficultés de rattachement.

Par contre, il est nécessaire de mettre en œuvre des modalités plus ou moins sophistiquées pour imputer les coûts indirects aux différents produits (méthode de l’affectation globale, clés de répartition différenciées, méthode d’équivalence).

Après avoir réparti suivant une modalité ou une autre les charges indirectes entre produits, il est possible de calculer un coût complet, et un résultat par produit.

VENTES NETTES – CVD – CVI – CFD – CFI = RESULTAT

h- La méthode du coût complet avec imputation rationnelle

Son principe consiste à imputer au produit seulement la part de coûts fixes correspondant à un niveau normal d’activité préalablement défini.

La différence entre les coûts fixes totaux et les coûts fixes affectés aux produits constitue alors un coût de période, appelé mali de sous activité, lorsque le niveau d’activité réel est inférieur au niveau d’activité normal ou boni de sur activité, lorsque le niveau normal d’activité est dépassé.

La différence réside dans la définition de l’activité normale.

L’idée de base est que les coûts fixes de l’organisation correspondent à la disponibilité d’une certaine capacité de production, résultant de choix d’investissement opérés antérieurement.

Toutefois, dans le cas d’une sous activité structurelle, la référence à cette capacité nominale peut perdre de sa pertinence.

La norme habituelle est l’activité prévue, résultant des hypothèses budgétaires.

RESULTAT = (VENTES NETTES – CVD – CVI – CFD avec imputation rationnelle).

i)- La méthode du coût volume bénéfique (CVB)

Le modèle du CVB permet d’étudier l’effet sur le bénéfice de :

  • divers volumes d’out-put en fonction d’une structure de coûts et d’une combinaison out-puts donnés ;
  • une modification de la structure de coûts en fonction de volumes et d’une combinaison d’out-puts donnés.
  • les changements dans la combinaison d’out-puts en fonction d’une structure de coûts et d’un volume.

Il s’agit en fait de répondre aux interrogations suivantes :

  • quelle sera l’évolution du résultat si le volume d’out-put varie ?
  • quelle sera l’évolution du résultat si la structure de coûts est modifiée ?
  • quelle sera l’évolution du résultat si la combinaison change ?

Ainsi présenté le modèle :

  • Le revenu total peut être calculé par l’équation suivante :

y’ = b’x
y’ = revenu total
b’ = revenu ou prix unitaire
x = nombre d’unités vendues

  • Le coût total peut être calculé par l’équation :

y = coût total
a = coût fixe
b = coût variable unitaire
x = nombre d’unité traitées

  • Le résultat peut être calculé à partir de ces 2 équations :

y’ – y = b’x – (a+bx)
Résultat = (b’ –b)x – a

(b’-b) = marge sur coûts variables unitaires.

Le modèle fait appel aux 4 notions suivantes :

Le point mort

Il correspond au volume d’activité auquel l’entreprise a des revenus égaux aux coûts, c’est-à-dire qu’elle n’y enregistre ni bénéfice ni perte

Point mort en valeur = CA x Coûts fixes/MCV globale

Point mort en valeur = Coûts fixes/ Taux de marge

Point mort en quantité =Coûts fixes/MCVu

Point mort en jours = 365jrs x SR/CA

Les méthodes comptables de calculs des coûts
Les méthodes comptables de calculs des coûts

La marge de sécurité

MS = volume d’activité atteint ou que l’on prévoit atteindre – volume d’activité correspondant au point mort. (CA –SR).

Le bénéfice potentiel

C’est le bénéfice maximum que vise l’entreprise lorsqu’elle fonctionne à pleine capacité.

Bien que théorique et souvent difficile à atteindre à court terme (pour les raisons de turbulences de l’environnement), il demeure un repère important pour les gestionnaires les plus optimistes qui aiment prendre des risques calculés.

Le seuil d’indifférence

C’est le niveau d’activité auquel 2 propositions portant sur la structure des coûts produisent le même résultat net.

Exercices d’appilication

CAS N°1 :

L’entreprise de Mme SEREME est spécialisée dans la production et la vente de beurre de karité. Pour sa gestion elle utilise la méthode du coût variable.
Les renseignements concernant l’exercice N sont les suivants :

Fabrication et vente de beurre de karitéPrix de vente du beurre de karitéCoût variable de fabrication du beurre de karitéCoût variable unitaire de commercialisation
Charges fixes spécifiques
10 000 unités500 f cfa250 f cfa50 f cfa
1 000 000 f cfa

L’activité de l’entreprise est irrégulière. Une étude statistique a permis d’obtenir les coefficients saisonniers ci-dessous :

MoisJFMAMJ
Coefficients1,00,91,21,31,11,0
MoisJASOND
Coefficients1,51,600,80,91,2

Travail à faire :

  • Calculer la marge sur coût variable et le résultat de l’entreprise SEREME.
  • Déterminer le seuil de rentabilité.
  • Déterminer le point mort de l’entreprise.
  • Calculer la marge de sécurité et l’indice de sécurité.
  • Calculer l’indice de prélèvement
  • Indiquer quelle serait l’incidence sur le résultat d’un chiffre d’affaires supérieur de 10% aux prévisions initiales (à prix de vente constant).
CAS N°2 :

La société MAROU assure la fabrication et commercialisation de trois produits G1, G2, G3.

