Subprimes et titrisation : facteurs de la crise financière

Subprimes et titrisation : facteurs de la crise financière

Premier partie – La crise financière actuelle : Faillite de » Lehman brothers»

Le 15 septembre 2008 restera une journée noire dans l’histoire de la finance américaine.

La quatrième banque d’investissement de Wall Street, Lehman Brothers, s’est mise en faillite, tandis que Merrill Lynch a été reprise par Bank of America pour 50 milliards de dollars.

En quelques jours, les annonces préoccupantes s’accumulent du côté des banques et des assurances, créant une spirale de défiance sur les Bourses.

Chapitre 1 : les facteurs majeur :

Début de notre chapitre sur les facteurs majeurs de la crise financière d’octobre 2008 avec les raisons qui ont lancé la crise aux états unis expliquées par Lafinancepourtous et Kevin Koudjee.

I – Subprime

1- origine de la crise financière

La crise actuelle a débuté avec les difficultés rencontrées par les ménages américains à faible revenu pour rembourser les crédits qui leur avaient été consentis pour l’achat de leur logement.

  • Les subprimes

Ces crédits étaient destinés à des emprunteurs qui ne présentaient pas les garanties suffisantes pour bénéficier des taux d’intérêt préférentiels (en anglais « prime rate »), mais seulement à des taux moins préférentiels (« subprime »).

Un Subprime est un crédit à risque que l’on va offrir à un client qui ne présente pas toutes les garanties nécessaires et suffisantes pour bénéficier des taux d’intérêts préférentiels. Aux USA, il s’agit d’un crédit

hypothécaire (immobilier) dont le logement du client (emprunteur) est pris en garantie en cas de défaut de paiement.

  • Surendettement des ménages au profit de la croissance

L’endettement des ménages américains a pu s’appuyer sur les taux d’intérêt extrêmement bas pratiqués pendant des années par la Banque centrale des Etats-Unis (la « FED ») à partir de 2001 après la crise boursière sur les valeurs « Internet ».

Il s’agit de la bulle Internet, c’est- à- dire une bulle spéculative réalisée sur les marchés financiers qui ont surévalué les actions des produits liés aux nouvelles technologies (télécommunications, l’informatique). Cela a duré de la fin des années 1990 à mars 2000 où la bulle spéculative a atteint son apogée.

En plus de prêter à un taux bas, les crédits étaient rechargeables, c’est-à-dire que régulièrement on prenait en compte la hausse de la valeur du bien, et on autorisait l’emprunteur à se ré endetter du montant de la progression de la valeur de son patrimoine.

Cela a soutenu la forte croissance des Etats-Unis, mais a fortement endetté les ménages moyens.

2- La théorie de base des Subprime

  • Le pari de l’augmentation continue de l’immobilier

Les crédits « subprime » ont été gagés par une hypothèque sur le logement acheté, l’idée étant que les prix de l’immobilier aux Etats-Unis ne pouvaient que grimper. Dans ces conditions, une défaillance de l’emprunteur devait être plus que compensée par la vente du bien hypothéqué.

  • Les taux variables basé sur le taux directeur

Autre caractéristique, ces crédits ont été souvent accordés avec des taux variables. Plus précisément, les charges financières de remboursement étaient au démarrage très allégées pour attirer l’emprunteur. Elles augmentaient au bout de 2 ou 3 ans et le taux d’emprunt était indexé sur le taux directeur de la FED.

  • Qu’est ce que le taux directeur ?

Ces taux sont ainsi appelés parce qu’ils jouent un rôle déterminant sur le taux de l’argent au jour le jour.

Pour ceux qui concernent l’Europe, la Banque Centrale Européenne dispose de trois taux directeurs.

Le plus important est celui des opérations principales de refinancement : c’est le principal outil de pilotage de la BCE et c’est vers lui que tous les regards se portent lorsqu’une décision de hausse ou de baisse est attendue ou espérée.

L’organe qui fixe ces taux directeurs est le Conseil des Gouverneurs de la BCE. (Source : lexique de la banque et des marchés financiers, éd. Dalloz)

  • Représentation graphique de la théorie des Subprime

Revenons aux ménages américains, voici un premier schéma qui illustre la situation de leur emprunt et la répercutions souhaitée :

Représentation graphique de la théorie des Subprime

3- L’échec d’une théorie

  • Augmentation du taux directeur de la banque centrale

La Banque Centrale a progressivement relevé ses taux de 1 % en 2004 à plus de 5 % en 2006 pour tenir compte de l’évolution de l’inflation et de la croissance américaine. Les charges financières des emprunts se sont considérablement alourdies. Un nombre croissant de ménages n’a pu faire face.