La clôture de l’exercice N, les données suivantes sont fournies par le service de comptabilité analytique :

ElémentsG1G2G3
Prix de vente unitaireQuantité produite et vendueCoût variable de productionCoût variable de distribution50080025050400375320201 0001 800750120
Charges fixes globales144 000

Travail à faire :

  • Calculer la marge sur coût variable et le résultat.
  • Déterminer le seuil de rentabilité (les ventes se répartissent régulièrement durant l’exercice).
  • Apprécier la contribution de chaque produit à la formation du résultat.
CAS N°3 :

L’entreprise EVA spécialisée dans les bijoux exotiques fabrique et commercialise trois produits, Cannelle, vanille, et Orgeat.

La comptabilité analytique a fourni, pour le premier trimestre de l’exercice N, les renseignements suivants :

CannelleVanilleOrgeat
Prix de vente unitaireQuantité produite vendueCoût variable unitaire de revientCoût fixes unitaires spécifiques
Charges fixes communes non réparties
20050010050250600125803004002255
46 000

Travail à faire :

  • Définir la notion de coût spécifique et indiquer son intérêt pour la gestion.
  • Calculer les marges et le résultat de l’entreprise EVA.
  • Apprécier la contribution de chaque produit au résultat de l’entreprise à partir des six critères suivants :
Critères1er rang2ème rang3ème rang
Taux de marge sur coût variable
Marge sur coût variable
Marge sur coût variable globale
Taux de marge sur coût spécifique
Marge sur coût spécifique unitaire
Marge sur coût spécifique globale
  • Indiquer le produit que doit privilégier l’entreprise si elle souhaite :
  • Accroître sa production de 1 % au cours du second trimestre de l’exercice N ;
  • Accroître son chiffre d’affaires de 10% au cours de ce même second trimestre.
  • Vous envisagerez les deux hypothèses suivantes
  • Les charges fixes spécifiques restent constantes.
  • Les charges fixes spécifiques varient proportionnellement à l’activité.
CAS N°4 :

méthodes comptables de calculs des coûtsL’entreprise KANKA fabrique et vend deux produits Elo et Eloa. Pour le premier exercice N, vous disposez des informations suivantes :

  • Achat de matières premières : 35 000 kg à 20 f cfa le kg ;
  • Production : 20 000 Elo et 30 000 Eloa ;
  • Consommation de matières : 0,5 kg pour une unité Elo et 2/3 kg pour une unité Eloa ;
  • Ventes : 18 000 Elo à 60 f cfa l’unité et 22 000 Eloa à 36 f cfa ;
  • Les achats de matières premières sont les seules charges directes et variables.

Travail à faire

Calculer les marges sur coût direct des produits Elo et Eloa sachant que les charges variables indirectes de production sont réparties sans ambiguïté aux quantité produites pour un montant de 600 000 f cfa et que les charges fixes s’élèvent à :

  • 250 000 f cfa pour le produit Elo ;
  • 150 000 f cfa pour le produit Eloa.
CAS N°5 :

L’entreprise TINBO est spécialisée dans la fabrication de fenêtres en bois. Sa production mensuelle considérée comme normale est de 1 000 fenêtres.

Les charges mensuelles prévisionnelles de cette entreprise pour cette production sont les suivantes :

Charges variables : 11 000 f cfaCharges fixes : 9 000 f cfa

Monsieur LOCRé, directeur de la comptabilité analytique de l’entreprise TINBO, vous communique les charges réelles suivantes relevées pour les mois de novembre et de décembre :

NovembreDécembre
ProductionCoût totalDont charges fixes80017 8009 0001 10022 4009 000

Travail à faire

Déterminer les coûts unitaires :

  • Sans imputation rationnelle des charges fixes ;
  • Avec imputation rationnelle des charges fixes.
  • Les calculs seront arrondis à deux chiffres après la virgule par excès.
  • Apprécier le niveau de ces coûts unitaires dans le cas de l’imputation rationnelle

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
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Le contrôle de gestion : l’entreprise et sa gestion
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