L’immobilier chute

Les arbres ne sont pas montés jusqu’au ciel et les prix de l’immobilier ont fini par se retourner à la baisse dans l’ensemble des Etats-Unis. Résultat : la valeur des habitations est devenue inférieure à la valeur des crédits qu’elles étaient supposées garantir.

L’afflux des défaillances des emprunteurs et des reventes de leurs maisons hypothéquées a accéléré la baisse des prix de l’immobilier. Les pertes se sont donc accumulées également du côté des prêteurs. Des établissements de crédit spécialisés se sont, les premiers, retrouvés en difficulté.

  • L’explosion du taux de non remboursement des subprimes

A l’été 2007 le taux de non remboursement sur les crédits « subprime » dépassait 15 % contre 5 % en moyenne à la même époque pour l’ensemble des crédits hypothécaires aux Etats-Unis, chiffre lui-même record depuis 1986.

Certes les défauts de paiement ne conduisent pas tous à la faillite de l’emprunteur et à la vente du bien hypothéqué. Mais on estimait, fin août 2007, que près d’1 million d’emprunteurs avaient perdu leur logement. Ce pourrait concerner en fins quelque 3 millions de ménages américains.

Sur la base d’un taux de défaillance de 15 %,(taux de remboursement des crédits) l’évaluation initiale du coût financier de la crise des « subprime » était de 160 milliards de $. Important certes, mais pas de quoi provoquer une crise financière mondiale.

  • La représentation graphique de la crise des subprimes

La représentation graphique de la crise des subprimes

Figure 2 : La représentation graphique de la crise des subprimes.

Source : la crise financière comment s’est commencée ? article-htm

Il nous importe maintenant de savoir et de comprendre comment la crise des subprimes s’est disséminée en une crise financière, affectant ainsi les plus grandes banques américaines et mondiales.

II- La titrisation

Le déclencheur de la crise se situe donc dans un sous-compartiment du marché immobilier américain, e sous-compartiment du crédit hypothécaire à taux variable subprime.

Les établissements spécialisés dans le crédit « subprime » ont été directement et logiquement touchés.

Mais c’est la mutation opérée depuis une quinzaine d’années avec ce que l’on appelle la titrisation (d’une façon générale, c’est le fait d’incorporer une créance dans un titre) qui permet de comprendre pourquoi et comment la contagion s’est opérée.

1- Qu’est ce que la titrisation ?

La titrisation consiste à transformer des crédits distribués par une banque en titres de créances (obligations) qu’un investisseur peut acheter et vendre à tout moment… Titrisation du crédit subprime : définition et caractéristiques

2- Les avantages perçus de la titrisation

a- Banques

Les banques ont mutualisé leurs risques en les dispersant, ce qui est un réel avantage. Par contre, comme inconvénient, plus personne ne sait vraiment qui détient le mistigri, en l’occurrence, les crédits, et à quelle hauteur.

Sans vouloir se répéter, mais dans le souci de mieux expliquer, on doit retenir que l’avantage pour la banque est qu’elle n’a pas à porter les crédits.

Elle les sort de son bilan.

Elle n’a pas à constituer un capital en réserve pour le cas où des difficultés de remboursement se présenteraient (règles prudentes concernant les fonds propres), et peut plus facilement consentir de nouveaux crédits.

b- Investisseurs

Concernant les investisseurs qui achètent ses titres (il peut s’agir de ces mêmes banques ou d’autres banques, de fonds de pension, de hedge funds etc…) ils peuvent espérer un très bon couplage rendement / risque sur les obligations.

c- L’économie en général

Avantage pour l’économie en général, les risques pris à l’origine par la banque sont reportés sur un plus grand nombre d’investisseurs.

En cas de choc, celui-ci est en principe mieux absorbé.

Cette mutation de la titrisation a ainsi permis le financement de la forte croissance des Etas-Unis et de l’ensemble du monde après la sortie de la crise boursière des valeurs « internet ». Mais pourquoi le système a-t-il grippé et pourquoi le choc, au lieu d’être amorti, a-t-il été amplifié ?

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